Peut-on Tout échanger ?
Dissertations Gratuits : Peut-on Tout échanger ?. Recherche parmi 300 000+ dissertationsPar titefille • 18 Mars 2013 • 5 556 Mots (23 Pages) • 5 407 Vues
Sydney Smith nous dit : « L'homme est un animal qui fait des affaires. Un chien n'échange pas son os contre celui d'un autre. » Autrement dit, l’homme échange, réfléchit et agit en fonction de son souhait. Le chien ne se pose pas de question. Les échanges ont évolués depuis l’Antiquité, ils prennent de plus en plus de place dans le monde et dans la vie de l’homme. Il existe différentes façons d’entrer en possession d’un objet : d’abord la main mise c’est-à-dire la prise de possession impérieuse par laquelle on s’empare d’un butin, la violence peut être présente. Ensuite il y a le don, largesse et générosité qui offre sans rien attendre en retour, c’est une relation plus ou moins unilatérale. Et enfin l’échange, qui est une opération par laquelle deux ou plusieurs parties font circuler des biens, des services ou des signes. Il suppose à la fois le consentement et la réciprocité. L’échange peut être marchand ou non marchand. Alain Testart donne l’exemple suivant : une jeune femme découvre chez son ami un objet auquel il tient beaucoup mais qu’elle trouve très à son goût. A force de cajoleries, elle réussit à le convaincre de le lui céder à un « prix d'ami ». Il s’agit bien ici d’un échange, et même d’un échange monétaire, mais ce n'est pas un échange marchand. Dans l’échange marchand, l’acheteur ne veut que la marchandise qu’il demande, et le vendeur ne veut que la contrepartie de la marchandise qu’il offre. L’homme a besoin d’autrui pour effectuer un échange, en effet m’est nécessaire ou en tout cas extrêmement utile pour satisfaire mes besoins car il apporte ce que je ne peux pas obtenir par moi-même. Cependant, peut-on échanger n’importe quoi contre n’importe quoi ? Ou, au contraire y-a-t-il des objets qui sont par nature ou dans certaines conditions indisponibles à l’échange ? Peut-on tout échanger ? Est-ce possible et légitime d’échanger la totalité sans exception ? Nous verrons d’abord que nous pouvons tout échanger et que c’est indispensable à l’homme mais que dans certains cas l’échange va à l’encontre de la morale et de l’éthique. Toutefois, l’échange peut prendre des formes diverses.
Quand on parle d’échanges, on pense souvent aux échanges économiques. Cependant, se limiter à cette définition c’est réduire un phénomène multiforme par lequel se nouent les liens avec autrui, phénomène social fondamental qui fait de l’homme un homme. Les hommes échangent des biens, mais aussi des services, des mots, des arguments, des idées, des opinions, des gestes, des signes et parfois des injures. Une société ne saurait exister sans la coopération des individus qui la composent afin de pourvoir à la satisfaction nécessaire des besoins vitaux de chacun. Les sociologues observent qu’une société est un système d’échanges à plusieurs niveaux : échange économique des biens et des services, échanges matrimoniaux et échange des mots et des signes.
Depuis les philosophes grecs, l’échange économique est pensé comme une nécessité vitale. Plus simplement, l’échange se présente sous forme de troc par exemple échanger du vin contre du blé que l’homme n’a pas. La valeur d’usage est différente mais la circulation des biens intermédiaires permet une généralisation des échanges qui donne lieu à un étalon universel, la monnaie. La monnaie qui n’est au départ qu’un intermédiaire utile devient la finalité de l’échange. Aristote montre dans Ethique à Nicomaque montre que la monnaie joue le rôle d’étalon de mesure qui rend les choses commensurables et rend ainsi possible un échange juste. Aristote est le premier a distingué valeur d’usage et valeur d’échange. La valeur d’usage concerne les biens destinés à la consommation du producteur et la valeur d’échange concerne les biens destinés à l’échange. Certaines choses ont une grande valeur d’usage mais une valeur d’échange faible ou nulle : c’est le cas, par exemple de l’air, qui est vital mais gratuit. Symétriquement, des choses ont une valeur d’usage nulle mais une valeur d’échange importante : c’est le cas de la monnaie. On ne peut rien faire d’un billet de banque, à part l’échanger. La monnaie selon Aristote est un « moyen d’échange pour ce qui nous fait défaut » qui « soumet tout à une même mesure ». Grâce à la monnaie, on doit pouvoir obtenir en remettant l’argent obtenir ce dont on manque.
Karl Marx souligne que le développement de l’échange a favorisé la transformation de la marchandise en monnaie. L’échange monétaire prend deux formes principales selon que l’argent ne sert que d’intermédiaire pour un échange de marchandises ou qu’au contraire c’est la marchandise qui est l’intermédiaire pour réaliser un profit. La mise en circulation par l’échange favorise la division du travail c’est-à-dire que chaque producteur cherche à produire ce qu’il pourra échanger parce que c’est nécessaire à tous et non à produire tout ce dont il a besoin. Cela créer une dépendance réciproque entre les individus.
Selon Montesquieu, le commerce apporte la paix, c’est la thèse du « doux commerce ». L’échange permet donc de maintenir des relations pacifiques avec les autres nations. En effet, « toutes les unions sont fondées sur des besoins mutuels » si l’une a intérêt d’acheter l’autre a intérêt de vendre. Cependant, les hommes ne sont pas toujours unis et viennent à trafiquer les actions humaines et les vertus morales. La progression des échanges économiques a dans le même temps renforcé les échanges entre communauté et donc les échanges matrimoniaux.
En effet, Claude Lévi-Strauss met en évidence la fonction et le sens des règles matrimoniales. Qu’est-ce vraiment que la prohibition de l’inceste ? Cette interdiction du mariage entre proches parents. Cette règle est à la fois universelle et particulière car les sociétés humaines n’ont pas toutes la même
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