Montaigne Que Philosopher C'est Apprendre A Mourir
Dissertations Gratuits : Montaigne Que Philosopher C'est Apprendre A Mourir. Recherche parmi 300 000+ dissertationsPar keerthi77 • 23 Juin 2013 • 1 295 Mots (6 Pages) • 1 830 Vues
CHAPITRE XIX : Que Philosopher, c'est apprendre à mourir, Montaigne
Introduction : C’est tout un chapitre où Montaigne regarde la mort en face, en cherchant tous les arguments qui peuvent faire tomber la peur, l’horreur, la révolte qu’inspire la mort. Et de fait, il parvient à trouver de vrais arguments pour apprivoiser notre peur de cette grande inconnue...La mort est le sort commun des hommes, et c'est folie de n'y pas penser, ou de le la représenter comme une chose lointaine. Texte précisément daté (version a) : 15 mars 1572 ; avant la Saint-Barthélémy (le 24 août suivant) qui confirmera les vues les plus pessimistes, mais c'est déjà une période de troubles : la haine entre catholique et protestants grandit. En outre, les "caïmans" (bandits de grand chemin) hantent les routes, et provoquent une insécurité permanente...Montaigne est donc lucide quand il pense que la mort peut venir à tout moment. Le texte que l’on a choisi se trouve à la fin du chapitre, Montaigne y adopte la voix de la nature pour proposer un point de vue original sur la mort. Comment Montaigne parvient-il à écrire un texte convaincant, qui sache déplacer son lecteur et le faire réfléchir.
I. Un texte en mouvement A. Une stratégie d’énonciation très mouvementée qui établit un véritable dialogue avec le destinataire qui est pris à parti de façon très directe et très stimulante. Le lecteur est donc directement interpellé soit comme partie intégrante de l’humanité avec le vous : «A quoi faire y reculez vous, si vous ne pouvez tirer arrière ? » ligne 2. Ainsi le lecteur est convoqué et sommé de réfléchir en utilisant son expérience : « vous en avez assez vu qui se sont bien trouvées de mourir (...) mais quelqu’un qui s’en soit mal trouvé, en avez-vous vu ? » Ensuite, le lecteur est interpellé directement avec un «tu» sur le mode du reproche, « Pourquoi te plains-tu de moi (...) ? Te faisons nous tort , Est-ce à toi de nous gouverner, ou à nous toi ? » Remarquons les questions en salve, le lecteur est comme acculé, dos au mur, accusé d’une attitude peu juste face à la mort »... Il doit adopter un profil bas face au côté pugnace du locuteur... B. la prosopopée de la Nature. Ainsi l’initiative de la pensée est donnée à un locuteur mystérieux, qui utilise un ton véhément, cherche à convaincre l’homme du côté déplacé de son refus de la mort. Le lecteur met du temps à comprendre qui parle, « la mort », « Dieu » et finalement la solution est donnée à la fin du texte « Voila les bons avertissements de notre mère Nature. » La nature est ainsi présentée comme une instance maternelle et bienveillante qui a créé la mort de façon délibérée et pensée... « Si vous n'aviez la mort, vous me maudiriez sans cesse de vous en avoir privé. J'y ay à escient mêlé quelque peu d'amertume » Montaigne fait une prosopopée en donnant la parole à Mère Nature.(La prosopopée (substantif féminin), du grec prosôpon (« la personne ») et poiein (faire, fabriquer) est une figure de style qui consiste à faire parler un mort, un animal, une chose personnifiée, une abstraction1. Elle est proche de la personnification, du portrait et de l'éthopée.)... Sa volonté de convaincre l’homme est manifeste par la densité des arguments qui sont donnés et qui s’enchainent, l’intervention des exemples de Chiron et Thalès, l’ardeur mise dans le ton qui veut vraiment faire perdre à l’homme sa peur de la mort. « Pourquoi crains-tu ton dernier jour ? » l. 24
II. Ainsi le texte propose une série de propositions pour penser la mort de façon renouvelée. Une grande densité d’idée et un enchaînement de propositions pour penser la mort de manière plus apaisée et en maîtrisant la peur qu’elle suscite en chacun de nous.
A.
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