Définitions lexicographiques et étymologiques de «l'âme»
Analyse sectorielle : Définitions lexicographiques et étymologiques de «l'âme». Recherche parmi 300 000+ dissertationsPar spartwyiz • 11 Mars 2015 • Analyse sectorielle • 2 343 Mots (10 Pages) • 576 Vues
Étymologie[modifier | modifier le code]
Les termes originaux (hébreu : nèphèsh [נפׁש] ; grec : psukhê [ψυχή] ; « souffle ») employés dans la Bible montrent qu’une « âme » est une personne, un animal, ou la vie dont jouit une personne ou un animal. Nèphèsh vient vraisemblablement d’une racine qui signifie « respirer ». Dans un sens littéral, nèphèsh pourrait être rendu par « un respirant »5. Le terme français provient du mot latin anima, qui a donné « animé », « animation », « animal ».
Voir les définitions lexicographiques et étymologiques de « âme » du Trésor de la langue française informatisé, sur le site du Centre national de ressources textuelles et lexicales.
§Morphologie[modifier | modifier le code]
La langue cléricale médiévale emprunte au latin, dès le viiie siècle de l'ère courante, le nom féminin « anima ». Ce terme se maintient jusqu'au début du xe siècle, il figure dans la « Cantilène de sainte Eulalie » composée en l'an 900. Le « Poème de saint Alexis », qui date du xie siècle, transforme le mot « anima » en « aneme ». Vers 1100 de l'ère courante, « la Chanson de Roland » utilise ce terme sous la forme « anme ». À côté de variantes dialectales telles « alme » ou même « arme », le mot se stabilise en français sous la forme « ame » au xiiie siècle. Phonétiquement, la voyelle initiale [a] assimile la consonne qui suit et s'allonge, ce qu'indique l'orthographe érudite « âme » qui persiste jusqu'à ce jour6.
§Sémantique[modifier | modifier le code]
De nombreuses connotations religieuses, philosophiques, et psychologiques s'attachent au terme « âme », comme à son synonyme esprit, entré plus tardivement dans la langue française, sous la forme « espirit » au xiie siècle, orthographiée « esprit » à partir du xive siècle7. L'âme est unie au corps et à la matière, l'esprit en est détaché ; l'âme assure des fonctions vitales, l'esprit des fonctions mentales4.
L'usage commun contemporain oppose les termes « âme » et « esprit ». Le nom « esprit » désigne les facultés intellectuelles de l'Homme, considérées dans leur ensemble, tandis que le nom « âme » signale un esprit humain doté principalement de facultés morales. Si le sens ordinaire du mot âme désigne aussi l'entité ontologique qui se sépare du corps après la mort, le terme esprit signale en outre que l'âme du mort a été raisonnable et pensante de son vivant8. L'allusion à la mort évoque aussi le terme « fantôme ».
De nombreuses conceptions religieuses, philosophiques, et psychologiques, ne peuvent se traduire en français que par ce terme unique d'âme. Ces conceptions, nées au sein de domaines anthropologiques variés, contemporains ou datant d'époques révolues, qui utilisent des mots propres à leur culture spécifique mais tous traduits par les seuls mots français d'âme ou d'esprit, offre à ces termes une polysémie riche, souvent source de polémiques et d’ambiguïté9.
§Religions[modifier | modifier le code]
La notion d’âme joue un grand rôle dans les croyances religieuses. Avec ce concept vitaliste, la mort devient moins mystérieuse : lorsqu’une personne meurt, son âme la quitte, raison pour laquelle son corps devient inerte ; cette âme pourrait alors aller vers un au-delà (un paradis ou un enfer). Concentrant la fonction vitale essentielle, l’âme est alors porteuse d'un espoir de vie éternelle et rien ne s'oppose même à sa réincarnation.
Par extension, tout élément naturel, par exemple une montagne, est considéré dans certaines cultures comme investi d'une âme avec laquelle il serait possible d'interagir. Cette perception est propre à l'animisme.
§Égypte antique[modifier | modifier le code]
Ba and mum.jpg
Article principal : Composition de l'être dans l'Égypte antique.
La culture égyptienne antique, de l'époque des premières pyramides à l'invasion hellénique sous Alexandre le Grand, utilisait un ensemble de notions spécialisées pour décrire l'entité psychosomatique du Pharaon.
Christian Jacq a énuméré les composantes de l'âme selon les croyances de l'Égypte pharaonique : "L'initié égyptien prend conscience des neuf éléments essentiels de l'être : [1] le corps [djet], image matérielle du grand corps céleste ; [2] ka, dynamisme créateur ; [3] [l'âme], ba, possibilité d'incarner le divin sur cette terre ; [4] l'Ombre [shut], reflet de la vérité ; [5] l' akh, lumière de l'esprit ; [6] le Cœur [ab], siège de la conscience ; [7] le sekhem, puissance de réalisation ; [8] le Nom [rèn], vérité ultime de toute création ; [9] le sakh, corps spiritualisé. (…)"10
§Inde et Extrême-Orient[modifier | modifier le code]
§Védisme, brahmanisme, hindouisme[modifier | modifier le code]
Appelée Atma, jivatma, anu-atma, ou encore vijnanam brahman dans l'hindouisme, l'âme est définie comme une infime parcelle d'énergie, partie intégrante du Jiva ou du purusha. Elle serait logée dans le cœur, « siège de la conscience ». Dans cette perspective, l'âme demeure cependant toujours distincte du Brahman ou de l'Âtman et ne l'égale jamais, car si elle en possède des attributs, ce n'est pas en raison de sa délivrance ou de sa libération par rapport à la souffrance. Elle constituerait l'énergie marginale de śakti liée à prakṛti de nature insensible, car, en tant qu'énergie marginale, elle pourrait pencher soit vers l'énergie matérielle, soit vers l'énergie spirituelle en raison de Māyā11.
§Bouddhisme[modifier | modifier le code]
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Le concept le plus proche de celui de l'âme est celui de citta, l'esprit au sens le plus général, dans ses aspects intellectuels et émotionnels ("mental-cœur"). L'esprit dans le bouddhisme recouvre les aspects du mental au sens général (nāma), du mental propre à l'espèce humaine (manas), de la conscience (vijñāna), voire de l'inconscient (bhavaṅga srota, ālayavijñāna).
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