Texte à Expliquer
Cours : Texte à Expliquer. Recherche parmi 300 000+ dissertationsPar bapiyau • 18 Mars 2013 • Cours • 381 Mots (2 Pages) • 734 Vues
Texte à expliquer
« Mais qu’est-ce donc que je suis? Une chose qui pense. Qu’est-ce qu’une chose qui
pense? C’est-à-dire une chose qui doute, qui conçoit, qui affirme, qui nie, qui veut, qui ne
veut pas, qui imagine aussi, et qui sent. Certes ce n’est pas peu si toutes ces choses
appartiennent à ma nature. Mais pourquoi n’y appartiendraient-elles pas? Ne suis-je pas
encore ce même qui doute presque de tout, qui néanmoins entends et conçois certaines
choses, qui assure et affirme celles-là seules être véritables, qui nie toutes les autres, qui
veux et désire d’en connaître davantage, qui ne veux pas être trompé, qui imagine
beaucoup de choses, même quelque fois en dépit que j’en aie, et qui en sens aussi
beaucoup, comme par l’entremise des organes du corps? Y a-t-il rien de tout cela qui ne
soit aussi véritable qu’il est certain que je suis, et que j’existe, quand même je dormirais
toujours, et que celui qui m’a donné l’être se servirait de toutes ses forces pour m’abuser?
Y a-t-il aussi chacun de ces attributs qui puisse être distingué de ma pensée, ou qu’on
puisse dire être séparé de moi-même? Car il est de soi si évident que c’est moi qui doute,
qui entends et qui désire, qu’il n’est pas ici besoin de rien ajouter pour l’expliquer. Et j’ai
aussi certainement la puissance d’imaginer; car encore qu’il puisse arriver (comme j’ai
supposé auparavant) que les choses que j’imagine ne soient pas vraies, néanmoins cette
puissance d’imaginer ne laisse pas d’être réellement en moi, et fait partie de ma pensée.
Enfin je suis le même qui sens, c’est-à-dire qui reçois et connais les choses comme par
les organes des sens, puisqu’en effet je vois la lumière, j’ouïs le bruit, je ressens la
chaleur. Mais l’on me dira que ces apparences sont fausses et que je dors. Qu’il soit ainsi;
toutefois, à tout le moins, il est très certain qu’il me semble que je vois, que j’ouïs, et que
je m’échauffe; et c’est proprement ce qui en moi s’appelle sentir, et cela, pris ainsi
précisément, n’est rien autre chose que penser. D’où je commence à connaître quel je
suis, avec un peu plus de lumière et de distinction que ci-devant ».
René Descartes. Méditations métaphysiques, « Méditation seconde », éd. Beyssade,
p. 81-83.
Consignes
En vous basant notamment sur la méthode proposée par Folscheid
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