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Le Parricide

Rapports de Stage : Le Parricide. Recherche parmi 300 000+ dissertations

Par   •  9 Mai 2014  •  758 Mots (4 Pages)  •  633 Vues

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Nous avons dit en parlant de l’assassinat faussement imputé aux dame et demoiselle de Fornel, qu’il n’est point de scélérat qui ait débuté dans la carrière du vice par une action atroce, méditée et commise de sang-froid ; que ce n’est que par degrés et en contractant l’habitude du crime, que ces monstres dont les noms déshonorent l’humanité, sont parvenus à ne plus connaître de frein , et à pouvoir se livrer à ces attentats dont l’idée seule nous fait frémir.

Nous parlions alors d’après la marche ordinaire de la nature, d’après les sentiments qu’elle a coutume de graver dans tous les cœurs. Mais l’affaire que nous avons à discuter est la preuve que la nature oublie quelquefois les règles qu’elle s’est prescrites, et laisse échapper des monstres de ses mains.

Charles-François-Joseph Leroi de Valines n’avait pas encore seize ans, lorsqu’au commencement d’octobre 1762, il commet un vol avec effraction intérieure dans la maison d’un Chanoine de la ville d’Aire en Artois.

Il demeurait avec ses père et mère au château de Valines. Le 30 juin de la même année, après-midi, son père, qui n’avait mangé que très peu à déjeuner et à dîner, est successivement attaqué de tranchées, de maux de tête, de maux d’estomac, de vomissements et de cours de ventre. Vers minuit son mal redouble ; il est forcé d’aller à la selle, environ quarante fois. Il meurt le 2 juillet sur les six heures du matin. Son fils l’exhorte à la mort : il lui présente un Crucifix, et l’invite à soulager ses douleurs par le souvenir de celles qu’a souffertes volontairement le Dieu qui est mort pour nous. La garde, et ceux qui restent après le décès, remarquent qu’il sort un sang fétide de la tête du cadavre.

Le 25 du même mois, la dame de Valines éprouve les mêmes symptômes que son mari : tranchées violentes, maux de tête, maux d’estomac, vomissements, cours de ventre. Le Médecin arrive ; mais la dame de Valines venait d’expirer : il ne put juger, par les symptômes, du principe de la maladie. Elle fut inhumée sans aucune précaution, comme son mari l’avait été, et leur fils se mit en possession de leurs successions.

Le 13 septembre suivant, le sieur Demay de Vieulaine, oncle maternel de Leroi de Valines, invite à dîner chez lui le sieur de Riencourt, gentilhomme du voisinage, sa femme et son fils, qui était alors Page de la Reine. Il avait en même temps invité la demoiselle Demay de Bonnelles sa sœur, le Curé de la Paroisse, et la demoiselle de Lucet ; en sorte que les convives, y compris le maître et la maîtresse du logis, devaient se trouver au nombre de neuf, Leroi de Valines étant du nombre des conviés. Il se rend chez son oncle ; mais il annonce qu’il n’y dînera pas, parce qu’il veut aller à Longpré.

On fait des efforts pour le déterminer à rester ; on lui représente qu’il quitte toute sa famille et ses amis réunis, pour aller dîner dans un lieu où il n’était point attendu. Il persiste dans son refus, sous prétexte d’une affaire. Il déjeune avec le jeune de Riencourt, qui fut obligé de partir avant dîner pour Versailles, où son service l’appelait.

Leroi de Valines entre dans la cuisine, et ordonne plusieurs fois à la cuisinière d’aller dans un jardin assez éloigné lui chercher de l’oseille pour nettoyer

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