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Vercors Animaux dénaturés

Dissertation : Vercors Animaux dénaturés. Recherche parmi 300 000+ dissertations

Par   •  22 Mars 2012  •  1 612 Mots (7 Pages)  •  2 168 Vues

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Des anthropologues découvrent par hasard, au fin fond de la Nouvelle Guinée, l'existence d'une tribu d'êtres vivants à mi-chemin entre le Sinanthrope et l'homme de Néanderthal, qu'ils surnomment "tropis", contraction "d'anthrope" et "pithèque". Découverte sensationnelle car le tropi, de son nom savant "Paranthropus Erectus", est peut-être le fameux "missing link" (chaînon manquant) entre les singes et les hommes.

Les tropis qui ne vivent pas dans les arbres, mais sur une falaise et sont troglodytes, se montrent d'abord hostiles et bombardent l'expédition de "casse-têtes" (silex taillés), puis se laissent approcher et nouent des liens avec les hommes de l'expédition qui se prennent pour eux d'une affection sincère.

Mais un certain Vancruysen, un homme d'affaires australien, voit dans les tropis une potentielle main-d'oeuvre bon marché. Il s'arrange donc pour racheter en sous-main une société en sommeil, la Société Fermière de Takoma, qui détient les droits d'exploitation exclusif de la flore et de la faune du territoire où vivent les tropis.

Pour Douglas Templemore, il n'y a qu'une solution pour sauver les tropis, c'est de provoquer un procès qui permettra d'établir officiellement que les tropis sont des hommes.

Il imagine donc de concevoir un enfant avec une femelle tropi par insémination artificielle ; il le fait baptiser, l'inscrit à l'Etat-Civil et lui injecte, pendant la nuit, une dose mortelle de chlorhydrate de strychnine. Puis il se dénonce à la police.

Si le jury décide que son fils est un homme, Vancruysen ne pourra plus mener son projet à son terme, mais Doug sera pendu pour homicide volontaire, si les jurés décident au contraire que les tropis ne sont pas des hommes, Doug sera acquitté, mais Vancruysen pourra exploiter les tropis.

Après avoir entendu les avis contradictoires de plusieurs experts cités aussi bien par l'accusation que par la défense, les jurés se déclarent incompétents sur le fond et refusent de se prononcer.

Le procès est ajourné et l'affaire est transférée au Parlement britannique qui décide finalement d'accueillir les tropis dans la famille humaine "car les tropis ont des tabous".

Lors d'un second procès, Templemore est acquitté au nom de la "non rétroactivité" de la loi (au moment où il a tué son fils, le législateur n'avait pas encore décidé si les tropis étaient des hommes ou non et on ne peut être condamné pour un délit qui n'est pas prévu par la loi)

Les tropis sont placés sous un statut spécial de protection, sous le contrôle de l'ONU.

Le livre pose, sous la forme d'un conte philosophique, à la manière de Voltaire ou de Swift, deux sortes de probèmes :

a) le problème de l'évolution : l'expédition, dirigée par Kreps a pour but de retrouver le crâne et le squelette d'un anthropoïde dont Kreps a découvert la mandibule et trois dents ; cette découverte pourrait conduire à celui du fameux "chaînon manquant" : l'homme "descend-il" directement des primates ou a-t-il un ancêtre commun avec les primates ? Cette deuxième hypothèse semble avoir les faveurs de Sybil (pour des raisons strictement scientifiques), ainsi que du Père Dillingham (pour des raisons scientifiques, mais aussi religieuses).

Le Père Dillingham est un scientifique de valeur ; parfois malmené, mais jamais caricaturé. C'est un partisan de l'orthogénèse, autrement dit du "dessein intelligent". Pour le Père Dillingham (Pop) l'évolution a un but, une direction. "Il pense (c'est Sybil qui parle) que les mutations ne se font pas au hasard, par sélection naturelle, mais qu'elles obéissent à une volonté de perfectionnement... Oh ! zut, dit-elle devant cette incompréhension persistante (de Doug). Il pense qu'il y a un plan et un architecte et que le Bon Dieu sait d'avance ce qu'il veut ! résuma-t-elle (p. 34).

Sybil estime, de son côté, que la sélection naturel a un rôle majeur, mais qu'elle n'est pas le seul facteur : "l'évolution est le produit de facteurs complexes, internes et externes, - de toutes sortes d'interactions. Je pense qu'on ne pourra jamais ramener l'évolution à un seul facteur (...) ; "les facteurs externes sont le climat, la nourriture, les autres animaux, la sélection, c'est que subsistent et prospèrent les formes les plus adaptables à ces facteurs, tandis que les moins adaptables disparaissent, les facteurs internes sont les forces de transformation, issues d'une sorte de volonté diffuse de l'espèce de se corriger peu à peu, de se rapprocher d'un prototype".

Le Père Dillingham n'est pas "créationniste, il admet l'évolution (et donc le darwinisme), il ne croit pas que "Dieu" a crée les espèces une fois pour toutes (fixisme) et que l'humanité dérive d'un couple primordial ; il n'interprète pas la Bible au pied de la lettre. Sybil ne rejette pas totalement l'hypothèse d'un "dessein", mais elle en fait le dessein de l'espèce et non d'un Dieu créateur. Vercors montre bien la différence entre une observation, une loi et une hypothèse.

b) le problème de la "nature

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