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Guerre Juste

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Par   •  15 Mars 2014  •  10 210 Mots (41 Pages)  •  813 Vues

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INTRODUCTION

Selon le Petit Robert et le Dictionnaire pratique du droit humanitaire, la guerre est un phénomène de violence collective organisée qui affecte les relations entre les sociétés humaines, les relations de pouvoir à l’intérieur des sociétés.

Le mot « guerre » n’est plus utilisé dans le droit international actuel qui préfère plutôt les termes de « conflit armé international » pour parler d’une guerre entre deux ou plusieurs Etats, et de « conflit armé non international » pour parler d’une guerre civile . Il faut un certain seuil de violence pour qualifier une situation de « conflit armé ». En deçà de ce seuil, on parle seulement de « trouble » et de « tension interne ».

Il existe plusieurs types de guerre : les guerres de religion ; les guerres civiles étant des luttes armées entre groupes et citoyens d’un même Etat pouvant êtres assimilées à des révoltes ou des révolutions ; les guerres économiques ; psychologiques et médiatiques par l’intermédiaire des médias visant à briser la résistance morale de l’adversaire.

Ce qui est juste, c’est ce qui est conforme à la morale, à l’équité ou à la justice, fondé et légitime, ce qui est mesuré, proportionné.

De même, ce qui est légitime, c’est ce qui est fondé en droit, en équité. Ce qui est juridiquement fondé, consacré par la loi ou reconnu conforme au droit.

La distinction entre ce qui est juste et ce qui est légitime va être utile tout au long de ce rapport car les deux notions recouvrent des réalités certes sensiblement différentes, mais qui ne se recoupent pas tout à fait.

Ce qui est juste renvoi à la morale, tandis que ce qui est légitime renvoi à une règle de droit. Par conséquent, lorsque l’on évoque l’une ou l’autre notion, l’on adopte un point de vue différent.

Par conséquent, une guerre juste serait celle qui aurait une cause et un objet juste et serait fondée sur des règles de droit.

Mais, il y a un paradoxe à parler de guerre - juste puisque les deux termes ont des connotations opposées. Comment est-ce qu’une guerre qui va sûrement donner lieu à la mort de nombreux innocents peut être considérée comme juste.

En réalité, ce n’est pas tant la guerre en elle même que son but qui est juste. Pour le sens commun alors, une guerre sera juste dès lors que son objectif l’est : sauver des populations innocentes.

Le sujet de notre analyse étant « Y’a-t-il encore des guerres justes ? », cela signifie que la notion de « guerre juste » n’est pas nouvelle et présuppose qu’elle aurait subi une évolution dans la façon de la définir (2). Pour pouvoir appréhender le concept de « guerre juste », il faut se référer à l’évolution de cette notion il faut d’abord se faire une idée de ce qu’est la « doctrine » de la guerre juste telle qu’on l’entend dans sa conception classique (1).

1- La Doctrine de la guerre juste

Comme l’explique Guillaume BACOT dans son ouvrage La doctrine de la guerre juste, l’origine du concept est la doctrine catholique classique en matière de conflits armés. Ce sont les théologiens depuis Saint Augustin qui en ont posé les principes. Elle a également été utilisée à l’époque féodale. Toutefois, il ne s’agit pas d’une doctrine pouvant se rattacher exclusivement à la foi catholique. Elle fut d’ailleurs l’objet d’importants développements aux XVIIe et XVIIIe siècles par des juristes protestants tels que Grotius et Vattel. Pour Saint Thomas, cette doctrine s’appuie sur la raison et le droit naturel. Selon M. BACOT, elle est difficilement compatible avec la souveraineté des Etats et le positivisme juridique, car elle suppose nécessairement la reconnaissance de principes supérieurs.

Il ne s’agit pas d’une doctrine ayant pour but de fournir des prétextes susceptibles de justifier n’importe quel conflit armé, son but pour les théologiens et les canonistes était de mettre fin aux luttes féodales. La doctrine de la guerre juste a pour objet la paix. Ainsi que saint Thomas le rappelle après saint Augustin : « ceux qui font de justes guerres ont la paix pour but ».

L’action de guerre entreprise par un sujet est légale si elle est juste ; elle est juste si elle repose sur des causes justes et tend à la réalisation des finalités indiquées.

De plus, les droits des belligérants dans la guerre sont fonction exclusive des causes qu’ils prétendent poursuivre et de la justice matérielle de celle-ci. Par conséquent, il n’existait pas de jus in bello autonome, il était lié aux causes de la guerre et son intensité variait en fonction du but de la guerre.

Pour l’auteur, on devrait parler de « doctrine de la juste paix » indiquant son objectif et les conditions dans lesquelles elle entend le réaliser. En effet, la fin ne justifie pas les moyens et la condition d’une « juste paix » est une « guerre menée justement ». On voit donc qu’une guerre juste doit respecter le jus ad bellum (le droit de faire la guerre) ainsi que le jus in bello (la réglementation des hostilités).

Une guerre est juste dès lors qu’on se bat pour le bien commun et ne l’est plus dès lors qu’est défendu un intérêt propre, c’est cet aspect que l’on retient actuellement.

2- L’adaptation à l’époque actuelle

Aujourd’hui, cette doctrine subsiste toujours en dehors de toute référence religieuse. Elle permet de légitimer une guerre en introduisant la notion de justice dans le déclenchement et la poursuite des hostilités.

Une telle interprétation pourrait à notre époque sembler utopique sachant que les chefs d’Etats responsables au sein du Conseil de Sécurité des Nations Unies ont toujours une appréciation subjective pour décider ou non d’intervenir par la force ou d’imposer des sanctions à un autre Etat. Ils agissent, le plus souvent, en fonction de l’intérêt de leurs Etats et d’un ordre mondial avec une politique du « moins pire », et non dans l’intérêt de la Communauté internationale et des populations persécutées. On peut se reporter au conflit armé en Tchétchénie.

Puisqu’il s’agit d’une notion subjective : chaque partie au conflit considérant sa cause comme étant légitime, on se réfère davantage à la notion de licéité du recours à la force.

Ce qui est licite est en théorie clairement défini, tandis que la justice fait appel à la conception que chacun en a.

C’est le terme de conflit que l’on utilise de nos jours pour

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