Dissertation : Est-ce que je peux changer ?

On pense souvent que la vie est une série d’étapes marquée par des changements. Changements biologiques avec la transformation du corps sous l’effet du temps, mais également changements moraux. En effet, lorsque je dis « j’ai mûri », cette affirmation implique une évolution de ma pensée avec le temps. Mes mœurs vont évoluer en fonction de mon vécu et de mes expériences mais je conserve mes valeurs morales, changer serait donc aller à l’encontre de ses valeurs et évoluer repenser ses valeurs. Or, si je change je deviens différent de celui que j’étais auparavant, l’identité se définissant par un principe d’égalité, à priori je deviendrais quelqu’un d’autre. Le problème philosophique est donc : est-ce que je perd mon identité si je change ?

Notre physique évolue tout au long de notre vie en passant par les étapes d’enfance, d’adolescence et de vieillesse. Ces étapes constituent un cycle biologique s’appliquant à chaque être humain. Je n’aurais donc pas le choix de changer. Cependant, changer peut être un désir, celui d’atteindre un idéal ou un objectif que l’on s’est fixé. En effet, l’insatisfaction va entraîner des besoins qui vont motiver le changement. C’est le cas par exemple de l’enfant qui s’identifie à l’adulte, son éducation va le conduire à trouver sa place dans la société pour réinterpréter le rôle que jouaient ses parents. Changer serait donc une question de volonté mais l’environnement constitue également un facteur de changement. On retrouve ainsi un rapport entre l’intérieur (travail sur soi même et introspection pour motiver le changement) et l’extérieur (entourage et expériences passées). En agissant sur son milieu, on agit en retour sur soi même. Le contrôle personnel qu’exerce la religion sur ses adeptes par des rituels quotidiens et modèles de référence, illustre bien cette démarche.

Ainsi, j’évolue vers un objectif, mais pouvons nous dire que le changement est synonyme d’évolution ? Tout d’abord, une distinction temporelle peut être mise en évidence : l’évolution implique une durée tandis que le changement s’apparente à un événement bref. En effet, le changement oppose deux situations : l’avant et l’après transformation, l’évolution quant à elle s’inscrit dans la continuité (toujours dans le mouvement). On parle bien de l’évolution de l’homme et non pas du changement de l’homme au cours de l’histoire. Un changement est mesurable et réversible, l’évolution n’as pas de fin et est irréversible.

Ces oppositions permettent de distinguer les notions de valeurs, normes et mœurs : je conserve mes valeurs morales (pensées qui dictent la manière d’être et d’agir d’une personne), les normes qui appliquent ces valeurs changent et les mœurs évoluent. Changer serait donc aller à l’encontre de ses valeurs et évoluer repenser ses valeurs.

Si je change et que je deviens quelqu'un d'autre, il n'y a pas de changements car le changement implique qu'on reste le même. En effet un problème de perspective se pose : pour dire que je change, il faut qu’il y est quelque chose qui ne change pas. Le référentiel de notre changement est alors les autres : comment se rendre compte que

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