Qu'est-ce Qu'une Société Humaine
Note de Recherches : Qu'est-ce Qu'une Société Humaine. Recherche parmi 300 000+ dissertationsPar negrionsbronzes • 27 Février 2013 • 1 280 Mots (6 Pages) • 2 292 Vues
QU’EST-CE QU’UNE SOCIETE HUMAINE
I. L’HUMANISATION DE L’HOMME DANS LA SOCIETE
S
’il y a des sociétés animales, elles sont avant tout guidées par l’automatisme de l’instinct. Il s’y développe sans doute des potentialités et même une certaine ingéniosité de la nature ; mais qui ne suppose pas la présence de la représentation (la raison) : « ce qui distingue le plus mauvais ingénieur d’une araignée c’est qu’il a fait au préalable un plan » Marx Le Capital. Or, c’est bien le travail de la raison qui rend si spécifique le développement des sociétés humaines. La raison n’est pas une caractéristique de notre espèce qui viendrait simplement s’ajouter aux autres, mais elle change complètement l’essence de tout notre être et de toutes nos autres caractéristiques dans la mesure où elle pose la question du sens de l’existence humaine et sociale. La présence de la raison oriente toutes les autres facultés mêmes biologiques : c’est la perfectibilité de Rousseau « faculté de se perfectionner qui, à l’aide des circonstances, développe successivement toutes les autres ». Modifie et ouvre le sens de toutes les autres. La raison donne à l’homme une adaptabilité et une liberté qui le distinguent radicalement de toute autre espèce animale. En même temps, cela rend l’idée même d’humanité très instable. Cette instabilité est démultipliée par l’existence sociale, qui rend nos potentialités humaines problématiques en même temps qu’elle les développe.
C’est justement parce que la perfectibilité humaine est problématique, que l’on place aussi bien dans l’idée d’humanité une dimension normative. Lorsqu’on dit d’un comportement qu’il est « humain », on entend bien qu’il obéit à des valeurs. Et ces valeurs sont censées donner un sens à la liberté humaine dans tout ce qu’elle a d’imprévisible. Ces potentialités doivent être orientées vers un sens, notamment de justice et de morale : plaisir douleur, utilise nuisible.
Ces valeurs sont présentes de manière problématique, comme des finalités à atteindre. Rôle de l’utilité. C’est donc aussi ce qui est humain au sens de ce qui caractérise le plus habituellement l’homme
II. L’HUMANITE COMME ARTIFICE
C
onsidérer l’humanité comme un principe potentiel plutôt qu’un ensemble de caractéristiques stables pour une espèce. L’homme est trop instable pour qu’on le laisse livré à lui-même. Les relations sociales sont trop complexes et impré-visibles. Au contraire, si on le laisse livré à lui-même, la société apparaît comme quelque chose de cruel qui l’empêche de développer ses potentialités et ne développe aucune valeur. La société corrompt par le plaisir et l’utilitarisme.
Le fond de cette conception de la société cruelle est l’incertitude fondamentale des relations sociales qui nous amène toujours à privilégier notre propre intérêt. Une telle vision de la société est humaine au sens de compréhensible par tous. Etat de nature de Hobbes > imprévisibilité, tout est possible car il n’y a pas de pouvoir en commun > guerre violence. Pourquoi : à cause de l’incertitude du comportement d’autrui. « L’homme est un loup pour l’homme » parce qu’il est obligé d’être ainsi, de rentrer dans l’Etat de guerre. Attitude compréhensible donc humaine et aussi parce qu’on anticipe le futur, on le redoute. Le paradoxe de cet Etat de nature : parce qu’il est trop humain, l’homme s’empêche lui-même de réaliser ses potentialités. Le comportement de l’homme ne peut pas être qualifié moralement car tant qu’il n’y a pas de loi, on ne peut juger du mal ou du bien.
C’est ce qui explique la nécessité de fixer des valeurs en particulier au niveau politique qui transcende le fonction-nement social spontané de la société. Cette fixation de valeur est artificiel (souverain pour créer les conditions d’un avenir prévisible). Il faut que le souverain surmonte ses passions individuelles pour que l’homme puisse exister convenablement en société et s’y réaliser. On attend du souverain qu’il soit humain chez Hobbes : mais cela signifie
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