Peut On Ne Pas être Soi même ?

Mais d’abord, qu’est-ce qu'être soi-même ? «Peut-on» désigne une possibilité au sens de capacité. «Être soi-même» c’est être conscient de ce que je suis, de qui je suis, et cela permet de saisir mon identité. Donc, le sens de l’identité est déterminé par le fait d’être soi-même. C’est donc être le sujet capable de penser et d’agir ; et le fait de penser et d’agir élabore mon identité. Sommes-nous toujours nous-même? Cherchons-nous à être quelqu’un d’autre? Autrement dit, comment pourrions-nous ne pas être nous-mêmes, alors que les évènements que nous vivons, s'ils affectent effectivement nos pensées et émotions, n'altèrent jamais notre conscience, donc notre essence? Pour y répondre, nous verrons, qu'à l'évidence, nous ne pouvons pas être autre que soi-même, puis nous analyserons les conditionnements sociaux et processus inconscients qui forgent notre sens du soi, avant d'en venir au travail personnel pouvant être entrepris.

Dans un premier temps, nous allons voir qu’être soi-même, c'est avoir conscience de son identité. La question sous-entend d’abord qu’il est difficile, voire impossible, de ne pas être soi-même : en effet, je ne peux à l’évidence être en même temps moi-même, et différent de moi-même. L'expression « soi-même » renvoie à l’idée d’un sujet. Par exemple : quand on affirme « je me connais moi-même », cela illustre l'idée d'une conscience qui fait retour sur elle-même et qui fait un rapport direct avec sa propre identité Ainsi, être soi-même c’est être identifié à la conscience. C'est d'ailleurs à ce résultat que parvient Descartes dans les méditations quand il s'interroge sur la nature du moi. L'expérience du doute le conduit à isoler une identité, un sujet fondé sur la toute-puissance de la pensée. Son cogito à la conscience de soi montre la pensée et l’existence. Donc, être soi-même pour Descartes, c'est faire l'expérience du cogito. Notre conscience de soi est montrée à travers nos actions et nos actes. Cependant, nos actions n’ont aucun autre objectif que de nous porter bonheur à nous-mêmes .Ni même motivée par aucun besoin extérieur. Par exemple, on ne le fait pas pour se rassurer, ni même pour être aimé, ni même encore pour être riche. La conscience de soi, c'est donc notre essence. En effet, quand on dit « J’ai fait ça, mais c’était plus fort que moi », la conscience de soi est inchangée malgré les accidents. Notre identité se définit par l’unité, soit un même centre moteur unique qui recouvre des expériences différentes comme l’odorat ou la vue : le « je » est le commencement de toutes actions, de toutes pensées puis, par l’ipséité c’est-à-dire que notre essence est permanente dans le temps malgré les changements. C'est cette évidence de l'identité et de la présence à soi : par exemple "Je suis ", "Je sais qui je suis" ou encore "Je ne peux pas être autre ".

Dans un second temps, nous allons voir qu’il existe une part de nous que nous ne semblons pas connaitre immédiatement. En effet, nous inconscient semble-nous échapper. Certains actes sont le plus souvent inconscients ; par exemple : la jalousie ou encore l’amour sont des sentiments qui nous

...