Le concept moderne de la vie
Commentaire de texte : Le concept moderne de la vie. Recherche parmi 300 000+ dissertationsPar Kenzahm • 19 Janvier 2015 • Commentaire de texte • 819 Mots (4 Pages) • 702 Vues
Paradoxe : alors que des dizaines de milliers de chercheurs vouent leur vie à la biologie, la définition même de la vie reste à établir. Cette quête suscite aujourd'hui un regain d'intérêt, sous-tendue par la recherche de vie dans l'espace, et les tentatives de création de vie in vitro.
La première conception moderne de la vie date de la fin du XVIIIe siècle. En 1790, Emmanuel Kant propose que, par essence, il s'agirait d'une forme spéciale d'organisation dotée de sa propre finalité [1] . Pourtant, les tentatives scientifiques de définir la vie sont longtemps restées marginales, et ne se sont développées que depuis une soixantaine d'années. La plupart des biologistes ont en effet ignoré une question qui était parfois considérée comme une complaisance à peine voilée vis-à-vis des vieilles positions vitalistes * . Puis, éclipsée par le développement de la biologie moléculaire, cette problématique est presque tombée dans l'oubli.
Aujourd'hui, la question scientifique et philosophique sur la nature de la vie bénéficie d'un regain d'intérêt. Le développement des études sur les origines de la vie sur Terre et la recherche de traces de vie sur d'autres planètes, les ambitions de parvenir un jour à créer une vie artificielle, et surtout l'appréhension des organismes vivants en tant que systèmes globaux ont en effet changé la donne.
Fournir une définition satisfaisante de la vie présente deux difficultés principales. La première est liée à la fabuleuse diversité des formes d'organisation du vivant, à laquelle s'ajoute l'ubiquité des formes « frontières », telles que les virus. La seconde découle du fait que, même si nous pouvons raisonnablement penser que d'autres formes de vie existent sur d'autres planètes, nous ne pouvons nous appuyer que sur la connaissance de celle que l'on trouve sur Terre.
Cependant, puisque nous présumons que la vie est née dans un lointain passé à partir de matière inerte, nous pouvons légitimement supposer que nous sommes à même de déduire certains principes généraux applicables à n'importe quelle forme de vie. Aussi sommes-nous convaincus qu'en dépit des difficultés définir ce qu'est la vie est un effort intellectuel qu'il importe d'accomplir, et que cet effort peut même devenir un programme de recherche expérimentale : révéler la nature essentielle de la vie grâce à sa production en laboratoire.
Les tentatives modernes de définition de la vie suivent deux grandes tendances [2] . Une première approche est de considérer les organismes individuels comme l'expression fondamentale de la vie. En conséquence, ses partisans se concentrent sur les principes essentiels de l'organisation de ces organismes. Un trait commun se dégage de leurs travaux : la notion qu'il existe un réseau de réactions récursives. La théorie de l'autopoïèse du grec auto : soi-même, et poièsis : production, création, formulée en 1973 par les Chiliens Humberto Maturana et Francisco Varela, illustre ce concept. Selon eux, la structure minimale du vivant est un système autopoïétique, c'est-à-dire un réseau de processus de production de composants qui régénèrent constamment le réseau qui les a produits et qui constituent le système en tant qu'unité distincte
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