Peut-on trouver une définition de l'amitié ?
Documents Gratuits : Peut-on trouver une définition de l'amitié ?. Recherche parmi 300 000+ dissertationsPar TontoonChang • 25 Novembre 2012 • 1 425 Mots (6 Pages) • 2 141 Vues
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Introduction
Avoir la paix, être tranquille, être seul à profiter de son confort personnel,
n’est-ce pas ce à quoi nous pourrions tous aspirer ? Il n’en est rien chez
Hume pour qui, dans cet extrait du Traité de la nature humaine, le désir ne
se construit que dans un rapport à l’autre. Mais quel lien existe-t-il entre les
passions d’un individu et la société ? Étant toutes régies par un même principe
de sympathie, elles ne peuvent exister sans rapport à autrui.
On peut, dans un second temps, se demander si le plaisir comme satisfaction
d’un désir, possession d’un objet, n’est pas le propre d’un individu qui
en aurait la pleine jouissance solitaire. Pour Hume, le bonheur n’existe que
s’il est partagé. Peut-on alors trouver une définition de l’amitié à partir de
cette thèse ?
© H A T I E R
1. Le désir n’existe que par rapport à la société
A. La force des passions est relative à autrui
Pour Hume, philosophe empiriste, il ne peut y avoir de constitution du moi
que grâce à l’expérience, qu’à partir d’un contact avec la réalité. Ainsi la
conscience se constitue à partir des impressions qu’elle réceptionne. Les
diverses passions que l’on peut éprouver forment bien une expérience intérieure,
mais celle-ci a pour origine l’action du monde extérieur, autrement dit
des autres sur soi.
La manière dont la passion va constituer le moi repose sur le degré de plaisir
ou de douleur. Le plaisir, même s’il est personnel, diminue s’il n’est pas partagé.
Les « pensées » ou les « sentiments d’autrui », c’est-à-dire la présence
ou le regard d’autrui, ou même le fait d’imaginer la réaction d’autrui, permettent
de donner vie à une passion. L’excitation suscitée par la vue d’un bon film ou
livre est exacerbée par le fait de pouvoir en parler. Les lectures de Jean-Paul
Sartre et de Simone de Beauvoir trouvaient toutes leur force dans les discussions
qu’ils s’en faisaient ensuite. Comme si autrui était toujours nécessaire
pour avoir une action maïeutique sur une passion.
De la même manière, les passions qui consistent à vouloir dominer autrui,
comme « l’orgueil, l’ambition, l’avarice » ou « la vengeance », ou qui
consistent à utiliser le corps de l’autre comme « la luxure », même si elles
conduisent à la solitude, n’existent que par l’intermédiaire d’autrui.
B. La solitude est le pire des maux
Autant un plaisir augmente s’il est partagé, autant une peine s’intensifie
dans la solitude : par exemple la perte d’un être cher sera encore plus douloureuse
si l’on est seul. La solitude serait donc ce qui, en plus de laisser le
plaisir s’éteindre, aiguise l’intensité d’une peine. Le recours extrême et dramatique
au suicide se fait toujours dans la plus grande solitude.
Hume affirme que la « parfaite solitude est peut-être la plus grande punition
que nous puissions souffrir ». Les mauvaises passions qui tendraient à
vouloir utiliser ou dominer l’autre ne pourraient pas procurer de bonheur
dans la mesure où elles conduisent à la solitude. C’est en ce sens que
Hume parle peut-être de « punition », c’est-à-dire d’une peine qui vient
réparer ou compenser une injustice commise. Lorsque la solitude est
absolue, elle n’est pas seulement un isolement momentané, lequel pouvant
être salvateur dans la mesure où l’on sait que l’on va retrouver l’autre
ensuite. Dès lors cette solitude « parfaite » devient le pire des maux.
C. L’homme n’a-t-il pas peur, à tort, de la solitude ?
Ainsi pour Hume, le principe de toutes passions, et paradoxalement même
des plus « méchantes », c’est la « sympathie », c’est-à-dire le fait de
pouvoir « pâtir » avec quelqu’un d’autre que soi, d’avoir avec lui les mêmes
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sentiments. La solitude ferait donc de l’homme un être sans désir. Le désir,
le fait de tendre vers quelque chose que l’on n’a pas, donc vers quelque
chose d’extérieur à soi, a besoin des autres, et donc de la société qu’ils forment,
pour exister. La solitude ferait de l’homme un être apathique, sans
désir et donc déshumanisé. Une foule anonyme peut également susciter la
peur de la solitude. Lutter contre elle fait l’objet de formes de communication,
voire de commercialisation, comme les clubs de rencontre.
Mais la lutte effrénée pour ne pas rester seul ne serait-elle pas plutôt le
résultat, comme le suggère Pascal,
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