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Peut On Ne Pas être Soi même

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Par   •  18 Mars 2013  •  3 092 Mots (13 Pages)  •  1 389 Vues

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Peut-on ne pas être soi-même ?

« Je est un autre » écrivait Rimbaud. Le je, ce grand mystère de la philosophie de la conscience, est une idée de l’homme très controversée, surtout depuis la théorisation moderne de l’inconscient. Il semble toutefois évident que nous ne puissions pas être autre chose, ou plutôt quelqu’un d’autre que nous même ; dans la mesure où je fais spontanément la distinction entre ce qui est moi et ce qui n’est pas moi : je sais que je ne suis pas mon père, ma mère ; je ne peux pas être autre que le sujet de mes actes, de mes pensées, de mes états. Lorsque je pense à quelque chose c’est bien moi, ma propre conscience qui pense comme le cogito cartésien nous l’affirme, « je pense donc je suis ». Mais si l’idée du je est si controversée, c’est bien parce qu’il arrive que nous soyons hors de nous, c’est à dire que nous ne soyons plus nous mêmes, que nous perdions le contrôle sur nos actes et sur nos états d’âme ; comme en témoigne par exemple le crime passionnel considéré comme circonstance atténuante aux yeux de la justice française ; peut-on ne pas être maître de nos actes ?

Dès lors il convient de se demander si nous pouvons ne pas être nous mêmes, c’est à dire s’interroger sur la possibilité d’être quelqu’un d’autre et d’être de ce fait dépossédé non seulement de sa conscience mais aussi de sa personne. En d’autres termes, peut-on ne pas être soi même ?

Afin de répondre aux enjeux d’une telle enquête ; nous verrons dans une première partie qu’à première vue nous ne pouvons être rien d’autre que nous mêmes avec la conscience que l’on a de notre propre existence. L’époque moderne et l’observation empirique des comportements humains a toutefois relativisé cette idée en théorisant l’idée de l’inconscient qui nous ferait agir au delà de nos capacités de contrôle sur ce que l’on est ; ce qui nous amènera à une deuxième partie dans laquelle nous expliquerons qu’in fine il nous est possible, dans une certaine mesure, de ne pas être nous mêmes. Mais l’inconscient n’est-il pas une partie de notre psyché qui de ce fait nous appartient ? Autrement dit celui qui semble être quelqu’un d’autre et qui agit comme n’étant pas lui même, est-il nécessairement autre ? De ces interrogations nous déduirons dans une dernière partie que finalement, nous ne pouvons que paraître quelqu’un d’autre.

A première vue, nous ne pouvons être rien d’autre que nous même.

Il s’agit tout d’abord de considérer que j’ai conscience d’être, que « la pensée que je ne suis pas ne peut absolument pas exister ; car si je ne suis pas je ne peux pas non plus être conscient que je ne suis pas (…) Parlant à la première personne ; nier le sujet lui même (celui ci en quelque sorte s’anéantit) est une contradiction » (Kant, Anthropologie d’un point de vue pragmatique, Vrin, p47). En effet je ne peux pas être et ne pas avoir conscience d’être, en ce sens que non seulement la conscience est l’une des différences spécifiques de la race humaine, mais aussi parce que chaque jour je me vois, dans un miroir, les autres me voient, me sentent, me touchent ; je suis, un corps mais aussi un esprit, grâce auquel je parle, je dialogue, je crée des liens sociaux. Si je suis alors j’ai nécessairement conscience que je suis. La conscience que j’ai de moi est le garant de mon unité : moi c’est moi. Et en procédant d’un raisonnement logique, si moi c’est moi alors moi ne peut pas être quelqu’un d’autre. Par exemple, une table ne pas être à la fois une table et une chaise. Une table est une table. Sur le même modèle, si je suis moi alors je ne peux pas être un autre. De ce fait la formule du poète je est un autre déroge au principe de non contradiction, puisque cela reviendrait à dire qu’une table est une chaise. Impossible. Si la conscience de soi nous confère quelque pouvoir c’est bien celui d’instaurer une distance entre moi et ce que je perçois de moi, ce que je pense de moi ; il y a ce que je suis (l’ego) et ce que je pense que je suis (la conscience), et c’est en ce sens qu’il faut comprendre la formule de Rimbaud, c’est à dire que je est (peut être) étranger à ma conscience, ou plutôt inconnu ; bien que certainement pas autre que ce que je suis.

De même que la conscience est garante de mon unité, elle est aussi garante de mon identité. C’est à dire que lorsque j’agis, lorsque je ressens, lorsque je pense, j’ai conscience que c’est bien moi qui agit, qui ressent et qui pense. L’exemple le plus parlant serait celui des sentiments et des ressentis ; puisqu’en effet lorsque je ressens de la peine ce sont bien mes propres larmes que je vois et que je sens couler sur mes joues, de même que lorsque je ressens de

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