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Dissertation : Le devoir d'obéissance ruine-t-il la liberté ?

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Par   •  2 Janvier 2018  •  Dissertation  •  2 890 Mots (12 Pages)  •  1 049 Vues

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Dissertation de Philosophie

« Le devoir d’obéissance ruine-t-il la liberté ? »

Introduction :

- On peut tout d’abord définir le devoir d’obéissance comme une contrainte s’imposant à l’individu par la morale. Cette autorité à laquelle l’homme se plie peut par ailleurs émanée d’autrui ou de l’état, et place l’individu dans une position inférieure, position qui perdure tant qu’il l’accepte.

- La liberté, se voit quant à elle octroyer plusieurs sens. Ainsi, en son terme général, la liberté désigne le fait d’agir sans contrainte, chose donc à priori incompatible avec le devoir d’obéissance.  

Néanmoins, si l’on considère la liberté dans sa dimension politique par exemple, elle constitue alors la possibilité d’action reconnue à un individu par la loi, qui de ce fait, se plie à la contrainte de la légalité.

- La liberté ne se présente donc pas comme absolue, et selon l’angle sous lequel on la considère, le devoir d’obéissance peut donc se dresser comme obstacle à l’exercice de cette liberté, ou au contraire comme pré requis nécessaire à son existence.

PB : Dès lors, se plier au devoir d’obéissance, est-ce renoncer à toute liberté, ou est-ce au contraire la préserver ?

I- Ainsi, on peut tout d’abord considérer que l’homme ne peut être libre sans un certain degré d’obéissance, et que la liberté la plus totale ne constitue qu’un retour de l’homme au stade animal.

II- Cependant, l’obéissance la plus stricte peu à l’inverse le réduire à l’état de simple machine et le prive alors de son libre-arbitre et de sa liberté morale.

III- On peut donc se demander si finalement, l’homme n’est pas celui qui guidé par sa raison, obéit dans son intérêt dans le but de se rapprocher d’un idéal de liberté.

I- Un certain degré d’obéissance est nécessaire pour que la liberté perdure

Introduction :

On peut tout d’abord avancer l’hypothèse que la liberté ne soit rien sans la contrainte, et ceux à l’échelle de l’individu comme de la société. En effet, être libre, c’est effectuer des choix qui ne soient guidés que par sa volonté mais pour pouvoir juger de ceux-ci, l’homme doit pouvoir se fonder sur un référentiel moral.

a) La société

Or, ce référentiel moral est tout dans un premier temps un fait de culture, qui ne peut exister sans la mise en place d’une structure sociale impliquant des contraintes. Le devoir d’obéissance permet donc la cohésion sociale, indispensable pour que s’exerce la liberté de l’homme.

On retrouve donc cette conception de l’homme comme animal par nature politique dès l’antiquité dans Les Politiques d’Aristote, où l’homme est décrit comme poussé par le principe de finalité à vivre en cité. Le citoyen est alors considéré comme l’homme pleinement accompli,  c’est-à-dire libre de son action, idée de plus en accord avec le système démocratique alors en place à Athènes. Par ailleurs, en évoquant l’idée d’un principe de complémentarité assurant une parfaite harmonie au sein de la cité, Aristote ne semble pas considéré le devoir d’obéissance comme asservissant, mais plutôt comme une limite permettant à chacun de jouir en toute liberté de ses droits et expliquant la formation naturelle d’une cité, bénéficiant alors à tous.

Néanmoins, ce lien entre structure social et liberté sera approfondi à l’époque moderne et surtout étendu à tout individu sur le principe d’une égalité naturelle, car comme le formule à juste titre Hegel, il n’en reste que pas moins que pour les grecques seule une minorité avait accès à cette liberté politique. Ainsi, Rousseau, dans Le Contrat social, reprenant en partie les idées développées par Hobbes dans le Léviathan, se fonde sur l’idée d’une égalité entre tout homme à l’état de nature, mais remet cependant en question l’aliénation de tout droit en échange de l’assurance d’une simple tranquillité. Ainsi, l’homme qui se différencie de l’animal par la liberté de renoncer à son instinct, ne doit sous aucun prétexte renoncer à celle-ci. Rousseau concilie donc devoir d’obéissance et liberté, par le biais de la liberté civile, dont bénéficie l’homme après avoir aliéner l’ensemble de ses droits à tout individu de la société. De plus, cette liberté civile, bien que née de la contrainte, apparait alors comme supérieure à la liberté naturelle, puisque d’une part, l’homme par le biais du référentiel juridique s’affranchie alors du sentiment pour juger de ses actions et gagne en autonomie morale, et que d’autre part, la loi qui s’applique de la même manière pour tous, le protège de la tyrannie où toute liberté est absente.

b) Raisonnement par l’absurde

Par l’absurde, il apparait également que l’absence d’obéissance ne signifie pas pour autant liberté. En effet, si on supprime tout devoir d’obéissance à l’état, dans ce milieu d’anarchie, ma liberté n’a alors pour limite que celle des autres. Or, il serait utopique de considéré les hommes comme fondamentalement raisonnables et sachant conserver cet équilibre de manière durable. Kant définit en ce sens l’anarchie comme une forme de loi et de liberté sans pouvoir.

De même, dans « Qu’est-ce que les lumières ? », Kant expose l’idée que le roi d’une monarchie absolue, qui s’affranchit pourtant de tout devoir d’obéissance, n’en ai pas pour autant libre. En effet, il est alors paradoxalement contraint par le pouvoir qu’il exerce et la volonté de le conserver et n’est en ce sens pas libre de ses mouvements.

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