Cours Epistemologie

DOMAINE N° 3 : L’EPISTEMOLOGIE

Par Mouhamadou Lamine SALL

Formateur à la FASTEF/UCAD

Plan de Cours (F1B1)

INTRODUCTION

A) L’émergence de la pensée scientifique

1) Connaissance intuitive et Connaissance discursive

2) La connaissance empirique

3) Le mythe, la magie et la religion

4) La connaissance scientifique : principes et méthodes

B) Les différents types de sciences

1) Les sciences logico-formelles

2) Les sciences de la nature

3) Les sciences de l’homme CONCLUSION

F1B1

ÉTUDE DU PROGRAMME DOMAINE N° 3 :

L’EPISTEMOLOGIE

Les Objectifs du cours

Objectif général : A la fin du cours, les auditeurs seront

capables d’identifier et d’expliciter les caractéristiques, les

démarches et les principes propres à la connaissance

scientifique en la distinguant des autres modes de penser et

d’agir.

Objectifs spécifiques : Au terme de la leçon, les auditeurs

devront être en mesure de :

 faire la différence entre la connaissance scientifique et les

autres formes et types de connaissances

 analyser les différentes sciences, leurs domaines

d’intervention, leurs procédés et les types de vérité

auxquelles elles aboutissent.

INTRODUCTION

Le constat quasi-unanime que l’on peut faire c’est que notre époque constitue le théâtre d’une admiration toujours plus grande à l’égard de la science. Celle-ci jouit, en effet, d’une audience exceptionnelle dans l’esprit des hommes de notre temps. Ainsi, tout ce que l’on qualifie de « scientifique », que ce soit une idée, une action quelconque ou un régime politique dispose d’une auréole capable de susciter l’adhésion de tous les hommes. Puisque la science fait l’objet de tant d’attentions, elle ne peut alors se dérober des feux de l’examen philosophique.

D’où l’intérêt de l’épistémologie qui constitue ici pour nous une préoccupation majeure. Mais que faut-il d’abord entendre par l’épistémologie ? Par là, il convient de comprendre le nom donné en français à ce que les anglo-saxons ont coutume d’appeler la théorie de la connaissance (ou gnoséologie).

L’épistémologie, c’est la philosophie des sciences, c’est plus exactement une

branche de la philosophie qui se donne comme objet de conduire une réflexion

critique sur la science, sur ses principes, ses méthodes et ses conclusions. Dans ses

Recherches Logiques, Edmund Husserl affirme que « la tâche de l’épistémologie est

de traiter des sciences en tant qu’unités systématiques de telle ou telle nature,

autrement dit de ce qui les caractérise en tant que sciences quant à leur forme, de ce

qui détermine leur délimitation réciproque, leur articulation intrinsèque en domaine »

(In Recherches logiques, T.I, Paris : PUF, 1993, p.25). L’activité scientifique dans la

mesure où elle fait partie intégrante de la vie humaine, a besoin d’être pensée

philosophiquement. La science tout seule ne suffit pas, il faut une science de la

science, il faut une pensée qui s’élève au dessus d’elle pour conduire une réflexion

critique sur sa valeur et sa portée. Et une telle réflexion est extérieure à l’activité

scientifique en tant que telle puisqu’elle est de nature épistémologique et /ou

philosophique

Le problème épistémologique peut tout d’abord être formulé suivant deux

thèmes majeurs : d’une part, à quoi reconnait-on une science ? Quel est le sens

propre d’une connaissance scientifique ? Quelle est sa spécificité ? Et comment la

distinguer de ce qu’elle n’est pas ? Qu’est ce qui est science et qu’est ce qui ne l’est

pas? D’autre part, la réflexion épistémologique peut avoir une autre orientation :

quels sont les différents domaines de la science ? Quels sont les différents types de

sciences ? Par delà la question du sens de la connaissance scientifique, on peut se

poser la question de savoir ce que cherche la science. Qu’est-ce qui, en effet,

constituerait l’objectif ultime d’une quête scientifique ? Il s’agit ici de réfléchir sur la

vérité dans les différents domaines scientifiques. Quelle est la nature de la vérité

scientifique ?

Examiner toutes ces interrogations nous permettra tout d’abord de comprendre les conditions d’émergence de la pensée scientifique, la nature de la science elle-même comparativement aux autres types de connaissances, puis de savoir quelles

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