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L'exclusion De La Femme De La Culture

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Par   •  16 Novembre 2012  •  1 402 Mots (6 Pages)  •  1 314 Vues

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Hommes sots qui accusez

la femme sans raison,

sans voir que vous êtes la cause

de cela même que vous condamnez

Cet extrait du poème de Sœur Juana Inés de la Cruz nous laisse penser que derrière la querelle des sexes, cette lutte pour trouver quel est le meilleur des deux, se trouve l’homme même, cherchant à condamner ce qui n’est pas condamnable. La recherche du contrôle, du pouvoir, de supériorité entre les sexes nous a emmené à des exclusions, et à des injustices, parfois sur la base des préceptes religieux, morales ou philosophiques. Une ce ces exclusions est sans doute l’accès au savoir duquel la femme à été victime. Les deux textes choisis expriment, dans un contexte différent chacun, la volonté d’exclusion des femmes du savoir.

La première partie de Muse de la Raison fait une analyse du texte de Sylvain Maréchal voulant interdire aux femmes l’accès à l’écriture. Pourquoi cet homme démocratique, fils de la révolution, veut refuser ce droit aux femmes? C’est la réponse que l’auteur de cette critique essaie de dévoiler. L’idée de M. Maréchal est fondée sur la querelle, la différence des Natures existante entre l’homme et la femme. Une différence qui fait que l’un est conçu pour les lettres, l’expression publique, et l’autre pour le travail domestique. La réponse à la question initiale est que l’homme démocratique d’après la Révolution a peur, peur de perdre le contrôle, le pouvoir, qu’il vient de gagner.

Parallèlement dans Une chambre à soi, nous faisons un voyage historique des femmes dans la littérature. Dans cet ouvrage on se demande pourquoi l’histoire des femmes dans la littérature ne compte qu’à peine deux siècles, donc pourquoi la femme en a t-elle été exclue auparavant? La thèse principale repose aussi sur la peur que les hommes ont à céder du pouvoir aux femmes, c’est-à-dire, leur donner leur indépendance et le chemin pour leur émancipation. Nous trouvons aussi une analyse des conditions dans lesquelles la femme a tracé son chemin vers l’écriture.

Nous pouvons souligner une étroite relation entre les fondements du texte de M. Maréchal et les conditions de vie des femmes du début du XVIIIe siècle, décrites par Virginia Woolf. Le fait d’être, d’une certaine manière, « obligées » à vivre condamnées aux devoirs domestiques, ne leur laisse pas de temps pour se consacrer à l’écriture. Et c’est justement cette situation que Maréchal décrit comme idéale pour la femme.

Est-ce que cette relation est fortuite ou délibérée ? Je pense que l’origine de cette exclusion, et pourtant de la relation entre les deux textes, n’est pas fortuite puisque elle s’appuie sur une même peur, dans deux contextes culturels et historiques, d’origine politique.

L’intention de loi de Maréchal n’est donc pas simplement basée sur l’étude des mœurs, mais notamment sur une peur politique cherchant à exclure les femmes de la démocratie. Le texte de Woolf est bien révélateur de cette même crainte en excluant les femmes du gazon et en les destinant au gravier. Dans ce dernier cas l’importance n’est pas uniquement donnée par le lieu même, mais par le symbole que cette exclusion représente.

Les deux textes expriment ce désir d’interdiction de deux façons différentes. L’intention commune est de priver la femme de l’accès à la culture. Je trouve deux raisons servant d’appui à cet intérêt qui se complètent : La première, est que la lecture et l’écriture apportent la parole et l’expression non seulement intime, mais aussi publique. La deuxième raison est notamment liée à l’ignorance dans une société et aux avantages que cette situation peut procurer aux dirigeants des masses. Cet intérêt politique de Maréchal cherche, d’une part, à se débarrasser d’une potentielle ennemie politique, en l’excluant de toute sorte d’expression ou manifestation d’ordre politique ou intellectuel ; et d’autre part, montre l’intérêt de maintenir les femmes dans un état de sauvagesse intellectuelle permettant de la contrôler non seulement d’un point de vue politique, mais aussi d’un point de vue d’ordre moral.

Comme je l’ai évoqué précédemment, cette même interdiction se trouvant dans l’écrit de Woolf n’est pas exclusive à une période ou société, car on trouve la même situation pour toutes les femmes quelque soit leur contexte. Pour illustrer l’ « universalité » de cette condition, je reviens à l’auteur du poème cité dans l’introduction,

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