La Pension Vauquer

Questions préparatoires :

1-Pourquoi Le Père Goriot occupe-t-il une place fondamentale dans le cycle de la Comédie humaine ?

Le Père Goriot occupe une place fondamentale dans le cycle de la Comédie humaine car il met en place la stratégie littéraire balzacienne du retour des personnages. Il met en pratique la théorie de l’influence des milieux sur l’être humain et de la physiognomonie.

2-Qui est Geoffroy St-Hilaire et quel lien entretenait-il avec Balzac ?

Balzac dédie Le Père Goriot à Geoffroy St-Hilaire, naturaliste français qui a cherché à montrer que l’évolution des espèces avait un lien avec le milieu. En 1809, Geoffroy St-Hilaire est professeur de zoologie à la faculté des sciences et se voue entièrement à l’anatomie.

Dans la querelle qui oppose Saint-Hilaire à Georges Cuvier sur le sujet de l’unité de composition organique, Honoré de Balzac prend parti pour Saint-Hilaire : « Ce serait une erreur de croire que la grande querelle qui, dans ces derniers temps, s'est émue entre Cuvier et Geoffroy Saint-Hilaire, reposait sur une innovation scientifique […]. La proclamation et le soutien de ce système, en harmonie d'ailleurs avec les idées que nous nous faisons de la puissance divine, sera l'éternel honneur de Geoffroy Saint-Hilaire, le vainqueur de Cuvier sur ce point de la haute science, et dont le triomphe a été salué par le dernier article qu'écrivit le grand Goethe[6],[7]. » [8]. Il va par ailleurs lui dédier Le Père Goriot.

3-En quoi ce roman s’inscrit-il dans une veine réaliste de renoncement à l’épanchement des sentiments propre au romantisme ?

Le Père Goriot peut se lire, non pas comme la négation du lyrisme et de l’exaltation du moi, mais comme le renoncement à l’épanchement des sentiments et à une certaine vision romantique du coeur humain, ce renoncement n’étant pas exempt d’émotion : Rastignac comprime son moi intérieur, non pour suivre sa nature humaine, mais pour répondre à la demande sociale. Le roman fait état de la perte des valeurs aristocratiques au profit d’un mercantilisme bourgeois incontrôlable.

Extrait de l’avant-propos à la Comédie humaine (p.372)

La description balzacienne

Présentation de la séance :

Cette séance aborde l’écriture réaliste par le biais des procédés littéraires utilisés dans la description. Elle prendra appui sur les pages consacrées à la pension Vauquer dont on pourra effectuer la lecture analytique. Il s’agira de définir les caractéristiques, ainsi que les limites de la description réaliste, celle-ci n’ayant pas pour but de reproduire exactement la réalité, mais de donner l’illusion du vrai au lecteur (fonction mimétique lisible à travers une recherche de l’exhaustivité et la multiplication des détails, le vocabulaire technique, la présence d’indices spatio-temporels, l’organisation interne de la description selon la logique de l’espace représenté, la présence de discours explicatifs, etc.).

• Une fois ces procédés identifiés et analysés, le professeur pourra sensibiliser les élèves aux différentes fonctions de la description, en partant de la fonction informative pour en venir aux fonctions symboliques et esthétiques. L’étude du point de vue narratif permettra de montrer que toute description est orientée et qu’elle vise, chez Balzac, à mettre en pratique la théorie de l’influence du milieu sur les êtres sociaux. On en déterminera cependant les limites, sachant que cette mise en pratique n’est pas scientifique mais purement littéraire : elle traduit le regard porté par le narrateur omniscient, véritable démiurge de ce monde fictif.

p. 33-37 Description de la pension Vauquer

Questions préparatoires au commentaire composé

1-Comment la description des lieux était-elle organisée ?

Cette description suit le plan linéaire suivant :

1) Le salon : une odeur nauséabonde qui reflète l’esprit de celle qui la dirige et de ses pensionnaires (« les atmosphères catarrhales et sui generis de chaque pensionnaire  :

« elle sent le renfermé, le moisi, le rance »

CHAMP LEXICAL de l’odeur nauséabonde.

2)la salle à manger : elle est pire que le salon (« la crasse a imprimé ses couches de manière à y dessiner des figures bizarres »)

CHAMP LEXICAL de la saleté (toile grasse,) et de la déchéance (« les débris de la civilisation aux Incurables », chaises estropiées, mobilier vieux, crevassé…, pourriture) et de la misère (« une misère sans poésie ; une misère économe, concentrée, râpée)

PERSONNIFICATION du mobilier.

3)Description morale et physique de Madame Vauquer

La comparaison de Madame Vauquer avec un rat d’église rappelle la saleté de sa pension.

On note dans cette description l’influence du milieu sur les personnages et en particulier sur Madame Vauquer. Sa pension est le reflet de ce qu’elle est : « sa face vieillotte, ses petites mains potelées, sa personne dodue comme un rat d’église, son corsage trop plein sont en harmonie avec cette salle où suinte le malheur, où s’est blottie la spéculation et dont Madame Vauquer respire l’air chaudement fétide sans en être écoeurée. »

p.40 : « Aussi le spectacle désolant que présentait l'intérieur de cette maison se répétait-il dans le costume de ses habitués, également délabrés. »

La physiognomonie

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