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Notre liberté contreviendrait-elle à l'ordre du monde?

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Par   •  7 Novembre 2017  •  Dissertation  •  4 044 Mots (17 Pages)  •  685 Vues

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Notre liberté contreviendrait-elle à l’ordre du monde ?

La liberté est le fait d’accomplir ce qu’on a envie de faire, ce que l’on veut. Etre libre c’est pouvoir faire tout ce que l’on souhaite, dit-on couramment. Cette définition est souvent la première qui nous vient communément à l’esprit quand on parle de la liberté. Il s’agit alors de la liberté comme possibilité ou comme pouvoir de faire quelque chose sans contraintes extérieures. Une autre définition serait la suivante : la liberté correspond au fait de choisir, de faire une chose et pas une autre. Il s’agit alors de la liberté comme possibilité de vouloir, de décider par soi-même, cela signifie donc de faire usage d’un libre arbitre. Etre libre en ce sens, c’est être maître de ses choix, c’est prendre ses décisions soi-même et sans contraintes. On remarque donc qu’on peut distinguer deux aspects de la notion de liberté : un aspect extérieur et un aspect intérieur. Si la liberté consiste simplement à faire ce que l’on veut, n’est-ce pas alors simplement être soumis à ses désirs, ses passions, qui ne sont pas rationnelles par définition ? De ce fait on pourrait penser que si chacun suivait ses propres désirs, cela conduirait au chaos car les désirs des hommes sont infinis et déraisonnables. A partir de ces définitions de la liberté, on pourrait se demander si cette dernière contreviendrait à l’ordre du monde ? Si chacun commence à faire simplement ce qu’il veut sans user de sa raison et de façon animale, alors on pourrait dire que la liberté contrevient de façon évidente à l’ordre du monde. Cependant il existe une autre notion de la liberté, propre à l’homme, et qui nous permet d’user de notre raison : le libre arbitre, la liberté de choisir ou de déliberer. Donc cette liberté qui nous est interne, ne devrait pas aller à l’encontre de l’ordre du monde puisqu’elle nous permet de raisonner et de faire des choix qui nous sont propres. Mais qu’est ce que l’ordre du monde ? Par définition l’ordre du monde désigne l’ensemble des lois de la nature dans la mesure où elles expliquent que certaines séries d’événements arrivent, tandis que d’autres n’arrivent pas. L’ordre du monde inclut donc la notion de déterminisme, notion qui, au premier abord, ne se situe pas dans la notion de libre arbitre, et donc qui s’oppose totalement à la liberté de l’homme en tant que liberté de faire des choix.

Ordre du monde et liberté semblent alors s’opposer, si nous sommes libres effectivement, car c’est généralement ce qui permet de nous distinguer des animaux déterminés par la nature, il n’y aurait absolument rien de nécessaire dans notre volonté ni dans nos choix, pourtant l’ordre du monde parait obéir à un certain déterminisme, et nous ne pouvons nier que nous sommes inclus dans cet ordre du monde. Comment être libre dans un monde où tout parait être déterminé ? S’il y a un ordre du monde établi pouvons nous vraiment être libre ? Y a t-il un rapport conflictuel entre notre liberté et l’ordre du monde ? Pouvons nous être réellement libre dans un monde où tout est enchainement de causes et d’effets ? Notre liberté est-elle une illusion ou va-t-elle simplement à l’encontre de l’ordre du monde et des lois de la nature ? Quand nous délibérons et faisons un choix, y a t-il vraiment en réalité des solutions alternatives ? Ne sommes nous pas déterminés par des forces extérieures qui dépassent notre entendement ? En ce sens la liberté serait une illusion totale engendrée par la croyance que nous avons en la possibilité de scénarios alternatifs, nous croyons spontanément qu’il y a de la contingence dans le monde. Le déterminisme quant à lui est-il absolu ou pouvons nous le penser d’une façon différente, plus souple par exemple ?

Pour répondre à ces différentes questions, nous nous pencherons donc plus précisément sur la question de la réalité de la liberté de l’homme et sur le déterminisme ou la nécessité. Dans un premier temps, nous verrons pourquoi les hommes ont l’impression d’être libres à travers Diodore qui expliquera en quoi ce qui ne se réalise pas est impossible et qu’il n’y a pas de possibilités alternatives, cela remet donc en cause l’idée même de choix. Dans un deuxième temps, nous montrerons que si l’homme a le sentiment d’être libre, il ne l’est pas effectivement, il est simplement victime d’une ignorance : celle des causes qui produisent les effets, la liberté en ce sens ne contreviendrait pas à l’ordre du monde car le libre arbitre est une illusion. Pour finir, nous verrons que l’ordre du monde, le déterminisme, et le libre arbitre de l’homme, ne sont pas forcément en opposition. La liberté de l’homme peut être comprise dans l’ordre du monde tout en gardant son statut. L’ordre du monde n’implique donc pas forcément la soumission du libre arbitre à la nécessité.

Le philosophe grec, Diodore, est le premier à remettre totalement en cause la notion du libre arbitre des hommes, il va montrer que le choix n’existe pas car la possibilité d’autre chose que ce qui advient est impossible, ce qui ne se réalise pas est impossible. Il se sert de plusieurs arguments : ce qui est énoncé est soit vrai soit faux obligatoirement, même si on ne connait pas la réponse, même bien à l’avance, ce qu’il nomme « principe de rétrogradation du vrai », si quelque chose est vrai maintenant, il le sera toujours, que ce soit au passé ou au futur. Si Francois Hollande est président aujourd’hui il a toujours été vrai que F.H serait président en 2017, même si à l’époque personne ne le savait, ça n’aurait pu avoir lieu autrement. Donc tout ce qui arrive est nécessaire, nous pouvons concevoir le contraire mais ce sera simplement grâce a notre imagination. De plus Diodore remet en cause le principe de la contingence, dès lors qu’il y a un passé qui nous précède tout ne sera qu’un enchainement de causes et d’effets, rien n’arrive sans cause, le passé comporte toujours la cause de ce qui nous arrive maintenant. Il n’y a donc pas d’encrage ontologique des possibles : ce qui arrive devait arriver nécessairement, il n’y avait pas d’autres possibilités. Le réel est donc soumis au principe général de la causalité. Les hommes croient à des possibilités alternatives car ils ne perçoivent pas les mécanismes qui produisent les événements, ainsi ils ignorent les enchainements causaux dans lesquels ils sont pris. Quelqu’un qui connaitrait l’ensemble des enchainements causaux saurait qu’aucune autre chose que ce qui arrive ne serait possible. L’argumentation de Diodore vise donc à rendre imaginaire notre croyance

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