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La Conscience

Lettre type : La Conscience. Recherche parmi 300 000+ dissertations

Par   •  15 Décembre 2013  •  Lettre type  •  1 794 Mots (8 Pages)  •  504 Vues

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Mais au fond, qui suis-je ? Quel est cet univers magique où je suis ? Comment en ai-je conscience ? Qu’est-ce que la conscience ? Si l’on me retirait neurone après neurone, à partir de quand ne serais-je plus moi ?

Toutes ces questions, nous sommes nombreux à nous les poser, dès le plus jeune âge. C’est également un domaine de recherche scientifique très actif. Le neurologue Michael Graziano a récemment publié un article passionnant sur une nouvelle théorie de la conscience. Et j’ai été subjugué car cette théorie est belle, simple, intuitive et, surtout, explique beaucoup d’observations que nous faisons tous les jours.

Je vous recommande vivement cette lecture mais comme c’est en anglais, j’ai décidé de vous la résumer en y rajoutant mes propres commentaires et des informations issues de mes autres lectures.

Dans un autre article, dont je ne retrouve malheureusement plus la trace, j’avais lu que le système nerveux était essentiellement lié au mouvement. Tout être vivant qui se meut possède un système nerveux, même rudimentaire. À l’opposé, il n’existe pas d’être vivant statique possédant un système nerveux. Un exemple était donné avec une espèce marine qui, après s’être fixé sur un rocher de son choix, digérait son propre système nerveux, n’en ayant plus besoin.

La raison est relativement simple à comprendre : se mouvoir nécessite d’obtenir des informations sur le monde extérieur et sur sa propre situation dans ce monde extérieur. Le système nerveux est chargé de centraliser ces différentes informations. Comme elles sont extrêmement nombreuses, l’évolution a permis l’apparition d’un organe centralisateur assez développé : le cerveau. Le cerveau a lui-même développé un mécanisme permettant de filtrer les informations les plus importantes : l’attention.

Nous connaissons tous l’attention. Lorsque nous sommes absorbé, par exemple par un livre, nous n’entendrons pas un son qui, dans un autre contexte, nous aurait paru particulièrement fort. Le cerveau a tout simplement focalisé l’attention sur certaines informations. Cette capacité d’attention existe même chez les insectes et les crustacés.

Mais l’attention est une forme de contrôle du cerveau. Or, tous les spécialistes en robotique vous le diront, pour pouvoir contrôler, il faut que le contrôleur dispose d’une modélisation du monde extérieur. Ainsi, l’ordinateur qui va contrôler un bras mécanique a besoin d’avoir une représentation virtuelle du bras en question, du hangar dans lequel il évolue et de la manière dont les moteurs influent sur le mouvement du bras.

Un modèle, par essence, n’est pas la réalité. C’est une représentation simplifiée, optimisée pour une utilisation particulière. Michael Graziano prend l’exemple des généraux qui déplacent des soldats de plombs sur une carte. Nous comprenons bien que les soldats de plomb ne sont pas réels, qu’ils ne sont qu’une représentation. Mais ils permettent aux généraux de prendre des décisions.

Le cerveau bâtit donc un modèle du monde extérieur (la carte utilisée par les généraux) et de notre propre corps (les soldats de plomb). Cependant, nos généraux ont besoin de se représenter eux-mêmes sur la carte afin d’éviter de se mettre en danger et de bien comprendre comment leur parviennent les informations. Disons qu’ils font cela avec une grosse épingle rouge. Pour Michael Graziano, notre conscience est cette épingle rouge : une représentation que le cerveau a de lui-même afin de pouvoir concentrer son attention de manière optimale.

Toute théorie de la conscience doit, pour être satisfaisante, répondre à deux questions : A) comment les informations du monde physique sont-elles transmises à la conscience et B) comment la conscience est-elle transmise au monde physique ? En effet, il est possible de dire « Je suis conscient », action qui requiert l’activation de muscles afin de déplacer de l’air. La conscience agit donc sur le monde physique. On remarque immédiatement que toute théorie invoquant une âme ou un principe immatériel bute justement sur ces questions d’interface. À titre personnel, j’appelle cela le « Paradoxe Bill Murray ».

Dans « Un jour sans fin », Bill Murray est condamné à revivre sans arrêt le même jour, même s’il se suicide. Il ne garde aucune marque physique, aucune cicatrice, ses cheveux et sa barbe ne poussent pas, prouvant sans contestation possible que le corps est le même chaque matin. Par contre, il apprend petit à petit à jouer du piano et se souvient des jours passés, signifiant que l’esprit, lui, est différent chaque matin. Or, pour transformer un corps qui n’a jamais touché un piano en un joueur aguerri, l’esprit doit forcément accomplir un changement physique sur ce dernier. Mais, comme je l’ai dit, tout semble indiquer que le corps n’a pas évolué. Le film démontre donc, par l’absurde, que la séparation corps/esprit n’est pas réaliste et que la définition du « moi » est intrinsèquement liée au corps. Oui, je le reconnais, c’est assez pénible de regarder un film en ma compagnie…

Mais clôturons ici ma parenthèse personnelle sur Bill Murray et revenons à nos question A) et B). La théorie de Graziano y répond parfaitement car la conscience n’est qu’une information comme une autre traitée par le cerveau, comme l’épingle rouge n’est qu’un élément parmi d’autres de la modélisation de nos généraux. Pour prendre un parallèle informatique, la conscience est un logiciel chargé de faire le tri entre les informations, celles-ci pouvant provenir de nos sens (monde extérieur), de notre système nerveux (notre corps) ou de nos souvenirs.

Mais qu’est-ce que la

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