La Raison Et Le réel
Analyse sectorielle : La Raison Et Le réel. Recherche parmi 300 000+ dissertationsPar louloudeben • 6 Novembre 2013 • Analyse sectorielle • 495 Mots (2 Pages) • 643 Vues
La raison et le réel
La raison constitue pour l´homme celle de ses facultés de connaître à laquelle il doit à la fois d´en savoir autant sur le réel et de pouvoir en même temps s´égarer aussi loin de ce réel.
La formule de Pascal, dans l´une de ses Pensées, pourrait ainsi constituer la meilleure mise en garde contre toute conclusion hâtive que nous serions amenés à tirer, à propos de la raison, en privilégiant exclusivement soit ses forces, soit ses faiblesses : deux excès, nous prévient Pascal, doivent en fait être évités, « n´admettre que la raison », mais aussi « exclure la raison ». C´est à mettre en évidence la logique de ces deux excès qu´il convient avant tout de s´employer, non pas seulement pour nous prémunir contre chacun d´eux, mais aussi pour esquisser, entre l´un et l´autre, entre un rationalisme inattentif aux limites de la raison et un antirationalisme choisissant de tenir la raison, selon la formule de Heidegger, pour « l´ennemie la plus acharnée de la pensée » (Chemins qui ne mènent nulle part, 1950, trad. par W. Brokmeier, Paris, Gallimard, 1962, p. 219), le tracé d´une voie possible.
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I. Raison scientifique, raison métaphysique, raison pratique
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1 - La raison scientifique
L´humanité doit à la raison toute une part, sinon la plus grande, du moins la plus certaine, de ce qu´elle sait de la réalité : celle qui correspond aux connaissances scientifiques. Le savoir scientifique, quand il prend la forme d´un ensemble structuré de lois (une théorie) non invalidé par l´expérience, constitue ce qu´il y a de plus assuré dans ce que nous savons, et pourtant ce qui nous était le moins immédiatement donné par le simple constat des sens, ou par cette autre forme de sens qu´est le « bon sens ».
De quelle articulation entre théorie et expérience procède la construction de ce savoir scientifique ? Répondre à cette question est la tâche propre de cette partie de la philosophie de la connaissance qu´on appelle l´épistémologie : du moins apercevons-nous déjà que, dans ces relations entre théorie et expérience, se dessine une figure de la raison dont, en vertu même de ces réussites spectaculaires, la rationalité (c´est-à-dire ce qui la caractérise comme proprement rationnelle et non pas, par exemple, sensible ou imaginative) requiert d´être cernée avec précision.
S´agit-il là d´un modèle susceptible d´être étendu, comme l´a cru notamment le positivisme d´Auguste Comte, à toute forme de relation cognitive au réel, c´est-à-dire à toute forme de relation où il y va d´une connaissance de ce réel ? Ou bien les conditions qui font que la raison peut s´engager sur ce qu´Emmanuel Kant appelait, dans la préface de la deuxième édition (1787) de sa Critique de la raison pure (1781), « la voie sûre de la science » sont-elles si exigeantes que le processus d´extension scientifique devrait nous apparaître voué à se heurter, non pas seulement en fait, mais en droit, à d´infranchissables limites ?
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2 - La raison métaphysique
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