Que Vaut L'opposition Du Travail Manuel Et Du Travail Intellectuel ?
Documents Gratuits : Que Vaut L'opposition Du Travail Manuel Et Du Travail Intellectuel ?. Recherche parmi 300 000+ dissertationsPar togolais44 • 6 Janvier 2013 • 1 181 Mots (5 Pages) • 1 414 Vues
Voilà un sujet petit, limité, sans grand intérêt philosophique pour un élève de terminale (car on peut toujours trouver un intérêt philosophique même en ce qui n’en a guère), qui prête aux banalités les plus grandes. Le résultat est là ! Quasiment personne n’a pris ce sujet, ce qui montre que, et la distinction entre ces deux formes de travail et le sujet proprement dit, ne valent rien pour un examen comme le baccalauréat! (Après rencontre avec mes collègues, je m’aperçois que j’ai été un peu méchant!) On se contentera donc de ne faire que quelques remarques rapides sur ce non-sujet.
Il ne faudrait pas oublier l’essentiel, à savoir, définir le travail, donner son essence que l’on retrouve dans ces deux formes. (Je replace par un travail essentiellement manuel (copier-coller, mais qui demande une certaine (élémentaire il est vrai), maîtrise intellectuelle de l’informatique) ce que j’ai mis dans le corrigé sur le travail des ES !)
La condition majeure pour qu’il y ait travail, est la présence d’une production qui peut être de nature matérielle et/ou intellectuelle. Un élément de la problématique devient : le fait que la production, nécessaire pour qu’il y ait travail soit le fruit d’une activité manuelle ou intellectuelle change-t-il la nature du travail ?
On placera ici en fonction du sujet, la deuxième condition de possibilité du travail, à savoir, une part de contrainte. S’il n’y a pas contrainte, il y a loisir. Nouvelle problématique : le fait que l’activité productrice soit manuelle ou intellectuelle change-t-elle la nature même de la contrainte ? Certes, cette contrainte prend des formes différentes puisque dans un cas, elle toucherait essentiellement le corps et dans l’autre cas l’esprit mais cela aboutit-il à une différence ontologique digne d’intérêt ? Enfin, la production contrainte nécessite une dernière condition de possibilité pour être un travail, à savoir, être l’expression d’une pensée, d’une raison. On peut se demander, à la suite d’Aristote et de Marx, si l’abeille qui construit des alvéoles à la façon d’un architecte ou l’araignée qui tisse une toile à la manière d’un tisserand, travaille. La réponse est négative car l’activité de travail exige que la production soit pensée, réfléchie. En d’autres termes, avant de produire un objet quelconque, le travailleur doit avoir dans son esprit, la forme qu’il veut imposer à la matière, ce qui suppose une pensée, une conscience, une raison. C’est ce troisième élément constitutif du travail qui le plus important pour notre question : faut-il penser, pour que la distinction entre travail manuel et intellectuel soit signifiante, qu’il n’y a pas de conscience, de réflexion dans la première forme de travail ? Au contraire, si l’on accorde que le travail manuel est un travail, comment ne pourrait-il pas manifester une part de pensée, de réflexion puisque la pensée fait partie de son essence ?
Que pouvait-on répondre sur le fond ? Que cette opposition a une valeur essentiellement sociologique dans la mesure où elle correspond à la valorisation ou à la dévalorisation de ces formes de travail. Elle est un marqueur social différenciateur qui a des conséquences salariales importantes. Elle indique également la pénibilité plus grande concernant le corps pour le travail manuel pour lequel on pourrait en déduire que la contrainte est maximale : Marx fait l’éloge de la machine qui, dans l’agriculture, éloigne le corps de l’activité pénible et manuelle accomplie sur la terre : le travail manuel serait une activité dans laquelle le corps joue essentiellement une fonction énergétique alors que le travail intellectuel n’aurait affaire qu’au traitement de l’information. Enfin, sur le plan
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