Sommes Nous Maitre De Nos Paroles
Compte Rendu : Sommes Nous Maitre De Nos Paroles. Recherche parmi 300 000+ dissertationsPar biger29 • 29 Janvier 2014 • 1 386 Mots (6 Pages) • 1 889 Vues
On pourrait dire qu’il y a un rapport avec la liberté politique d’expression ! Mais attention ce n’est pas le point central de ce sujet. Être maître de nos paroles ne signifie pas exclusivement avoir la liberté d’expression.
Qu’est ce qui est donc plus central concernant ce sujet ? La qualité de notre parole. Il faut considérer cette qualité en sachant que la parole est émise par un émetteur et reçue ou non par un récepteur.
• Du point de vue de l’émetteur :
Quand on envoie un message à quelqu’un, il y a un récepteur. Si j’étais maître, par rapport à ma pensée, ma parole exprimerait adéquatement ma pensée : est-ce qu’on peut avoir une expression maitrisée de sa pensée ? Pour que nos pensée et nos paroles soient claires, nous devons surmonter un problème de clarté et de distinction.
Pourquoi on ne peut pas maitriser sa pensée, c’est parce qu’il y a un inconscient qui peut être social (Marx), biologique (Freud) ou vitaliste (Nietzsche) … Y a-t-il une transparence possible de manière quelconque de soi-même à soi même ?
• Du point de vue du récepteur :
Une fois une parole prononcée, il y a l’enjeu de l’interprétation du récepteur. Quand le récepteur nous entend, y a-t-il la même compréhension que l’émetteur ? Il y a une possible déformation/parasitage du message de la parole émise. Si on arrive à s’assurer de l’interprétation de l’autre, on est sûr que l’autre, le récepteur, comprend ce que je veux lui faire comprendre. La rhétorique est l’art de constituer un message touchant l’autre. La rhétorique peut être juste ou manipulatrice (sophistique). Il y a cependant une incommensurabilité entre émetteur et récepteur. René Char ne disait-il pas : « On ne partage pas ses gouffres avec autrui, seulement ses chaises ».
On a certainement des points sur lesquels on ne pourra jamais se comprendre parfaitement : ce qui est en nous « le gouffre » est incomparable avec celui de l’autre. il y a alors deux points de vue intraduisibles l’un dans l’autre.
• Enfin que ce soit du côté de l’émetteur ou du récepteur, il y a deux attitudes face à la parole qui se forme en nous. On peut se vivre comme maître de la parole ou au contraire comme disciple de la parole. On peut donc opposer le maître du sens et le poète qui se veut le disciple du sens. Quand il émet une parole, sa parole traduit une écoute.
I. Y a-t-il une transparence de soi-même à soi-même nous permettant d’être maîtres de nos paroles ?
A - La méthode cartésienne : « Ce que l’on conçoit bien s’énonce clairement, - Et les mots pour le dire arrivent aisément. » (de Boileau, lecteur de Descartes).
Partant de la citation de Boileau, on voit qu’il faut avoir une conception claire et nos paroles seront une expression maîtrisée. La méthode de Descartes vise à une conception claire de nos pensées, elle peut s’adapter à l’expression de nos idées.
• Règle 1 : c’est la règle de la clarté et de la distinction : on peut admettre ce qui est clair et distinct, c’est-à-dire indubitable (ce dont on ne peut pas douter). Notre exposé doit s’appuyer sur ce qui est clair pour l’autre.
• Règle 2 : face à un problème compliqué, on doit décomposer en parties claires et distinctes sans aller jusqu’à le compliquer. De même pour l’exposition de nos idées.
• Règle 3 : règle de recomposition est aussi une règle d’exposition de la pensée : l’ordre rationnel ne correspond pas forcément à l’ordre d’importance des éléments. Ex : en mécanique, il y a parfois les pièces d’importances secondaires qui doivent se placer avant les pièces les plus importantes. Quand on expose une pensée à quelqu’un on doit de même suivre l’ordre des raisons plutôt que l’ordre d’importance.
• Règle 4 : règle de révision : elle s’applique autant au raisonnement qu’à l’exposition. Il faut s’assurer que l’autre a bien compris, qu’il ne s’est pas trompé dans la compréhension.
B- L’herméneutique du soupçon portée sur la parole exige de nous une meilleure prise de conscience.
Le lapsus traduit souvent un désir que l’émetteur voulait garder caché. Il révèle parfois un désir qui était encore inconscient. Marx soupçonne les discours de servir inconsciemment des idéologies.
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