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Le concept de l'homme libre

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Par   •  26 Avril 2015  •  Analyse sectorielle  •  2 885 Mots (12 Pages)  •  845 Vues

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La liberté

• Dans l’Antiquité, les Anciens concevaient l’homme libre par opposition à l’esclavage… Est donc libre celui qui ne subit pas la domination physique d’un maître ?

• Selon l’opinion commune, être libre, c’est faire ce qui nous plaît. Mais c’est ignorer les passions qui peuvent aliéner la volonté, et les déterminismes.

• Le stoïcisme, définit libre celui qui s’affranchit de la domination physique en privilégiant une liberté spirituelle. La liberté est ce qui est conforme à la nécessité.

• Pour les modernes, cette conception apparaît très restreinte. Désormais, la liberté s’entend soit comme un libre arbitre (pouvoir de choisir), soit comme une capacité d’agir en connaissance de cause (obéissance consentie à une loi).

L’absence de lois, assurant théoriquement la liberté de tous, aboutirait en fait à l’écrasement du plus faible par le plus fort. Aussi, faut-il substituer à cette pseudo-liberté, la liberté civile, que seul le contrat social est à même de garantir.

PB : la liberté est-ce le pouvoir de choisir ou la soumission volontaire à une loi ? Se sentir libre, est-ce être libre ? Qu’en est-il du déterminisme ? L’homme n’est-il pas l’objet de luttes internes qui aliènent sa liberté ?

I) La liberté distingue l’homme de l’animal.

L’homme est différent de l’animal :

- L’homme est pourvu d’initiatives ;

- L’animal agit par instinct.

A- La liberté est-elle une absence de contraintes ? Calliclès.

Objection : la première définition de la liberté comme absence de contraintes et d’obstacles, la liberté de faire ce que l’on veut, ne vaut-elle pas également pour la chute « libre » d’un corps qui, ne rencontre pas d’opposition ?

Dans ce cas, l’animal aussi est libre : il s’agit spontanément, sans contraintes sociales. Mais n’est-ce pas confondre instinct et intention, besoin et volonté ?

L’homme, conscient de sa destinée de mortel, va construire sa vie en faisant des choix et des projets :

liberté= initiative et autonomie.

Etre libre, est-ce donc faire tout ce que l’on veut ?

C’est la position du sophiste Calliclès, personnage du Gorgias de Platon. Individu fougueux, passionné, intempérant, Calliclès représente la nature contre la loi.

La liberté, c’est faire absolument ce que l’on veut, sans aucune contrainte, sans se soucier des autres, ni des conséquences de ces actes.

Objections :

1) N’est-ce pas par les privations de liberté que vient à la conscience le sentiment de ce que pourrait être cette liberté dont on ressent le manque ?

2) Le passionné n’est-il pas dépendant de sa passion ? La liberté n’est pas l’assouvissement de tous les désirs ni le rejet de toute autorité.

3) Vivre sans contraintes, n’est-ce pas vivre seul ? Toute société est promue de lois.

L’acte libre par excellence est donc la transgression de la loi voir la désobéissance d’Adam et Eve. La liberté peut être dangereuse, et son absence l’est encore plus. Mais comment aménager une liberté sans la détruire ?

B- La liberté comme libre arbitre : choix éclairé et rationnel ? Descartes.

- Bossuet : le libre arbitre, « puissance que nous avons de faire ou de ne pas faire quelque chose », consiste en ce pouvoir d’agir ou de ne pas agir.

- Descartes : la volonté infinie de l’homme= faculté de se déterminer uniquement par soi-même.

Liberté= libre arbitre.

Se déterminer uniquement par soi-même, c’est accorder sa volonté et son action. Nous pouvons à tout moment accepter ou refuser de faire quelque chose.

Nous pouvons même refuser de choisir. Cette liberté d’indifférence est le plus bas degré de la liberté, mais elle est liberté. Ma liberté se manifeste dans le choix. Mais je ne peux décider de la conduire à tenir sur un simple coup de tête. Je suis alors d’autant plus libre, que je suis capable de discerner clairement la meilleure des solutions.

Liberté= volonté humaine d’arbitrer entre des motifs contraires.

Cette puissance de la volonté, qu’on appelle le libre arbitre, constitue selon Descartes, « la principale perfection de l’homme », car elle le rend maître de ses actions. Ainsi compris, le libre arbitre nous rend entièrement responsable de nos actes.

Un philosophe du XIV éme siècle, Jean Buridan, nous invite à méditer sur le cas d’un âne qui aurait autant faim que soif et qui serait placé à égale distance d’une mesure d’avoine et d’un seau d’eau. L’âne, dit Buridan, se laisserait mourir. Pour pouvoir prendre une décision, il faudrait qu’il soit doué, comme l’homme, du pouvoir de se déterminer.

Acte libre = acte indéterminé, étranger à tout motif ?

L’acte libre n’est pas l’acte gratuit : André Gide Caves du Vatican (1914).

L’acte libre ne s’oppose pas à l’acte déterminé, mais à l’acte contraint, imposé par une puissance extérieure.

L’acte libre apparaît alors comme la solution la plus réfléchie à un problème : Racine Andromaque.Cette solution, tragique mais réfléchie, est un acte libre, en ce qu’elle est la seule initiative qui permet à Andromaque de concilier ses devoirs de mère avec ses devoir d’épouse.

II) Liberté et raison.

A- Les limites du libre arbitre.

Définir la liberté comme un état de non-contrainte, de non obstacle, c’est dire ce qu’elle n’est pas mais jamais ce qu’elle est une coïncidence entre désir intérieur et une extériorité sans résistance se réalise rarement dans les faits. L’homme est contraint :

- Par la nature (il est soumis au déterminisme de la nature)

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