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Science et dualisme chez Bergson

Analyse sectorielle : Science et dualisme chez Bergson. Recherche parmi 300 000+ dissertations

Par   •  8 Avril 2015  •  Analyse sectorielle  •  1 633 Mots (7 Pages)  •  792 Vues

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A/Science et dualisme chez Bergson

Le dualisme bergsonien comporte trois aspects fondamentaux: il se fonde d'abord sur une critique du modèle spatial des sciences, puis sur une analyse particulière du rôle du corps et de la mémoire dans la constitution de l'esprit pour devenir une ontologie neuve et une métaphysique de la matière.

1/La critique des modèles scientifiques matérialistes

Le dualisme bergsonien se fonde d'abord sur une critique des sciences. Les sciences sont le produit d'une intelligence qui divise, qui réduit pour abstraire la matière. Les outils d'abstraction comme les mathématiques sont le terme d'une évolution biologique, conférant non une puissance de connaissance mais une puissance d'action sur le réel. Les moyens que les scientifiques utilisent pour connaître sont de l'ordre de la manipulation utilitaire. Le scientifique cherche le stable, le figé, l'essence invariable qui règle la réalité. Or le réel est production temporelle de nouveautés, le passé et le présent interagissent et se différencient pour former un tout dont les similitudes ne sont que des constructions de l'esprit. Deleuze dans «Le bergsonisme », montre que Bergson conçoit le temps comme la condition de la différenciation qualitative du réel. Le processus d expansion qualitative ne se réduit pas à une ligne physique spatiale. Concevoir le temps et la matière comme des entités uniformes et capables de similitudes constitue donc une simplification. La science en divisant le réel, traite le temps comme de l'espace. L’associationnisme et le localisationisme qui sont dominants à l'époque de Matière et mémoire sont pour Bergson l'exemple de cette utilisation fallacieuse de l'intelligence qui manque, pour des besoins utilitaires, l'aspect qualitatif et temporel de l'esprit. Les travaux de Broca et de Gall qui associent des caractéristiques physiologiques à des caractères humains ou a des pensées humaines. La morphologie du crâne ou la création d'une cartographie des facultés cérébrales sont des exemples de ce type de lien. Ces courants scientifiques sont explicitement visés par la critique bergsonienne, celui ci tentant de montrer que la réduction de l'esprit ou de la pensée à sa localisation physique procède du modèle de l'intelligence comme distance au réel. On envisage seulement la conscience dans son expression étendue et physique. La critique consiste dans le fait que la localisation est un fait mais cela n'est pas une preuve, l'explication des processus cérébraux par leurs localisations physiques manque le phénomène, on postule l’émergence de la pensée par la matière et on déduit de l’observation, la preuve de ce postulat. L'explication du processus de la pensée par une suite d'états physiques observés est une tautologie. Les interactions entre le passé et le présent sont homogènes et linéaires c'est une métaphysique du temps comme succession d'instantanéités présentes qui fixent le cadre de la pensée localisationiste .De fait, c'est un réductionnisme qui se passe d'une réflexion préalable sur la nature du réel, on observe ce que l'on postule.

De même, la critique de l associationnisme repose sur une idée similaire. Celui ci pense en terme de résultats ,on pense en état et non en processus, l'exemple de la critique du langage comme association est révélatrice de cette critique, si toutes les phrases sont des associations aux choses ,comment expliquer la reconnaissance d'un timbre de voix que je ne connaît pas ? L'associationnisme contredit le réel parce qu'il le simplifie, le lien entre les associations de mot et de sens est un lien mystérieux parce qu'il repose sur une causalité linéaire qui associe des sons avec un sens alors que ces deux entités sont distinctes et toujours différentes. Il faut penser un mixte entre le son et le sens, la construction du langage n'est pas une association qui sépare et lie les entités par des schèmes abstraits mais une fonction complexe. La critique de l’associationnisme et de la localisation est sous-tendue par l'idée d'un truchement du devenir de la réalité.

Plus essentiellement, la critique du parallélisme précise et complète les critiques précédentes. Le premier chapitre Matière et mémoire et la conférence « Le cerveau et la pensée » démonte l'idée d'un parallélisme entre pensée et cerveaux entre matière et esprit entre temps et physicalité. L'idée est que cette association provient d'un contresens logique. Les penseurs du parallélisme utilisent le cerveau dans des sens contradictoires tout en maintenant l'unité du mot « cerveau ». On passe inconsciemment de l'hypothèse idéaliste à l'hypothèse réaliste, chacune de ces doctrines, ne pouvant à elles seules, tenir la doctrine du parallélisme pour vrai. Frédéric Worms dans « Introduction à matière et mémoire » résume la critique bergsonienne en disant que le cerveau est une portion de matière, l'idéaliste insiste sur le mot portion et le réaliste sur le mot matière. Dans le premier cas, le cerveau isolé doit rendre compte de la représentation du tout du monde ce qui est contradictoire, dans le second, il existe une entité dissimulée derrière le cerveau qui produit la représentation, celle ci étant par essence une interaction avec le monde, on prend un des

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