Selon Karl Marx, le travail permet-il à l’homme d’être libre ?
Dissertation : Selon Karl Marx, le travail permet-il à l’homme d’être libre ?. Recherche parmi 300 000+ dissertationsPar Tanya Boivin • 20 Avril 2022 • Dissertation • 1 552 Mots (7 Pages) • 2 367 Vues
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Mise en situation
Vous recevez l’appel d’un ami qui propose d’organiser chez lui un « souper philosophique ». Il vous demande si vous seriez intéressé à prendre part à cette rencontre amicale. L’idée vous parait originale, et vous acceptez son invitation. Avant de raccrocher, vous lui demandez quelques détails sur le déroulement de la soirée, et votre ami vous explique que, pour participer à cette rencontre, vous devez rédiger un texte argumentatif d’environ 800 mots sur le thème du travail dans la philosophie de Karl Marx. Une fois le repas terminé, vous devrez, comme tous les autres invités, lire votre texte.
Le souper est prévu pour demain ; il n’y a donc plus une minute à perdre !
Tâche
Dans un texte argumentatif totalisant environ 800 mots, vous devez démontrer votre capacité à rédiger, à partir de la question mentionnée et de la mise en situation, les éléments suivants :
- une introduction ;
- une mise en contexte ;
- une caractérisation ;
- une argumentation ;
- une conclusion.
Prenez le temps de réviser votre texte sur le plan de l’argumentation, de l’organisation et de la langue.
Bon travail !
Question
Préparez-vous en rédigeant votre texte à partir de la question suivante : Selon Karl Marx, le travail permet-il à l’homme d’être libre ?
Mesdames, Messieurs, Depuis le début de la vie sur Terre, il y a toujours eu cette relation entre dominant et dominé. La principale cause de cette relation est due à la hiérarchie sociale. Les plus riches (ou plus forts) tels les seigneurs, rois et présidents auront plus de force et de pouvoir que les gens pauvres (ou plus faibles) tels les agriculteurs, esclaves et villageois. Par exemple, un seigneur avait à sa disposition des cuisiniers, des femmes de ménage et des servantes. Celui-ci exerçait donc sa force et son pouvoir sur autrui, car celui-ci était libre de faire tout ce qu’il désirait, car il était « le seigneur », tandis que les serviteurs eux, plus pauvres et faisant partie de la basse société, étaient sous l’emprise du seigneur, car ils n’avaient pas d’autre choix que de lui obéir, sinon, c’était la mort. Afin d’expliquer en quoi le travail permet ou non d’être libre selon Karl Marx, le texte suivant portera sur la mise en contexte de l’époque à laquelle Karl Marx a mis en œuvre sa pensée philosophique, de la problématique de l’aliénation et d’une caractérisation de l’exploitation du travailleur, puis d’un verdict final de ma prise de position concernant la question posée ; selon Karl Marx, le travail permet -il à l’homme d’être libre? Le XIXe siècle est l’époque du développement industriel. Lors de la Révolution industrielle, la mécanisation provoque des changements majeurs dans l’agriculture, la fabrication industrielle, les transports et la production. Celle-ci permet en autre l’expansion de plusieurs usines dans les milieux urbains. C’est donc ainsi que l’exode rural a lieu : une grande partie de la population délaisse la campagne pour les villes en quête d’un travail stable en usine. L’augmentation massive de la quantité de main- d’œuvre disponible à travailler présente donc une grande opportunité pour les propriétaires d’usine qui cherchent à tirer profit des travailleurs : en les faisant travailler avec acharnement, mais en étant payé à moindre coût. De plus, les circonstances de vie et de travail étaient déplorables : les enfants commençaient à travailler dès l’âge de cinq ans, les travailleurs n’avaient aucune journée de repos, ils travaillaient donc du dimanche au lundi durant quatorze à seize heures par jour. Ce régime capitaliste a été le fruit de plusieurs critiques et ce, par beaucoup de philosophes, dont Karl Marx, qui constatait à quel point la société de son époque souffrait à force de se soumettre à cette structure sociale. Marx définit le capitalisme par deux classes distinctes : la bourgeoisie : ceux qui exploitent ; et les prolétaires : ceux qui sont exploités. C’est ce qu’il désigne comme étant l’exploitation de l’homme par l’homme. La philosophie de Marx, celle du matérialisme historique, explique que les conditions matérielles, voire les conditions économiques et sociales, définissent la réalité de l’homme et de son existence. Il caractérise ces trois conditions par l’aliénation et l’exploitation du travailleur. Tout d’abord, d’après Karl Marx, en produisant toute chose, l’homme exprime sa personnalité et son individualité. Sa production donne un sens à sa vie. L’arrivée du capitalisme donne lieu, par malheur, à l’aliénation du travail. L’aliénation désigne un asservissement d’un individu à la suite de contraintes extérieures. L’homme (le travailleur) devient donc