Les Lumieres
Dissertation : Les Lumieres. Recherche parmi 300 000+ dissertationsPar theblack • 2 Janvier 2013 • 406 Mots (2 Pages) • 684 Vues
La paresse et la lâcheté sont les causes qui expliquent qu'un si grand nombre d'hommes, après que la nature les a affranchit depuis longtemps d'une direction étrangère, restent cependant volontiers leur vie durant, mineurs, et qu'il soit si facile à d'autres de se poser en tuteurs des premiers. Il est si aisé d'être mineur! Si j'ai un livre qui me tient lieu d'entendement, un directeur qui nie tient lieu de conscience, un médecin qui décide pour moi de mon régime, etc.. je n'ai vraiment pas besoin de me donner de peine moi-même. Je n'ai pas besoin de penser, pourvu que je puisse payer; d'autres se chargeront bien de ce travail ennuyeux. Que la grande majorité des hommes tienne aussi pour très dangereux ce pas en avant vers leur majorité, outre que c'est une chose pénible, c'est ce à quoi s'emploient fort bien les tuteurs qui, très aimablement, ont pris sur eux d'exercer une haute direction de l'humanité. Après avoir rendu bien sot leur bétail, et avoir soigneusement pris garde que ces paisibles créatures n'aient pas la permission d'oser faire le moindre pas hors du parc où ils les ont enfermées, ils leur montrent le danger qui les menace, si elles essaient de s'aventurer seules au-dehors. Or ce danger n'est vraiment pas si grand; car, elles apprendraient bien enfin, après quelques chutes, à marcher; mais un accident de cette sorte rend néanmoins timide, et la frayeur qui en résulte détourne ordinairement d'en refaire l'essai. Il est donc difficile pour chaque individu pris isolément de sortir de la minorité, qui est presque devenue pour lui nature. » (Kant, Qu'est-ce que les lumières ?)
Extrait de l'introduction du commentaire sur « Qu'est-ce que les lumières ? » de Kant:
Dans un texte consacré aux difficultés du passage de la minorité à la majorité, Kant a pour objectif de circonscrire ces difficultés et de suggérer un dépassement possible. La question qui préside à l'élaboration du texte étant : " comment se fait-il que le plus grand nombre soit sous la dépendance du plus petit nombre ? ", Kant soulève le problème suivant : " tous les hommes sont-ils capables de devenir libres, d'accéder à leur majorité ou bien la plupart sont-ils au contraire inaptes à la liberté, incapables de penser et d'agir par eux-mêmes ? " ou encore : " la soumission du plus grand nombre au plus petit est-elle inévitable, relevant d'une nature ou bien dépassable, relevant d'une histoire ?
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