A-t-on raison d'être paresseux?

Sujet de dissertation : a-t-on raison d’être paresseux?

Le concept de paresse est ainsi défini dans le dictionnaire Larousse :

« comportement de quelqu'un qui répugne à l'effort, au travail, à l'activité ; goût pour l’oisiveté ». Ainsi, l’acte de paresse s’oppose à l’acte de travail, à la productivité ; le paresseux ne travaille pas, ne fait pas d’efforts. Le travail est souvent considéré comme l’épanouissement de l’homme, ce qui le différencie de l’animal : par nature, l’homme serait destiné à travailler, à agir, dans son interêt et dans celui de la communauté dont il fait partie.

Pourtant, comme nous le savons, certains hommes sont paresseux ; ils ne travaillent pas, ou bien travaillent de manière poussive, en s’impliquant le moins possible dans leur tâche, ils appliquent la « politique du moindre effort ». Peut-être ont-ils raison de s’adonner ainsi à la paresse ; en effet, s’il est une chose certaine, c’est qu’un homme peut se tuer à la tâche, mais certainement pas en procrastinant. De plus, si l’on considère que l’on vit dans une société capitaliste, et que la grande majorité de la population active est employée par une autre personne, et que l’employé ne bénéficie pas pleinement du fruit de son travail, on peut considérer que l’acte de paresse est une forme de renoncement à l’exploitation communément répandue dans notre environnement moderne.

Mais à ces adeptes de la paresse, on peut rétorquer qu’ils ne s’ouvrent pas au monde, qu’ils passent à côté de belles choses, qu’ils pourraient mieux profiter du temps dont ils disposent ; qu’en étant paresseux, ils n’aident pas leur communauté.

Ces contradictions nous poussent à nous poser la question suivante : a-t-on raison d’être paresseux?

Pour tenter d’y répondre, nous verrons tout d’abord que l’homme gagnerait à être productif, puis dans un second temps qu’on peut bel et bien avoir raison d’être paresseux.

Comme nous l’avons abordé, nous savons qu’il existe une opposition entre la paresse et le travail : le paresseux ne travaille pas ou le moins possible. Marx disait

dans Le Capital: « Le travail est de prime abord un acte qui se passe entre l'homme

et la nature. L'homme y joue lui-même vis à vis de la nature le rôle d'une puissance naturelle. Les forces dont son corps est doué, bras et jambes, tête et mains, il les met en mouvement, afin de s'assimiler des matières en leur donnant une forme utile à sa vie. » Le travail serait ainsi une forme d’émancipation de l’homme ; d’ailleurs, l’homme possède une nature de travailleur, c’est ce qui le différencierait des animaux.

Si l’on considère que le paresseux rejette le travail, alors il rejette sa nature d’homme ; il ne s’émancipe pas. Le travail permet de dominer la nature, il permet à l’homme d’être indépendant ; en méprisant le travail en lui-même, le paresseux méprise tous ses bénéfices et ses formes de « libération ».

On peut considérer qu’il relève de la liberté de l’individu d’exploiter son temps à ne pas travailler et ne rien faire ; ceci dit, plusieurs raisons nous poussent à penser qu’il vaut mieux, dans l’intérêt de la personne comme dans celle du groupe, s’impliquer sérieusement dans son travail. En effet, si un homme passe sa journée à ne rien faire, il ne se sera pas fatigué, mais retire-t-il de cette journée un quelconque bénéfice? A priori, non. En s’enfermant dans sa paresse et dans sa volonté de ne rien faire, le paresseux ne se ferme-t-il pas des portes sur le monde? Sa procrastination obstinée ne lui bénéficie nullement.

La paresse est encore plus problématique pour un individu qui travaille, ou qui doit rendre des comptes à une entité supérieure : prenons l’exemple de l’élève ou de l’employé qui devait fournir un travail dans un délai précis. Le travailleur organisé, effectue le travail dès qu’il en reçoit la consigne, en sachant qu’il en sera débarrassé après

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