Qu'est-ce Qu'une Guerre Juste ?

QU'EST CE QU'UNE GUERRE JUSTE ?

INTRO :

Qu'il s'agisse de "razzia", pillages effectués en vue de se procurer de la nourrriture (guerre "économique"), des Croisades (guerres "saintes"), de la guerre Froide (conflits idéologiques), ou encore d'opérations du type "liberté enn Irak" (2003), à chaque fois les deux partis en présence disposent toujours de raisons qui cautionnent leur hostilité. Or cette volonté de légitimer la guerre ne trahit-elle pas précisement son inaptitude à être ainsi justifiée? La guerre et le droit ne sont-ils pas, par essence, incompatibles?

Il est difficile de démêler les raisons des prétextes à l'origine d'une guerre. En outre, il faut distinguer le rationnel et le raisonnable : ce que, par calcul d'intérpet ou de sécurité, nous sommes amenés à faire, ne justifie en rien nos actes, à moins de renoncer aux principes de la morale.

Si la guerre est le recours à la force dans le but de contraindre autrui à agir selon sa volonté (violence), alors elle contredit le principe de la justice qui veut qu'on le respecte dans son droit à la vie, à l'égalité et à la liberté. Cependant, si, a priori, elle semble dénuée de justice, la guerre n'est pas dépourvue de raisons (légitime défense, protection de ses intérêts...). Quelles sont-elles ? Peuvent-elles valoir pour des droits? De quel type de justice la guerre se réclame-t-elle?

PLAN :

I. R. Aron affirme que "la guerre est de tous les temps historiques et de toutes les civilisations" dans Paix et Guerre entre les nations (1962). Si la guerre est un phénomène indépassable du politique, signant la naissance ou la mort des Etats, la question de la justice se pose-t-elle? L'étude de la guerre dans le cadre d'une analyse HOBIENNE, lorsque les unités politiques se conçoivent comme des ennemis, montre que celles-ci se réclament de la guerre préventive. Autrement dit, la guerre s'inscrit dans un champ amoral : elle est l'essence même du politique et toute justice (Institution d'un Etat "de droit", de lois) est secondaire.

II. Bien que réelle et souvent nécessaire, la guerre ne peut-elle cependant faire l'objet d'une réglementation par le droit? l'étude de la guerre dans le contexte de l'anarchie LOCKIENNE, lorsque les Etats sont rivaux au sein d'une société internationale, permet d'élaborer une codification juridique. La guerre est ce moyen, exceptionnel et provisoire par lequel la justice et/l'ordre peuvent être restaurés : discours du droit de la guerre (guerre juste) et dans la guerre.

Ces deux parties traitent la guerre selon la perspective "réaliste" dans la mesure où les relations internationales révèlent une politique de puissance. Mais dans le premier cas, on parle de "hard power" (recours à la contrainte et à la coercition), tandis que dans le second, il s'agit davantage de "soft power" (stratégie de séduction et recherche de la coopération).

III. Toutefois que vaut un droit établi ou restitué dans la violence : n'est-il pas alors limité dans sa prétention à fonder la justice s'il découle d'un rapport de force? Comment concilier le fait que, d'une part, la justice s'oppose à la guerre, et que, d'autre part son institution ou son maintien suppose la guerre? L'ambition d'une communauté internationale, dans laquelle les Etats se concoivent comme amis (anarchie KANTIENNE) liées par des règles de droit pose le problème de la justice internationale et de ses ambiguités.

Cette troisième partie est qualifiée "d'idéaliste" dans la mesure où elle ne se contente pas d'introduire une justification, souvent a posteriori, de la guerre, mais ambitionne d'organiser a priori la communauté internationale selon un principe de paix et de justice.

I-Guerre et politique : l'anarchie hobienne

(dans ce contexte, l'anarchie désigne l'absence d'autorité centrale reconnue par les Etats, autorité qui détiendrait le monopole de la violence légitime [Aron])

1- L'état de guerre

>Guerre et état de nature

>Les trois causes de la guerre dans le Léviathan

>La distinction ami/ennemi : voir C. Schmitt.

L'ennemi n'est pas seulement le concurrent, le rival puisque des associations de type économique ou des alliances stratégiques pourront s'établie avec lui, il désigne, celui, dont caractère étranger et hostile ne peut que donner naissance à une volonté de l'éliminer; Inversement, c'est grâce à la notion d'ami que peut se constituer une unité nationale, unité d'appartenance qu'un ensemble d'individus va défendre, aussi bien pour s'assurer de son identité que pour prévenir les dangers d'annexions.

Guerre : dimension amorale ou "a-légale".

2-La lutte à mort des puissances

>La guerre au sein du système international

>Dilemme de la sécurité

>La guerre essence du politique

3-Exemples

a) Les guerres impérialistes animées de la seule volonté d'accroissement ou de maintien de la puissance au détriment des autres. La guerre du Péloponèse (entre 431 et 404 av JC, Thucydide, Histoire du Péloponèse). Les guerres napoléoniennes.

b) Les guerres qui se réclament d'une justice reproduisant l'antagonisme ami/ennemi et invoquent un droit supérieur, antérieur, légitimant le recours aux armes (à distinguer des "guerres justes" au sens moderne qui s'inscrivent dans un ordre international). Les guerres révolutionnaires (1792). les guerres menées par l'Allemagne nazie en invoquant un droit "naturel" antérieur à toute juridiction émanant des lois positives devenues alors relatives et arbitraires. En l'occurence, l'idée "d'espace vital" (héritage du nationalisme et du pangermanisme propres au 19è) qui justfie une expansion du Reich. Les guerres "saintes" et toutes les guerres de persécution menées par les tenants d'une religion en vue de faire régner ses dogmes et d'instituer une forme d'Etat théocratique.

c)

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