La sculpture de soi, Michel Onfray
Cours : La sculpture de soi, Michel Onfray. Recherche parmi 300 000+ dissertationsPar mmiimmss • 18 Novembre 2012 • Cours • 403 Mots (2 Pages) • 1 398 Vues
Avec La sculpture de soi, Michel Onfray érige une statue en pied de l’hédoniste, sculptée dans une morale esthétique irréprochable où n’entre nulle "moraline" – qui, selon Nietzsche, transforme la morale en moralisme –, ce qui serait une paille ôtant toute solidité à l’ensemble.
Une statue plutôt qu’un tombeau, parce que le stylet de l’artiste est plus léger que le stylo de bien des philosophes. L’auteur nous a habitués à un rejet des penseurs de pacotille, il ne se dément pas ici : « L’artiste est une figure qui me repose du philosophe. […] La philosophie sent la poussière et relève bien souvent de l’art d’accommoder les restes ou les vieux reliefs laissés par les religions sinistres. » (p. 87)
Ce qui doit se dégager de la gangue, c’est un être jubilatoire et passionné. Nous ne pouvons que le suivre dans son appel à passer outre les dictats. Effectivement, « le temps est venu d’en finir avec la barbarie qui consiste à éradiquer purement et simplement les passions partout où elles se trouvent pour vider l’homme de sa substance et le transformer en cadavre avant l’heure. » (p. 191)
Jouisseur, l’hédoniste l’est à plus d’un titre. Mais le discernement n’est pas absent de sa démarche. Il connaît les pièges : « La libido est fantasque. Elle conduit en des contrées dont on revient échevelé, ébouriffé ou essoufflé. Dans le meilleur des cas. Dans le pire, elle mène aux prisons dorées, aux paradis factices et aux allusions tenaces. Sinon au ridicule. » (p. 47) Connaissant les écueils, il cherchera à les éviter tout en gardant le recul nécessaire pour ne pas se laisser aller aux sentiments négatifs qui n’apportent rien et empoisonnent l’existence. « Le ressentiment n’est pas acceptable parce qu’il gâche l’existence, parce qu’il induit du déplaisir et de la douleur, parce qu’il est économie et thésaurisation du négatif. » (p. 180)
Enfin, on ne peut achever ce survol rapide d’une œuvre foisonnante, prenant en compte les moindres détails de cette statue emblématique, sans parler de l’amitié qui n’est pas le moindre des ressorts d’une vie hédoniste. « Au sommet des vertus, la moins exposée au futile et la plus insouciante devant les fragilités dues aux caprices, j’installe l’amitié, souveraine, virile et affirmative. Quand l’amour souffre du temps qui passe et se divise en présence des plaisirs qui lui sont extérieurs, elle se solidifie, s’affirme et se précise, comme seule entrave pensable à l’entropie. » (p. 233)
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