L'expérience Nous Apprend-elle Quelque Chose
Mémoires Gratuits : L'expérience Nous Apprend-elle Quelque Chose. Recherche parmi 300 000+ dissertationsPar kiki094 • 8 Décembre 2014 • 2 289 Mots (10 Pages) • 1 653 Vues
Introduction : les leçons de l’expérience
A] Le concept d’expérience : éléments de définition
Le concept d’expérience peut se définir à 3 niveaux :
a) L’expérience fait d’abord référence à l’expérience sensible qui est la perception immédiate du monde que nous transmettent nos 5 sens. Une perception est une représentation (visuelle, tactile, auditive) qui reflètent sur le plan mental une réalité extérieure à nous et qui nous est transmise par nos organes sensoriels. Par exemple, si je vais dehors en hiver, je peux dire que je fais l’expérience du froid, c’est-à-dire que je ressens le froid dans et par mon corps.
b) L’expérience peut aussi désigner l’expérience vécut, c’est-à-dire tous les évènements qui ont traversé l’histoire d’une personne. Lorsque ces éléments forment un savoir accumulé aux fils des ans, on dit alors que cette personne qu’elle a « de l’expérience ». Par exemple, un professeur qui enseigne depuis 20 ans a plus d’expérience qu’un professeur qui commence à enseigné : cela veut dire qu’au fils des années il a intégré un certain nombre d’automatisme qui lui permettent d’avoir une plus grande aisance dans son métier. Alors que l’expérience sensible (a) a lieu essentiellement au présent, l’expérience vécut concerne le passé, cependant il s’agit d’un passé accumulé qui a une utilité pour le présent : la personne qui a de l’expérience va, plus qu’une autre, savoir immédiatement ce qu’il faut faire ou ne pas faire dans tel ou tel situation.
c) Enfin, l’expérience peut également désigner l’expérience scientifique. Une expérience scientifique se définit comme un dispositif organisé artificiellement pour vérifier une hypothèse. Plusieurs hypothèses qui ont été validé par des expériences et qui vont dans le même sens peuvent donner lieu à une théorie scientifique. Cette troisième expérience se nomme également expérimentation.
B] Tirer des leçons de l’expérience ?
La question « L’expérience nous apprend-elle quelque chose ? » pose le problème de l’apprentissage et de la connaissance par l’expérience. On entend dire parfois que l’expérience nous donne des « leçons » concernant notre manière de vivre. Ainsi, un professeur qui a de l’expérience n’est plus déstabilisé face à ses élèves, il connait la bonne manière de faire cours, ce qui marche et ce qui ne marche pas. De même, les scientifiques essayent d’apprendre quelque chose de leurs expériences, c’est-à-dire d’en tirer des lois ou des théories générales. L’expérience est en effet à la base de la connaissance scientifique en physique et en biologie. Si le scientifique veut avancer dans la connaissance de la réalité, il doit faire des expériences. Mais le problème qui se pose est le suivant : à partir du moment où l’expérience est toujours particulière et individuelle, comment pourrait-on en tirer un apprentissage c’est-à-dire une connaissance stable et générale.
I – Il semble qu’on ne puisse tirer aucune leçon de l’expérience
Introduction partielle : l’expérience nous renvoi sans cesse à des perceptions particulières de fait particulier. Cela semble être la raison pour laquelle elle ne peut rien nous apprendre. En effet, par l’expérience, je peux ressentir, je peux constater mais je ne peux rien apprendre au sens strict.
A] Descartes et le morceau de cire (½) : résumé de l’expérience
Méditations métaphysiques (1641), seconde Méditation
Dans son livre Méditations métaphysiques (1641), Descartes (1596-1650) c’est interrogé sur le rôle de l’expérience dans la connaissance. Peut-on dire que l’expérience immédiate des sens nous apprend quelque chose ? Dans la deuxième Méditation, il prend un exemple célèbre, le morceau de cire : « Prenons pour exemple ce morceau de cire qui vient d’être tiré de la ruche ». Descartes se livre ensuite à une description détaillée du morceau de cire et des ses caractéristiques sensibles : odeur, couleur, forme, grandeur, sonorité, etc. Si je prends le morceau de cire et que je l’approche du feu, il va fondre et la cire va perdre toutes ses qualités sensibles qui semblaient la définir. D’où la question de Descartes : « la même cire demeure-t-elle après ce changement ? ». La réponse est évidemment oui. En effet, la cire a changé d’état, de forme extérieur, mais elle est restée de la cire, elle n’est pas devenue autre chose. Cependant, je suis obligé de reconnaitre que toutes les qualités que je percevais dans la cire solide ont disparu dans la cire liquide. La conscience de la continuité de la cire me vient donc d’ailleurs que de l’expérience sensible que j’en ai. En effet, je vois bien que toutes ses qualités peuvent être modifiées et que, en même temps, l’identité de la cire demeure.
B] Descartes et le morceau de cire (2/2) : seul l’entendement m’apprend quelque chose
D’où viens donc la perception de la continuité du morceau de cire ? Elle ne vient pas de mon expérience sensible toute seule puisqu’en entre cire solide et cire liquide tout a changé. Elle ne vient pas non plus de mon imagination car il m’est impossible de parcourir par ma simple imagination l’infinité des formes que peut prendre le morceau de cire. La perception de la continuité du morceau de cire et de son identité de peut venir que de mon entendement. Dans la langue philosophique classique du XVIIème siècle, le mot « entendement » désigne la faculté de penser et de comprendre, autrement dit l’esprit ou la raison. Lorsque nous disons que nous voyons la même cire, ce n’est donc pas au sens de l’expérience immédiate : en effet, si on se fi à l’expérience sensible immédiate, on ne voit pas la même cire puisque tout a changé entre le morceau de cire solide et la cire devenue liquide. L’activité de l’esprit (ce que Descartes appel « l’entendement ») vient s’ajouter à l’expérience immédiate de la perception et permet du coup l’appréhension de l’identité d’un être et de ses modifications dans le temps. Descartes prend également un autre exemple célèbre : imaginons que je regarde des hommes passer dans ma rue depuis ma fenêtre. Je dis que je « vois » des hommes mais ce pourrait tout aussi bien être des automates ou des fantômes. En effet, au sens strict, je ne vois que des silhouettes,
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