La lettre G

La lettre G qui rayonne au cœur de l’Etoile Flamboyante a suscité bien des questions et comme le dit Jules Boucher elle « reste un mystère ». Elle m’avait déjà interpellé lors de la Réception au Deuxième Degré Symbolique quand le Vénérable Maître nous demanda de contempler l’Etoile Flamboyante et nous dit : « Mes Frères vous voici symboliquement au centre de l’Etoile Flamboyante ». Donc G serait-il symboliquement le Compagnon lui-même ? Mais cette première piste bien qu’intéressante me paraît insuffisante et j’essaierai d’explorer d’autres pistes pour tenter modestement de percer ce mystère sinon en partie. Tout d’abord examinons l’origine de G, 7ème lettre et 5ème consonne de l’alphabet latin qui est une des rares, avec Y et Z, à ne pas être d’origine étrusque ; c’est une innovation romaine due à Spurius Carvilius Ruga, personnage semi légendaire de la Rome antique qui, selon Plutarque, au IIIème siècle avant notre ère, a modifié le tracé de la lettre C venant du gamma grec.

Les Étrusques, en effet, n'ayant pas besoin d'un son [g], avaient donné au descendant du gamma le son [k] : jusqu'à l'invention du G, les Romains se servaient donc de C pour noter les sons (g) et (k) ; cet usage se trouve encore dans l'abréviation du prénom romain Gaius noté C. Selon le dictionnaire, la lettre G majuscule est utilisée dans deux domaines la physique et la musique. En physique, elle est le symbole de la constante de la gravitation, c’est-à-dire de l’attraction universelle qui s’exerce entre les corps ; et le g minuscule est le symbole de l’accélération de la pesanteur. En musique, G est le nom en anglais et en allemand de la note Sol qui est la 5ème note de la gamme dans la notation alphabétique. D’ailleurs, le dessin de la clé de sol est dérivé du graphique de la lettre G. Dans la gamme majeure de do, cette 5ème note est aussi la 3ème de l’accord parfait, c’est-à-dire la dominante. Dans la gamme mineure de La, c’est la 7ème note, nommée la sensible. La Musique, comme le rappelle Oswald WIRTH est l’un des sept arts libéraux que l’Initié doit cultiver. Toujours selon WIRTH, la lettre G a été ajoutée à nos rituels qu’à partir de 1737, époque vers laquelle cet emblème fut adopté par les Loges françaises, fort éprises alors de philosophie hermétique. Le G dérive aussi du Gamma grec, en forme d’équerre, et du Ghimel hébreu qui sont les 3ème lettres de ces alphabets. Résumons : G 3ème note de l’accord parfait, 3ème lettre des alphabets grec et hébreu, 5ème consonne de notre alphabet, 5ème note de la gamme, 7ème lettre de l’alphabet. De tout évidence le G représente donc bien le nombre 5 qui est le symbole par excellence du Compagnon : les cinq voyages, les cinq pas, l’étoile flamboyante à cinq branches etc. …. De plus, notre rituel indique explicitement que la lettre « G » correspond à cinq sens : Géométrie, Gravitation, Génération, Génie et Gnose. Pour ma part, je ne me limiterais pas à ces cinq interprétations de la lettre « G » car on pourrait bien sûr y apporter notre propre interprétation, ce que je ferais d’ailleurs plus loin dans mon exposé. Quant au nombre 3 que j’ai attribué à G renvoie le Compagnon à l’Apprenti et donc par déduction au Cabinet de Réflexion. En effet, si l’on considère le G comme simple graphisme, on pourrait l’associer à l’idéogramme alchimique du Sel, ce qui nous rappelle notre propre Initiation. On pourrait également associer le G au Graal, cette coupe mythique que l’on retrouve dans la littérature du Moyen-Age. C’est cette coupe remplie d’un breuvage que j’ai reçue lors de cette même Initiation. Le Graal se définit aussi au sens figuré comme l’objet d’une quête longue et difficilement réalisable. De même si l’on prend la lettre « G » comme initiale du terme Golgotha, elle nous renvoie également au Cabinet de Réflexion. Car, Golgotha est la forme grecque de l’araméen gulgulta et de l’hébreu biblique gulgolet qui signifie « crâne ». C’est également une colline située dans l’antiquité à l’extérieur de Jérusalem, sur laquelle les Romains crucifiaient les condamnés. Ceci nous suggère que le Compagnon doit en permanence se remettre en question. Ne dit-on pas que les maçons sont d’éternels Apprentis? Quant au nombre 7, je m’abstiendrai de l’associer au G car il confine à un degré supérieur qui m’est inconnu jusqu’à ce jour.

Lors de la Réception au Deuxième Degré Symbolique le Vénérable Maître nous dit également : « Pour nous la lettre « G » évoque d’abord la Géométrie ». En effet, la géométrie est le 5ème des sept arts libéraux. La géométrie a toujours tenu une place importante chez les philosophes. Pythagore avait fait inscrire au fronton de son école : « que nul n’entre ici s’il n’est géomètre ». L’étude de la géométrie, science du nombre, mesure de la terre au sens étymologique, nous montre la progression du Compagnon qui, avec ses nouveaux outils (Equerre, Compas, Règle, Levier, Niveau, Maillet, Ciseau), transforme une pierre brute en pierre cubique, symbole de l’harmonie de

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