L'homme Sait-il Ce Qu'il désire

« L’Homme sait-il ce qu’il désire ? »

Tout homme a des désirs, définis classiquement par un sentiment de manque subjectif envers une réalité qu’on pense pouvoir nous apporter du plaisir. En effet, l’homme se lance à la recherche de la satisfaction de ses manques, qui ne sont pas forcément nécessaires à la vie, afin d’atteindre un état de plénitude, d’apaisement et de plaisir. Un homme qui n’aurait pas de désir serait donc indifférent, n’aurait aucun but. Cependant, les désirs peuvent très rarement être comblés, car ils sont illimités et indéfinis, ils nous plongent donc parfois dans une souffrance liée au manque. La question est de savoir si l’homme sait ce qu’il désire… Le fait de savoir implique de tenir quelque chose pour vrai de façon objective, en s’appuyant sur des faits vérifiables. A première vue, il semble que l’homme pourrait savoir ce qu’il désire, puisque par définition, un désir provient d’une idée, il serait donc conscient du manque qu’il ressent. Pourtant, l’homme pourrait également désirer quelque chose dans le but inconscient d’être envié des autres, et non pas pour simplement posséder la chose. Alors est-il possible que l’homme soit conscient de toutes les réalités qu’il désire ? Ou bien n’est-ce pas impossible dû au nombre indéfini de désirs qu’il éprouve ?

Nous allons donc être amenés à nous demander si l’homme est conscient des réalités qu’il désire, ou bien si au contraire, il les ignore ?

« L’homme est-il capable de connaitre les réalités qu’il désire ? » fera l’objet de notre première partie. Dans un second temps, nous nous demanderons si l’homme ne désire pas inconsciemment. Enfin, nous verrons si finalement, les désirs de l’homme ne sont pas plus inconscients, que conscients.

En quoi l’homme est-il conscient de ce qu’il désire ? Est-il capable de réellement le savoir ?

Dans un premier temps, nous pouvons dire que le désir est un manque subjectif, provenant d’une idée, car c’est l’homme lui-même qui se donne l’idée d’un manque. En effet, le désir ferait intervenir la conscience de l’homme, car il tend vers un objet ou une personne qu’il se représente comme promesse de plaisir. Il a donc besoin de penser et de réfléchir à une réalité qui pourrait lui apporter une satisfaction pour désirer, par le biais de sa représentation et de son imagination. Cette envie serait donc intentionnelle, car l’homme sait ce qui représente pour lui un manque, et a donc une idée précise et définit de ce qu’il désire afin de le combler. Par exemple, s’il désire s’acheter un objet ou un bien matériel, c’est qu’il a compris que cela représentait un manque pour lui et une source de satisfaction quand il l’obtiendra. L’homme parait donc savoir ce qu’il désire, car par sa pensée, il se fait une idée de ce qui lui manque, impliquant qu’il en a pris conscience.

De plus, outre le fait que l’homme se fait une idée de ce qui lui manque, et donc en est conscient, il semble qu’il aspire à un désir de possession… Quand l’homme désire, il vise intentionnellement un objectif, une fin qu’il se donne pour but d’atteindre. Le désir lui permet donc d’avoir une certaine direction à sa vie. Son objectif premier est la possession. En effet, la logique du manque est possessive, car quand on ressent un manque, on se sent obligé de le combler, afin de s’épargner une frustration. On désire toujours ce que l'on n'a pas ou ce que l'on n'est pas : des objets, un rang social… L’homme, en possédant ce qu’il souhaite, va atteindre un plaisir à la fois physique et psychique, car il aura réussi à supprimer son manque psychique et donc va éprouver du plaisir par les 5 sens. Le but premier du désir est donc facilement identifiable : le désir est la recherche de la possession d’un objet que l’on imagine ou que l’on sait être source de satisfaction. Par exemple, un musicien va chercher à posséder de nouveaux instruments, car il sait que cela va lui permettre de s’épanouir. Son désir est donc possessif, il en a besoin pour se procurer du plaisir. Ce que désire l’homme est donc avant tout la possession, afin d’en tirer des petits plaisirs.

Enfin, il semble que l’homme a la faculté de se connaitre, il sait ce qui est bien pour lui. En effet, les êtres humains ont en général la capacité de se construire une vie comme ils le souhaitent, à leur image car ils connaissent leurs goûts, leurs points de vue. Le désir correspond au souhait d’un individu et dépend donc de la nature de chacun. Le désir de possession se suit d’un désir de satisfaction, de bonheur. L’homme en désirant cherche à être heureux et donc à atteindre un état de satisfaction total et durable. Le bonheur est le but ultime de nos actes, nous acceptons de souffrir momentanément afin d’aboutir à la réalisation de notre désir. C’est pourquoi nous pouvons dire que l’homme sait ce qu’il désire, car en fonction de son caractère et de sa façon d’être, il choisit ce qu’il désire dans un but de satisfaction.

Pour conclure cette première partie, nous pouvons dire que l’homme sait ce qu’il désire car le désir provient d’une idée que l’homme se forge, il en est donc conscient. De plus, l’homme semble savoir que son désir est dans un premier temps possessif, puis par la suite dans un but de satisfaction. Enfin, le désir découle des goûts d’un individu, il sait donc ce qui est bien pour lui.

Mais n’existe-il pas également des désirs inconscients ? L’homme sait-il toujours ce qu’il désire ?

Tout d’abord, nous pouvons dire que le désir est illimité. En effet, le désir est un sentiment ressenti sous forme de manque, qui n’est pas forcément nécessaire mais que l’homme souhaite posséder. Il passe donc par la pensée, l’idée qu’il nous manque quelque chose. L’homme ayant une multitude d’idées, ses désirs vont alors également être illimités. Il va désirer quelque chose, en l’imaginant et l’idéalisant dans un premier temps, c’est-à-dire en présentant la réalité comme parfaite dans un certain domaine, puis va satisfaire son désir. Cependant, dès que le désir est réalisé, l’homme est déçu, cela ne correspond pas à l’image idéale qu’il s’était faite, le désir disparait donc, et l’objet est dévalorisé. L’homme va avoir l’idée qu’il y a mieux que ce qu’il a et va viser la perfection.

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