Roland Barthes: un taux d'épistémoglobine élevé

Roland Barthez

Gardien de mythe numéro 1

Roland Barthes: un taux d'épistémoglobine élevé

1. Roland Barthes, une bonne tête de mythe

Roland Barthes est un critique littéraire et sémiologue français né le 12 novembre 1915 à Cherbourg et mort

le 26 mars 1980 à Paris. Après un passage à la faculté des lettres à Paris où il contribue notamment à fonder

«le groupe de théâtre antique de la Sorbonne» et obtient la licence ès-lettre et le diplôme d’étude supérieure

avec un mémoire sur la tragédie grecque en 1941, Barthes est coupé dans son élan en raison d’une

tuberculose qui le force à séjourner longuement dans un sanatorium en France et en Suisse. Un mal pour un

bien puisque c’est au cours de cette période qu’il enrichit sa vie intellectuelle et publie ses premiers textes.

En 1952 et après une longue période de séjours professionnels à l’étranger, il travaille au Ministère des

affaires étrangères où il publie son premier essai "Le Degré zéro", véritable manifeste et critique de l'écriture.

Et comme la critique est un combat, Barthes endosse la tunique de catcheur critique et entreprend la

rédaction de son livre "Mythologies" par le texte intitule "Le monde où l’on catche".

En 1980, Barthes sera retrouvé blanc comme un linge après s’être prit une manchette dans la tête par une

camionnette de blanchisserie, une mort qui brise le mythe.

2 - Barthes, le gardien de mythes

"Mythologies" est un recueil parut en 1957. Ce bouquin est constitué par un assemblage de 53 textes dont le

matériel est très arbitraire, de l'aveu même de Roland. Cependant, ces textes peuvent être regroupés par

thèmes: sport, consommation, photographie, fait divers, j'en passe et des meilleurs. Barthes y aborde donc

des sujets qui n'ont, le plus souvent, rien à voir les uns avec les autres. La prose est précise mais lyrique,

chirurgicale mais poétique. Roland pulvérise et reconstruit les sujets abordés avec l'oeil du mythologue.

Quelques textes remarquables et complètement mytheux: "Le vin et le lait", "Le bifteck et les frites",

"Saponides et détergent", "Le monde où l'on catche"...

3 - La DS, le mythe à quatre roues

« Je crois que l’automobile est aujourd’hui l’équivalent assez exact des grandes cathédrales gothique : je

veux dire une grande création d’époque, conçue passionnément par des artistes inconnues, consommée dans

son image, sinon dans son usage, par un peuple entier qui s’approprie en elle un objet parfaitement magique.

La nouvelle Citroën tombe manifestement du ciel dans la mesure où elle se présente d'abord comme un objet

superlatif. Il ne faut pas oublier que l'objet est le meilleur messager de la surnature : il y a facilement dans

l'objet, à la fois une perfection et une absence d'origine, une clôture et une brillance, une transformation de la

vie en matière (la matière est bien plus magique que la vie), et pour tout dire un silence qui appartient à

l'ordre du merveilleux. La "Déesse" a tous les caractères (du moins le public commence-t-il par les lui prêter

unanimement) d'un de ces objets descendus d'un autre univers, qui ont alimenté la néomanie du XVIIIe

siècle et celle de notre science-fiction: la Déesse est d'abord un nouveau Nautilus. "

4 - Mythe toujours tu m'intéresses

Ce qui nous a interpellé,

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