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Le Language

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Par   •  29 Octobre 2012  •  3 895 Mots (16 Pages)  •  1 128 Vues

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Le Langage

INTRODUCTION

Qu'est-ce que le langage? C'est une notion vaste, qui a priori englobe tout ce qui communique ou exprime quelque chose. On parle de langage articulé, des gestes (les sourds et muets), de langage des fleurs, de l'art, etc. Question : est-ce que tous ces emplois du mot langage sont bien légitimes? N'y aurait-il pas un usage qui serait plus propre à la nature du langage?

Pour le moment, distinction générale :

1) le langage : faculté de s'exprimer et de communiquer (sans laquelle on ne peut parler)

2) un langage/la langue : système de signes différenciés permettant l'expression et la communication d'informations/de messages

3) la parole : mise en œuvre individuelle du langage dans une langue déterminée, afin de dire quelque chose (en général à quelqu'un); ne suppose pas essentiellement la voix : en effet, un sourd-muet ne peut certes pas émettre de sons mais il dit bien quelque chose à quelqu'un par l'intermédiaire de gestes (signes).

Si la langue et la parole supposent bien la faculté du langage pour s'exercer, est-ce que la réciproque est vraie? Est-ce que tous les langages sont parlés, et par conséquent, est-ce qu'ils supposent tous le langage comme faculté? Faire un geste, faire de la musique, c'est certes exprimer ou communiquer quelque chose à quelqu'un par des signes, mais est-ce que c'est bien un langage au sens étroit et strict du terme? Est-ce parler véritablement?

I- Le langage, naturel ou conventionnel?

A- QUE DESIGNENT LES MOTS?

Partons de ce qui compose le langage au sens strict du terme, celui qui suppose la parole. (Le langage renvoie bien primordialement au terme de "parler"!).

Les mots : ce sont d'abord des bruits ou des inscriptions sur du papier. Quel est alors le rapport qu'entretiennent les mots et les choses? Désignent-ils les choses? Et si oui, quelle est la modalité de cette désignation?

1) Platon, Le Cratyle : le mot comme imitation de la chose.

Thème du dialogue : question de la justesse des noms communs.

Les mots sont-ils conformes aux choses qu'ils désignent, et comment le sont-ils? Comment les mots correspondent-ils aux choses qu'ils désignent?

Deux thèses vont s'opposer : a) caractère naturel de ce rapport; b) caractère conventionnel

a) Cratyle : "Une juste dénomination existe naturellement pour chacun des êtres" (383a).

Présupposé implicite : les mots désignent les choses (et parler est un acte qui concerne les choses).

Mais mieux encore : s'il n'est autre que l'imitation vocale de l'objet imité, son image graphique ou vocale, alors, il imite l'essence des choses. Etant "juste", approprié à la nature de l'objet qu'il désigne, il nous dévoile ce qu'elles sont, nous les font connaître. Les mots sont faits pour nous instruire sur la réalité.

Les onomatopées sont ainsi l'exemple-type du mot (mot dont la prononciation rappelle le son produit par l'être ou la chose qu'il dénote : cf. glouglou; teuf teuf; bang)

Exemples :

-Le r est propre à rendre les sortes de mouvements (426c), le l, les glissements, etc.

-Le mot "nuage" refléterait, par sa forme, et sa sonorité, le contour vague ou la consistance cotonneuse de la chose correspondante.

- Nom d'Hermogène : vient de Hermès (384a) :

b) Hermogène : il existe une conformité entre les mots et les choses, mais elle n'est pas naturelle.

Les noms ou les mots sont des conventions, fondées dans la volonté des sujets individuels. Nous sommes individuellement libres de faire signifier aux mots que nous employons les idées que nous voulons.

Convention : convenire (venir ensemble) : accord officiel passé entre les hommes (je décrète que le mot "chaise"...); institution; pas naturel

Fondement commun de ces deux conceptions : les mots sont conformes aux choses, et les désignent de manière pertinente, judicieuse. C'est seulement sur la nature de cette conformité qu'ils ne s'entendent pas.

2) Saussure (CLG, 1964) : les mots ne désignent pas les choses (et le langage n'est pas conformité à l'être : il est signe).

Note : définition de la linguistique : Science du langage, qui s'attache seulement à décrire les langues. Etudie le langage dans ses manifestations sensibles, empiriques : les langues humaines. Ne se pose aucune question du genre : "pourquoi parlons-nous?" car c'est une question métaphysique, non scientifique. Problème posé par thèse "nomenclaturiste" ou "naturaliste" : elle confond langage et être, mots et choses (cf. Socrate : mais alors, le langage est superflu, car il redouble inutilement le réel; on pourrait s'en passer) cf.magie.

Ne peut donc rendre compte de l'existence du langage : s'il ne servait qu'à désigner les choses par imitation, alors, on ne voit pas pourquoi on userait de mots : on pourrait très bien se contenter du geste

Cette thèse dénature le langage, ne voit pas ce qui le caractérise en propre : sa fonction symbolique. Cette critique de la thèse naturaliste, qui est démonstration du caractère symbolique du langage, se fait en deux temps. Pourquoi les mots ne sont pas imitation de l'être? Et pourquoi ne désignent-ils pas les choses?

a) La langue est constituée d'éléments doubles : les signes.

a-1) -D'abord, il faut donner une définition générale du signe.

Signe en général : existence sensible (couleur, dessin, son) renvoyant à une signification définie. Quelque chose de sensible qui renvoie à quelque chose d'autre que cette présence sensible. Réalité sensible qui est signe d'une autre réalité.

Caractéristique principale : le signifiant doit s'effacer devant ce qu'il a charge d'exprimer, afin de nous en délivrer la signification. Le signifiant est donc non perçu pour lui-même.

Il peut exprimer cette chose, il en est le signe et/ou le symbole, signifie

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