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Que faire de nos desirs ?

Analyse sectorielle : Que faire de nos desirs ?. Recherche parmi 300 000+ dissertations

Par   •  31 Janvier 2015  •  Analyse sectorielle  •  3 460 Mots (14 Pages)  •  709 Vues

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QUE FAIRE DE NOS DESIRS ?

1. Comprendre le sujet

Objet de la question : Quelle attitude l’homme doit-il adopter à l’égard de ses désirs ? Quelle est la bonne attitude à l’égard de ses désirs ?

Problème : il est lié à l’ambiguïté ontologique et éthique du désir.

C’est un problème lié à la valeur du désir : que vaut le désir? Or ce problème est lié à celui de la nature du désir : qu’est-il fondamentalement ? Qu’est-ce qui est premier et central dans le désir : le manque ou l’élan ? La tension douloureuse ou la vitalité ?

2. Réussir une introduction

Une démarche en trois étapes : a) Soulever le problème ; b) Enoncer et expliquer l’objet de la question ; c) Enoncer la problématique.

1° exemple : « On nous dit parfois de ne pas prendre nos désirs pour des réalités ; c’est une manière de nous mettre en garde contre les désillusions dont ils peuvent être la source : le désir est impulsif et il n’est pas toujours réaliste.

D’un autre côté, quelle ambition pourrait se passer de son audace un peu folle ? Tout acte est un pari, qu’il s’agisse de découvrir l’Amérique ou de plonger du haut d’un pont : cela ne s’avère possible qu’après avoir été tenté.

Le désir se présente donc sous un jour profondément ambivalent, et c’est pourquoi nous devons nous demander ce que nous devons faire de nos désirs de manière à déterminer quelle est la bonne attitude à adopter à leur égard. »

2° exemple : « Le désir est la tendance consciente qui nous pousse impulsivement vers un objet au motif du plaisir que nous espérons en retirer. Parce que le désir est source de plaisir, l’idéal serait de pouvoir satisfaire tous nos désirs. Mais comme il est une tendance impulsive, souvent sourde à la raison, il suscite aussi notre méfiance, au point qu’on se dit parfois qu’il serait bien mieux de n’en avoir aucun.

On voit par là toute l’ambivalence du désir et c’est pourquoi nous devons nous demander ce qu’il faut faire de nos désirs, c’est-à-dire nous interroger sur l’attitude qu’il est souhaitable d’adopter à leur propos. »

c) La problématique (elle est commune aux deux exemples)

« Si nos désirs nous posent des problèmes, le plus sage ne serait-il de les faire disparaître avec le désir lui-même ? Car contrairement aux besoins, les désirs n’ont rien de nécessaires. L’idéal ne serait-il donc pas d’éteindre en nous tout désir ?

Mais serait-il possible et souhaitable de renoncer à nos désirs ? Si le désir est une force impulsive, comment la volonté peut-elle s’en rendre maitre ? Et si elle le pouvait, une vie strictement raisonnable, réduite à nos seuls besoins serait-elle humainement satisfaisante ?

Car finalement que représente le désir pour l’homme ? Est-il un état de manque qu’on doit s’efforcer d’abolir ou une force vitale qu’on doit apprendre à façonner ? »

3. Un plan

I/ Des raisons de vouloir abolir le désir.

Problème éthique posé par nos désirs : désirer c’est rechercher ardemment quelque chose, le désir donne donc de l’intensité et de la saveur à la vie ; mais nous désirons ce que nous n’avons pas et nous ne sommes jamais sûrs de pouvoir obtenir ce que nous désirons : le désir nous expose au risque de la frustration et du ressentiment ; il est inséparable de la souffrance morale du manque, voire, du fait de son insatiabilité, insatisfaisant par principe : Schopenhauer. Le désir fait donc signe vers la suppression de l’état de manque dont il est l’occasion : nous désirons non pas désirer mais consommer l’objet du désir : le désir est donc désir de sa cessation comme désir : fondamentalement nous désirons cesser de désirer. Pour être heureux, pleinement satisfait, il faut donc éteindre en soi tout désir: Epicure, l’extinction du désir est une des conditions majeures de la vie heureuse etc.

Problème moral posé par nos désirs : d’autre part le désir est amoral, donc fatalement nos désirs pourront être immoraux, transgressifs. Le désir est facteur de conflit, d’inimitié : la convoitise, l’envie de l’envieux. Saint Paul. Il faut vivre suivant l’esprit et non suivant la chair. Il faut «crucifier la chair »

Transition 1 : il semble donc établi que l’attitude idéale consiste à abolir en soi tout désir. Mais un tel projet est-il possible ? Serait-il possible, qu’on peut douter qu’il soit souhaitable.

II/ Mais est-ce possible et souhaitable ?

On peut abolir le désir en niant tous nos désirs, en les refoulant. Mais cela va engendrer une frustration qui nous rend malheureux ou agressif. La voie de la morale religieuse n’est ni réaliste ni souhaitable : Nietzsche, la morale de l’Eglise est contraire à la vie. Freud : la répression des pulsions engendre une disposition à la maladie mentale.

On pourrait aussi abolir le désir en s’efforçant de l’éteindre peu à peu, en nous habituant à ne désirer que ce qui est strictement nécessaire à l’atteinte et au maintient de l’ataraxie. C’est un des préceptes centraux de l’éthique d’Epicure. Mais cette réduction de nos désirs à nos besoins n’est ni possible ni souhaitable : elle n’est pas possible car la définition du strictement nécessaire est impossible ; elle n’est pas possible car vivre c’est tendre à quelque chose, par exemple au bonheur. Impossible donc de se proposer un mode de vie –même la vie épicurienne-, sinon en le rendant désirable : la voie de l’ascétisme philosophique est donc aussi à rejeter. Elle n’est pas non plus souhaitable car si elle était possible elle signifierait l’animalisation, la bestialisation de la condition humaine. Spinoza, le désir est l’essence de l’homme.

Transition 2 (elle montre la pregression de la réflexion): contrairement à ce qui nous était apparu

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