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Les Collectionneurs Sont-ils névrosés ?

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Par   •  17 Février 2015  •  988 Mots (4 Pages)  •  1 321 Vues

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Les collectionneurs sont-ils névrosés ?

Fièvre, angoisse, émoi… Pour chacun de leurs objets, ils ont eu le coup de foudre et se conduisent alors comme des amoureux transis. Un attachement pas forcément pathologique, même s’il peut faire basculer leur vie.

Erik Pigani

Tous ceux qui connaissent les collectionneurs savent à quel point cette occupation absorbe leur temps et leur énergie, et combien la quête perpétuelle d’un nouvel objet engendre de fièvre, d’angoisse et d’émoi.

Un comportement aux multiples facettes

Même les amateurs acharnés d’objets ne parviennent pas à expliquer cette pulsion irrépressible, cet appétit insatiable d’acquisition qui régit leur existence. Sacha Guitry, grand collectionneur, distingue les « collectionneurs placard » des « collectionneurs vitrine » : les premiers, introvertis et méfiants, ne montrent jamais leur collection ; les seconds, extravertis et parfois exhibitionnistes, ne parlent que d’elle. La passion peut se décliner de mille façons différentes : l’accumulation forcenée, le choix sélectif, les objets gros ou petits, artistiques ou utilitaires ; il y a aussi ceux qui suivent les modes ou poursuivent une collection familiale, les modérés qui dépensent peu ou les prodigues qui engloutissent leur salaire… Tous ressentent la même excitation, la même émotion lorsqu’ils trouvent un objet, le même désespoir quand ils ne peuvent pas l’acquérir.

Les objets comme prolongement de soi

Mais d’où vient cet amour pour les objets ? Le psychanalyste américain Werner Muensterberger fonde son origine dans la petite enfance. A la naissance, le bébé vit un état fusionnel avec sa mère. Un jour, il s’aperçoit qu’elle peut s’absenter. Pris d’angoisse et de peur, il tend les mains, saisit un objet et le garde près de lui. C’est l’« objet transitionnel ». Cet objet lui permet de soulager sa peur de la solitude. Selon Werner, le collectionneur retrouverait, dans chacune de ses acquisitions, le pouvoir de l’objet transitionnel.

Une accumulation sans fin

Autre caractéristique de certains collectionneurs : l’absence de point de saturation. Ils ne s’arrêtent jamais. Mais rien à voir avec un « trouble obsessionnel compulsif ». Le “collectionnisme” n’est ni un comportement pathologique ni une maladie. On peut même dire que c’est un traitement en soi ! La preuve en est que bien des collectionneurs sont déprimés lorsqu’ils ont terminé une collection. Mais il leur suffit d’en commencer une nouvelle, et la dépression disparaît…

Un désir qui apparaît entre 7 et 12 ans

Le psychologue Henri Codet recense quatre caractéristiques psychologiques du collectionneur : le désir de possession, le besoin d’activité spontanée, l’entraînement à se surpasser et la tendance à classer.

C’est entre 7 et 12 ans qu’apparaissent les premiers désirs de collection. C’est aussi le premier moyen de se mesurer au monde des adultes. En principe, à la puberté, ces tendances disparaissent. Mais si elles continuent de se manifester à l’âge adulte, c’est avec un élément supplémentaire : la passion.

Les objets auraient-ils une âme ?

Quel que soit le type de collection, chaque objet a un sens particulier pour son possesseur. C’est pourquoi la ferveur qu’il attache aux objets n’a pas forcément de rapport avec leur rareté ou leur valeur marchande.

Toutefois,

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