La conscience
Cours : La conscience. Recherche parmi 300 000+ dissertationsPar Lulu765 • 20 Décembre 2012 • Cours • 2 131 Mots (9 Pages) • 645 Vues
LA CONSCIENCE
INTRO
. Conscience/inconscience. Habituellement, la conscience reste propre à l’état d’éveil, donc en étant conscient, je suis présent au monde et vice versa. Etre conscient s’accompagne bien d’un savoir, quand je me sens être, cela se fait par différence avec le monde, en avoir conscience c’est prendre une distance avec le monde (l’animal lui est greffé sur le monde). En ce sens, la conscience s’oppose à l’inconscience.
Inconscience : (in, préfixe privatif) ne pas être doué de savoir, ne s’éprouve pas.
→ sens moral : faire mine de ne pas être conscient.
→ sens physique : lapsus
Suis-je libre malgré mes inconscients psychiques ? Le monde et moi-même ne m’apparaît pas comme une multiplicité mais au contraire de manière synthétique et cela parce que la conscience fait la synthèse de nos objections (internes/externes) et celle-ci prend la forme de perceptions. La conscience est structurée (assemblage), elle prend en compte synthétiquement les choses du monde sans que cela fasse appel à un jugement second pour en donner la signification, c’est là, le lien entre la conscience et le langage.
Paul Ricœur, la sémantique naturelle : en tant qu’être vivant tout a toujours du sens, et nous savons utiliser les choses, nous ramenons l’inconnu au connu, cette sémantique est naturelle car habituelle, mais elle n’est pas innée, elle est acquise. On parle de sémantique naturelle parce que la conscience oriente les perceptions en fonction de ce dont nous avons besoin : sélection, hiérarchie, tri. Conscient car à même le monde et il le provoque. C’est en situation que la pensée vient. Le rôle premier de la conscience : l’adaptation. Etre conscient = être attentif à la vie.
La conscience n’est pas transparente à elle-même, elle n’est pas absolument maitresse des options qu’elle constate. Etre conscient n’est pas être pré-orienté. Le paradoxe de la situation : on ne peut pas choisir ce dont on a conscience. Par conséquent, l’homme subit la conscience et en ce sens, nous nous subissons. C’est la condition pour avoir une prise sur le monde. Plus un individu se pose des questions sur lui-même et plus il sera fragile. Proprement dit, l’accès au monde se paye-t-il d’un aveuglement ? Et que se passe-t-il dès lors que nous nous prenons pour objet ? Quels savoirs cela me livre-t-il ? Est-ce que finalement la réflexion sur moi-même me permet de savoir qui je suis, quelle est mon identité ?
I) La conscience comme double distance
. Incontestablement nous changeons et pourtant nous avons le sentiment intemporel d’être toujours nous-même.
. Etre conscient instaure une distance au monde et à lui-même je me rends présent au monde et le monde présent à moi.
. Nous sommes toujours conscients de quelque chose mais nous nous sentons nous-même distincts de ce dont nous avons conscience. Quand je me ressaisis, je ne me confonds pas avec le monde, qui est seulement un arrière fond.
→ C’est cela la conscience de double distance : agir, penser et savoir ce que l’on fait de cela. Nous sommes dans une relation de séparation et d’inclusion, je suis au monde. C’est parce que la conscience établit cette distance qu’exister en tant qu’homme est une expérience plus ou moins ambivalente, et cette ambivalence que nous vivons se marque par la conscience de la grandeur et la misère de notre condition.
D’un coté en effet, de nombreux penseurs l’ont mis en avant, la conscience permet à l’homme de répondre de ses actes, il peut reconnaitre d’avoir commis tel acte, prononcer telle parole et se reconnaitre auteur d’un acte c’est également en reconnaitre la responsabilité. Par conséquent, cette distance qu’instaure la conscience fait de l’homme un être moral. Kant « cette conscience l’élève infiniment au-dessus de tous les êtres vivants ». Nous pouvons rendre compte de nous-même, nous pouvons nous autodéterminés mais d’un autre côté, être conscient arrache à l’homme l’innocence du monde naturel. Pascal « l’homme connaît sa propre misère ». Il éprouve un sentiment de déréliction : sentiment d’être infiniment petit, un grain de sable dans l’univers. Et nous avons l’idée de notre propre contingence, nous sommes des êtres mortels. La mort, cœur de l’existence, dessine l’horizon de nos possibilités, il faut comprendre que la mort ne se laisse pas objectiver. La mort est le moteur de la vie, ce qui permet son existence. En tant qu’êtres mortels, nous vivons la mort et nous y sommes voués, cela participe au savoir de notre condition, notre misère, en être témoigne de la distance que nous avons avec les choses. Etre mortel pour l’homme est intuitif et non discursif. La mort donne de la valeur à l’homme qui est au monde avec la capacité de tendre vers un but, c’est une expérience intuitive et lorsque l’on veut l’objectiver, on passe à côté (subjectivité temporelle). Mort : sentiment d’anthologie (ce qui nous touche au plus profond de nous-même), d’angoisse, on cherche à la fuir par tous les moyens (divertissement) → société de l’hyperdivertissement qui tabourise la mort.
→ Le sens de la limite n’existe que pour un être libre.
Sartre « Nous sommes condamnés à être libres » → pas le choix, même lorsqu’on la refuse, même celui qui fait comme les autres. Nous sommes libres mais à différents degrés. Etre libre = s’inventer (être néotène). Nous oscillons entre réussite/échec, confiance/doute, grandeur/misère, l’homme invente des compensations pour étouffer son angoisse.
Deux attitudes fondamentales de l’humanité :
_L’anthropomorphisme : attribuer à ce qui n’est pas l’homme une signification humaine, une compensation, l’homme restaure magiquement intimité et familiarité avec le monde. Ex : mon chien est intelligent, le renard est rusé…
_ L’anthropocentrisme : ramener tout à l’homme, tout converge et existe pour lui → géocentrisme (Terre au centre de l’univers). L’homme sur Terre, au centre du cosmos, l’homme au centre de tout. L’homme seul être divin (l’homme se fait Dieu après Dieu), et la nature est à sa disposition : vision prométhéenne.
→ Rassurer l’homme : ces deux attitudes naïves sont un début d’explications rassurantes, elles révèlent quelque chose d’essentiel : la conscience n’est pas une qualité parmi d’autres de l’être humain,
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