une machine qui travaille pour une plus grosse machine (le patron) à la suite de contraintes extérieures, car le travailleur doit avant toute chose, produire et contribuer au profit de l’entreprise sans penser à sa propre condition mentale et physique. Il fabrique donc des objets qui ne lui appartiennent pas, et ce, sans savoir à quoi ils servent. La vie du travailleur est donc confisquée en même temps que le fruit de son travail, car celui-ci est confiné à une fonction monotone et répétitive et ce, à tous les jours. Il ne peut donc développer qu’une petite parcelle de ses aptitudes, car étant très loin de se développer, il se nie en sollicitant qu’une habilité particulière de sa personnalité sans en développer d’autres. De plus, le travail devient pour lui une sorte de punition, car il ne fait plus cela pour le plaisir et afin de se réaliser en tant qu'individu, mais uniquement dans le but d’avoir un salaire. Son travail n’est donc plus volontaire, c’est du travail forcé. Son travail est un moyen de satisfaire ses besoins extérieurs, donc en dehors du travail, comme se nourrir, se vêtir ou bien se loger. À cet égard, l’homme qui était autrefois artisan exerçant sa passion avec liberté n’est maintenant plus qu’un robot accomplissant des tâches répétitives et aliénantes. Maintenant dépourvu de passion envers son métier, il exécute machinalement ses tâches pour subvenir à ses besoins premiers. Par la suite, il y a l’exploitation qui est la source de la recherche du profit de l’employeur. Exploiter signifie utiliser abusivement (quelqu’un), en n’ayant en vue que les bénéfices qu’on peut en retirer. Au XIXe, n’oublions pas que la plupart des hommes travaillaient du dimanche au lundi, soit pendant quatorze à seize heures par jour. Les capitalistes ont les moyens de production, ceux-ci cherchent donc à faire profit avec autrui, ils exploitent alors les travailleurs en les faisant travailler et les travailleurs eux, fournissent donc leur force et leur aptitude en échange d’un salaire, car ils souhaitent avoir les moyens pour subvenir à leurs besoins. L’employeur voit donc uniquement le bénéfice qu’il peut en tirer sans penser à la santé, à la sécurité et encore moins à l’épanouissement de son travailleur, mais uniquement au profit. La recherche du profit est donc la base de l’économie capitaliste. C’est ainsi que le salarié est payé de façon considérablement inférieure comparativement au travail rendu et à la valeur de l’objet que celui-ci a pu faire. Cette rentabilité, que fait l’employeur en exploitant ainsi son employé, est ce que Marx surnomme la plus-value, ceci désigne la différence entre la valeur tirée d'une quantité de travail donnée et ce qui est payé au travailleur pour entretenir sa force de travail, donc la partie non payée à l’employé pour le travail qu’il fait réellement. Dans un tel contexte, le travailleur se sacrifie pour satisfaire ses besoins, et ce, en étant exploité, sous-payé et en étant privé de sa liberté. Pour ma part, je trouve que le travail ne rend pas l’homme libre, car le travail contrôle sa vie. Tout d’abord, le travail limite la liberté ; sinon comment justifier que l’homme se sent uniquement libre quand celui-ci est en vacances ou lorsqu’il a congé? Quelqu’un se sent libre lorsque celui-ci est en absence de contrainte, par exemple quand nous sommes chez soi, libres de nos activités. Le travail nous contraint à accomplir des tâches selon les attentes d’un employeur et à répondre aux exigences d’un supérieur et si ces attentes ne sont pas respectées, cela peut aller jusqu’au congédiement. À cause du travail, notre vie est entièrement programmée, car nous savons déjà que par exemple, la semaine prochaine, nous allons devoir aller au travail tel jour à telle heure. De plus, le travail nous fait uniquement goûter qu’à une petite partie du bonheur. Effectivement, pour accéder à la liberté, la société moderne nous donne droit à des vacances afin de vivre des moments de plaisir. Je ne crois pas que le travail ne nous apporte pas de bonheur, au contraire, nous pouvons rencontrer des gens incroyables et expérimenter des choses agréables, mais la plupart des gens sont plus heureux en vacances, par exemple lorsqu’ils partent en voyage où ils n’ont aucune contrainte. Cependant, le travail a permis à l'homme de se libérer de la nature, de se moderniser, de développer des connaissances, donc de devenir quelqu’un de meilleur, en lui donnant une certaine liberté du fait de ces nouvelles acquisitions et apprentissages. Le travail est donc est une épée à double tranchant pour l’homme, il peut le rendre libre, tout comme l’aliéner. Pour conclure, d’après Karl Marx, il est donc possible de penser que le travail ne permet pas à l’homme d’être libre, puisque l’aliénation et l’exploitation du travailleur font perdre l’individualité de l’être humain et par le fait même, lui font perdre sa liberté. |
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