La Conscience
Dissertations Gratuits : La Conscience. Recherche parmi 300 000+ dissertationsPar dissertation • 21 Mai 2013 • 1 566 Mots (7 Pages) • 1 312 Vues
Le sujet :
Notre conscience nous avertit […] que nous sommes des êtres libres. Avant d’accomplir une
action, quelle qu’elle soit, nous nous disons que nous pourrions nous en abstenir. Nous
concevons […] divers motifs et par conséquent diverses actions possibles, et après avoir agi,
nous nous disons encore que, si nous avions voulu, nous aurions pu autrement faire. –
Sinon, comment s’expliquerait le regret d’une action accomplie ? Regrette-t-on ce qui ne
pouvait pas être autrement qu’il n’a été ? Ne nous disons-nous pas quelquefois : « Si j’avais
su, j’aurais autrement agi ; j’ai eu tort. » On ne s’attaque ainsi rétrospectivement qu’à des
actes contingents ou qui paraissent l’être. Le remords ne s’expliquerait pas plus que le regret
si nous n’étions pas libres ; car comment éprouver de la douleur pour une action accomplie
et qui ne pouvait pas ne pas s’accomplir ? – Donc, un fait est indiscutable, c’est que notre
conscience témoigne de notre liberté.
BERGSON
Pour expliquer ce texte, vous répondrez aux questions suivantes, qui sont destinées
principalement à guider votre rédaction. Elles ne sont pas indépendantes les unes des
autres et demandent que le texte soit d’abord étudié dans son ensemble.
1. Dégagez la thèse de ce texte et montrez comment elle est établie.
2. a) Analysez ce que nous disons avant d’accomplir une action et après avoir agi. En quoi
ce témoignage de notre conscience montre-t-il que « nous sommes des êtres libres » ?
b) En prenant appui sur un exemple, expliquez : « On ne s’attaque ainsi
rétrospectivement qu’à des actes contingents ou qui paraissent l’être ».
c) Expliquez : « Le remords ne s’expliquerait pas plus que le regret si nous n’étions pas
libres ».
3. Notre conscience témoigne-t-elle de notre liberté ?
Le corrigé :
Questions:
1. la thèse que soutient ici Bergson, c'est que nous savons que nous sommes libre parce que
lorsque nous agissons, nous avons le sentiment que nous pourrions agir autrement, faire un autre
choix en tenant compte d'autres mobiles ou raisons d'agir. Le choix que nous savons avoir est
donc le signe de notre liberté et comme notre conscience accompagne ce choix, nous prenons
conscience de notre liberté. Liberté que confirme le retour sur nos choix. Là encore nous disons
que nous aurions pu choisir autrement et la culpabilité qui peut accompagner nos choix passés est
la marque de notre sentiment de responsabilité. Sentiment que nous ne pouvons pas avoir quand
nous nous savons non libres, que nous savons nos actes nécessaires. On ne peut pas se sentir
coupable d'être tombé à partir du moment où la chute a commencé, c'est une loi physique qui
explique cela, par contre, on peut se sentir coupable, si on survit, de s'être ainsi jeté alors que
d'autres alternatives étaient possibles, sans doute. La responsabilité est le signe d'une liberté
assumée.
2.
a) La délibération qui accompagne nos choix souligne que plusieurs possibilités nous
sont offertes, on a le choix et différents motifs nous poussent d'un côté ou de l'autre. Nous
expérimentons notre pouvoir de prendre parti et le fait que les motifs ne sont pas des causes
en elles-mêmes mais des raisons qui n'auront que le poids que nous leur donnons. C'est donc
l'expérience de ce que Descartes appelait le libre-arbitre, de la volonté que nous expérimentons.
Et quand nous revenons sur nos choix, c'est face à notre responsabilité que nous nous retrouvons.
b) Une responsabilité qui disparaît quand nous sommes face à des actes non contingents, c'est-
à-dire nécessaires, dont nous savons qu'ils ne pouvaient pas être autrement qu'ils ont été. Mais
comme le souligne Bergson, cette contingence ne peut être qu'apparente: il se peut donc que le
libre arbitre soit une illusion, cela n'empêchera pas que nous nous sentions libres et pensions
libres (on peut ici penser à l'illusion du libre-arbitre critiquée par Spinoza, même si la liberté peut
être comme compréhension et acceptation de la nécessité – d'ailleurs c'est plutôt en ce sens que
Bergson pense la liberté comme opposé à l'hétéronomie et comme coïncidence avec ce que nous
sommes)
c) Le remord et le regret ne peuvent en effet être sans sentiment de liberté, et par là de
responsabilité. Se savoir déterminé, contraint abolit ses sentiments, c'est plutôt de la tristesse ou
de la colère que l'on va ressentir comme une victime impuissante.
Notre conscience témoigne-t-elle de notre liberté?
N’avons-nous pas immédiatement grâce à notre conscience un sentiment
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