La Conscience
Lettre type : La Conscience. Recherche parmi 300 000+ dissertationsPar Yopo • 28 Décembre 2013 • Lettre type • 1 009 Mots (5 Pages) • 627 Vues
La conscience est une expérience qui semble irrécusable : celle de mon existence comme sujet pensant. On admet généralement que la conscience est le propre de l'être humain au même titre que la raison. Pourtant, la conscience est une forme de présence au monde qui semble commune à certains animaux et aux êtres humains. « Toutes nos actions sont au fond incomparablement personnelles, singulières, d’une individualité illimitée, cela ne fait aucun doute ; mais dès que nous les traduisons en conscience, elles semblent ne plus l’être … » Friedrich Nietzsche. Le terme « conscience » est d’un usage courant : prendre conscience d’une situation, perdre conscience, avoir une mauvaise conscience. Ces expressions révèlent la polysémie du mot, où convergent deux sens : l’un est morale (affirmé dès Socrate, qui évoque le « démon » l’invitant à telle ou telle conduite), l’autre est psychologique.
Mais cette existence est problématique. Se pose d’une part la question de la nature de ce sujet : La conscience est-elle une chose ? Toute conscience est-elle conscience de quelque chose ? La conscience est-elle en lien avec le monde extérieur ?
La conscience est-elle une chose ? Lorsque l’on évoque la conscience, on distingue généralement la conscience spontanée qui se définit par une impression immédiate. D’autre part, on parle de conscience réfléchie en référence à la capacité proprement humaine de se retourner sur cette première impression. La conscience réfléchie permet l’analyse et le jugement. Par elle, l’homme se constitue comme un sujet distinct de ses états psychiques. Par cette possibilité de réfléchir, la conscience est donc toujours conscience de soi en même temps que conscience de quelque chose. Enfin, la conscience morale est la conscience qui implique la présence, en chacun, de valeurs qui l’aident à définir ce qui lui parait bien ou mal. Elle nous dicte nos devoirs et nous fait éprouver remords ou contentement.
L’une des caractèristiques les plus remarquables de la conscience, c’est sa permanence : c’est parce que je ne cesse d’être conscient, c'est-à-dire présent à moi-même, que je peux affirmer l’identité du moi à travers tous ses changements. Quel rapport y a-t-il entre l’enfant que j’étais et l’homme mur que je suis devenu ?
Le risque, alors, est de considérer la conscience comme une chose. De même que, pour reprendre l’exemple de Descartes, « un morceau de cire reste la même chose matérielle malgré toutes les modifications dont il peut être affecté », de même la conscience serait une chose spirituelle, une « chose pensante », comme le dit Descartes.
Husserl critique la conception de la conscience faite par Descartes. Si Descartes a eu raison de vouloir mettre le monde entre parenthèse pour redécouvrir le caractère fondateur de la conscience, son tord est de considérer la conscience comme une chose pensante, pouvant exister par elle-même, indépendamment des choses matérielles.
Or la conscience n’est pas une chose. C’est un acte, défini par son « intentionnalité » : toute conscience vise un objet et la conscience est toujours tension vers l’extériorité. Ainsi, toute conscience qui chercherait à ne coïncider qu’avec elle-même serait anéantie : le monde lui est nécessaire. L’analyse
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