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La philosophie pratique d'Emmanuel Kant

Mémoire : La philosophie pratique d'Emmanuel Kant. Recherche parmi 300 000+ dissertations

Par   •  14 Novembre 2012  •  703 Mots (3 Pages)  •  1 884 Vues

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La philosophie pratique de Kant est exposée principalement dans les Fondements de la métaphysique des mœurs et dans la Critique de la raison pratique. Les Fondements de la métaphysique des mœurs furent d’ailleurs sévèrement critiqués par Schopenhauer, ce dernier, établissant, entre autres le caractère fondamentalement empirique de l’analyse kantienne du processus décisionnel humain et de la morale11. Cette œuvre est une reprise des thèses finales de la Critique de la raison pure mais elle précise sensiblement les thèses kantiennes surtout en ce qui concerne le statut de la liberté dans la morale. D'autre part, Kant élabore aussi, à côté de cette philosophie morale, une philosophie politique qui lui est liée. Celle-ci est explicitée dans plusieurs opuscules, dont Projet pour une paix perpétuelle, qui prône un fédéralisme cosmopolite afin d'établir une véritable paix; l’Idée d'une histoire universelle d'un point de vue cosmopolitique, qui précise les conceptions kantiennes au sujet du progrès du droit et de la morale dans l’histoire, ou encore de ce que Hegel appellera — en en modifiant considérablement l’approche — la Raison dans l'histoire); ou enfin Qu'est-ce que les Lumières ?, un opuscule très bref qui formule comme devise de l'Aufklärung (les Lumières) Sapere aude (« Ose penser par toi-même »).

L’articulation entre la philosophie théorique et la philosophie pratique est la suivante. Le seul usage légitime des concepts de la métaphysique est un usage dans le cadre de la morale [réf. nécessaire]. Dans la Critique de la raison pure Kant ne fait encore qu’évoquer cette thèse sans lui donner toute l’importance qu’elle mérite. Il va combler cette lacune avec la Critique de la raison pratique. Mais dans cet ouvrage, il va montrer que le devoir moral est, par essence, inconditionné (c’est l'impératif catégorique déjà présenté dans Fondements de la métaphysique des mœurs ) et qu’il est impensable sans les concepts de liberté, de Dieu et d’immortalité de l'âme.

D'une manière générale, on peut dire qu'il s'agit d'une éthique déontologique, en ce que la loi morale, telle qu'elle est découverte par la raison pure pratique, ne dérive aucunement de l'expérience empirique et s'impose à la conscience morale commune en tant qu’impératif catégorique. Le devoir ou obligation morale par lequel la loi morale se présente à nous, êtres raisonnables finis, ne considère donc pas l'action dans son enchaînement empirique de causes et de conséquences (principal souci d'une éthique conséquentialiste), mais l'acte moral en lui-même. Une illustration des enjeux soulevés par l'approche kantienne est fournie par le débat avec Benjamin Constant à propos du mensonge. Ce dernier critiquait Kant en ce qu'il interdisait de façon absolue le mensonge, même si cela pouvait avoir des conséquences fâcheuses, ce qui lui a valu une réplique de Kant dans D'un prétendu droit de mentir par humanité (1797). De façon assez significative, si Kant interdit catégoriquement le mensonge, il admet la légitimité de la peine de mort, critiquant ainsi les thèses de Beccaria et la « sensiblerie sympathisante d'une humanité affectée », ainsi que le raisonnement qui fonde « l’illégitimité de la peine de mort sur le fait qu'elle

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