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La Condition Humaine

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Par   •  9 Mai 2015  •  2 123 Mots (9 Pages)  •  986 Vues

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La condition humaine, incipit : analyse

d’André Malraux.

André Malraux (1901-1976) est un écrivain et un homme politique français. Militant contre le fascisme, il combat aux côtés desRépublicains pendant la guerre d'Espagne, puis s'engage dans la Résistance. Proche du Général de Gaulle, il est ministre des affaires culturelles de 1958 à 1969.Il est l'auteur de romans tels que La Condition humaine(1933) et

L'espoir(1937, roman-témoignage sur la guerre d'Espagne), d'essais politiques….

En 1933, André Malraux fait paraître La Condition humaine, issue de son expérience asiatique (archéologue, prison…) Situé dans un contexte contemporain (1927) mais sur un autre continent, La condition humaine raconte comment un groupe de communistes prépare l’insurrection de Shangaï dans la Chine de Tchang Kaï-Check. C’est l’occasion pour lui de présenter aux lecteurs une galerie de personnages liés de près ou de loin à la révolution, chacun représentatif à sa manière de « la condition humaine ». Ce livre a obtenu le pris Goncourt.

Dans l’incipit, Tchen, jeune révolutionnaire, ouvre le récit : il s’apprête à tuer un trafiquant d’armes afin de pouvoir récupérer un ordre de vente qui permettra à ses camarades d’obtenir des armes – mais le lecteur ne détient pas encore le motif de l’acte de Tchen.

Question : comment cet incipit, avec l’entrée du héro, tient-il son rôle et laisse présager la suite de l’intrigue

Nous verrons d’abord ce que cet incipit a d’original , puis la tension sous-jacente dans la scène ici décrite (II). Pour terminer, nous remarquerons que ce qui se joue dans cet incipit est le drame intérieur que vit le jeune révolutionnaire Tchen

I – Un incipit original

A – Un début “in medias res” (au milieu des choses)

Sans aucune explication, le lecteur est immédiatement témoin d’une scène déjà commencée, comme en témoignent les deux questions initiales(« Tchen tenterait-il de soulever la moustiquaire ? Frapperait-il au travers ? »). Les verbes d’action (lever et frapper) accentuent cette impression d’arriver au beau milieu de l’action : le lecteur pressent qu’il s’agit là d’un moment décisif pour Tchen, torturé par « l’angoisse », sans savoir exactement de quoi il s’agit.

. Le point de vue est donc interne : les informations disponibles au lecteur sont limitées par le personnage ; on ne peut voir que ce qu’il voit, entendre que ce qu’il entend – le « tas de mousseline blanche » qui le fascine, le bruit des « klaxons », la fixation sur le pied, seule partie du corps visible de l’autre homme, ce qu’il ressent « de l’angoisse »

B – l’incipit donne quelques maigres informations

L’incipit de La condition humaine commence pourtant par une indication temporelle extrêmement précise : « 21 mars 1927. Minuit et demi », qui tranche avec l’imprécision des informations données au lecteur par la suite.

On ne saura du protagoniste que son prénom, « Tchen », à consonance asiatique, qui nous suggère le pays avec déduire quelques informations : la moustiquaire indique un pays chaud, le lit indique une chambre. Le « building voisin », les « quatre ou cinq klaxons », l’« embarras de voitures » suggère que l’action se déroule dans une ville, suffisamment grande pour qu’il y ait encore du trafic à minuit et demi. Le décor est présenté comme au cinéma : plan d’ensemble de la chambre, puis plan plus rapproché, voire gros plan sur le pied, mis en relief par la lumière et, en arrière plan, la ville.

Quant à sa future victime, elle n’est désignée que comme « un corps moins visible qu’une ombre », « cet homme » (deux fois) et son pied, « chair d’homme » . On peut penser qu’il s’agit d’une ennemie de la révolution, mais, à ce stade, le meurtre en soi importe plus que le mobile ou la victime.

Transition : Ce qui marque dans cet incipit, c’est sa brutalité : le lecteur est propulsé dans une scène dont il n’a aucun élément de contexte. Plus encore, il se retrouve plongé au cœur d’une scène angoissante et extrêmement tendue.

II – Un incipit intense avec une atmosphère angoissante renforcée par le jeu de contrastes et le traitement du temps :

A- Les contrastes :

Le champ lexical de la violence et de la mort est très présent dans ce texte (« frapperait », « ennemi », « devait mourir », « tuer », « assassiner », « poignard », « rasoir », etc.), mais c’est l’enfermement dans un espace noir et restreint qui crée l’angoisse. Les différents jeux de contrastes contribuent à rendre la tension de la scène par l’opposition des contraires :

- à commencer par la lumière et l’obscurité. l5 "clarté " l10 . Antithèses -la chambre est dans l’obscurité. .La nuit elle-même ne peut servir de protection (« comme si la nuit n’eût pas suffi à cacher ses gestes ») : Tchen n’a pas d’autre solution que de se confronter à sa victime et à ses actes.

- Un autre contraste,: l’intérieur et l’extérieur. : nous avons une juxtaposition de 2 univers : - la pièce fermée;-la ville et l'opposition intérieure et extérieure génère l'angoisse ;à l’intérieur, tout est calme, silencieux et immobile .A l’extérieur(dans la ville), au contraire, on entend une « vague de vacarme ». Symboliquement, c’est le contraste entre le monde des vivants (« le monde des hommes », pense Tchen) et le monde de la mort, ex:- l’ ouverture, la fenêtre, mais elle a des « barreaux » qui forment des ombres sur le lit, évoquant clairement la prison ; autre ex : lit ; plafond ,moustiquaire --> intérieur endroit clôt ( espace privé)et building voisin "là bas" --> autre monde , le dehors, le monde des hommes

- De même, les bruits décroissants (la « vague de vacarme » qui s’estompe pour laisser place au silence) symbolise l’enfermement de Tchen en lui-même : ne reste dans cet espace restreint que lui et le pied (« rien n’existait que ce pied »), qui annonce l’imminence de l’acte

- Contraste entre le calme « stupéfait du silence « (effet de

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