L'avenir Est-il Une Page Blanche

DM de Philosophie

L’avenir est-il une page blanche ?

Nous employons souvent l’image d’un livre et de l’écriture pour nous représenter l’histoire. Il faut par exemple « tourner la page » lorsque nous voulons oublier un évènement passé, nous comparons aussi parfois l’avenir à une page blanche, ceci signifiant que nous sommes les maîtres, les auteurs de notre futur. Cette phrase cache une réelle prise de position puisqu’elle affirme que le futur est à faire, cette page blanche, vierge implique une transformation par rapport au passé, une capacité à créer et à oublier. Cette théorie ne fait cependant pas l’unanimité, car depuis sa capacité à se questionner sur le sens de l’histoire, l’homme à établit de nombreuses doctrines, comme celle du fatalisme par exemple consistant à dire que l’histoire de l’homme et de l’univers même suit une marche inéluctable où le cours des événements échappe à la volonté humaine.

A une époque comme la nôtre dans laquelle nous ne soucions guère de l’histoire, du passé et du futur, et préférant vivre uniquement dans le présent, dans la consommation immédiate sans nous projeter dans l’avenir il est intéressant semble-t-il de se poser la question de savoir si l’avenir est une page blanche ? En effet si cela est le cas, pourquoi vivre dans le présent, ne reste il pas nombre de chose à créer à découvrir, si l’avenir est une page vierge cela ne veut-il pas dire que le progrès est encore possible ?

Nous étudierons cette question en deux temps : dans un premier nous analyserons l’antithèse de cette question, c’est-à-dire en nous demandant si l’avenir n’est-il pas au contraire déjà écrit, dans un second temps, nous étudierons les éléments qui peuvent prouver que l’avenir est à faire en prenant les exemples de la liberté et du hasard.

Il existe différentes vision de l’histoire et du temps comme le destin ou la providence qui place l’homme plutôt comme personnage, comme spectateur que comme auteur de l’histoire. C’est le cas dans le courant du fatalisme qui est probablement celui qui pousse le plus loin la théorie selon laquelle tout serait déjà écrit. De ce point de vue, le destin serait fixé d’avance par une puissance supérieure aux êtres humains, qui peut être Dieu, ou bien la nécessité naturelle, ou encore les lois gouvernant l’histoire.

On retrouve déjà cet aspect fataliste dans la mythologie grecque avec la Moira. En effet celle-ci met l’accent sur notre incapacité à changer le future qui nous seras forcément fatal, c’est le cas dans nombre de pièces de théâtre grecques comme dans Antigone ou encore dans le mythe d’Œdipe dans lequel c’est en essayant justement de fuir son propre destin que le jeune homme l’accomplit, tuant son père et épousant sa mère en toute ignorance de cause. En effet le fait d’aller à l’encontre de son propre destin ne fait que précipiter la réalisation de celui-ci. Cela semble aller à l’encontre d’une vision de l’avenir comme une page blanche.

Soulignons cependant que cette théorie a depuis longtemps été quasiment abandonnée, en effet celle-ci semble comprendre trop d’aspects irrationnels en particulier celui de l’absence de rapport de causalité qui est en revanche présent dans le déterminisme.

Le déterminisme consiste à dire que le futur est présent dans le passé et le présent, c’est-à-dire que toutes les causes sont déjà présentes et ainsi tout est déjà écrit.

L’un des premiers courant déterministe est le stoïcisme, en effet il définit le destin comme un enchaînement de causes, il n’y a là la aucune connexion externe dans l’histoire, elle contient déjà en son sein les causes de son future, le stoïcisme appel à l’abandon de résistance contre le destin, un destin sans finalité se reproduisant sans cesse, il n’y a qu’une loi dans le déroulement l’histoire, celle de l’enchaînement de causes à effets

Le déterminisme se montre déjà plus convaincant que la fatalisme de par sa déconcertante rationalité, en effet les réponses de notre avenir sont belle et bien présentes matériellement dans le présent. Pour nous le représenter imaginons une main au-dessus de la page vierge qui sait déjà exactement ce qu’elle va écrire et qui ne peut en aucun cas faire autrement.

Il existe par ailleurs une forme de déterminisme plus ouvert, revendiquant en

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