La Question De L'Homme

« L’Homme est à inventer chaque jour ». C’est ainsi que l’écrivain français Jean-Paul Sartre présente l’Homme dans le premier chapitre de son essai Qu’est-ce que la littérature ?, publié en 1945. «Qu’est-ce que l’écriture?», «Pourquoi écrire?» et «Pour qui écrire?» y sont les trois questions au travers desquelles il fait l’analyse des principes fondamentaux de l’écriture et de l’importance que l’Homme y porte. Nous pouvons ainsi nous demander en quoi la question de l’Homme est un sujet fondamental dans la littérature. Dans un premier temps, nous étudierons son sens et la définition de l’Homme lui-même. Puis nous nous intéresserons à sa place dans la littérature.

Premièrement, la question de l’Homme est avant toute chose une question anthropologique. En effet, elle est basée sur la recherche philosophique de ce qui fait de l’Homme un être différent de l’animal. L’Homme étant cependant lui-même animal, ceci demeure un sujet paradoxal qui ne cesse d'être discuté dans le temps. En 1978, Vercors publie Zoo ou l’Assassin Philanthrope, une pièce de théâtre dont l’intrigue mène à la résolution de la définition exacte de l’Homme. Lors d’un procès ayant pour but de juger un homme coupable du meurtre d’un être mi-singe mi-homme, les différents personnages exposent leurs avis sur la nature de ce dernier. L’opposition de leurs opinions et la présentation d’arguments aussi convaincants les uns que les autres annoncent l’ouverture d’un long débat : Qu’est-ce que l’Homme? Selon Blaise Pascal dans Pensées, publié en 1670, l'être humain est « un néant à l'égard de l'infini, un tout à l'égard du néant, un milieu entre rien et tout ». Traitée par de nombreux écrivains et philosophes, cette question implique ainsi en général un avis personnel et ne mène donc pas à une réponse exacte.

Depuis le début du 16ème siècle, la question de l’Homme est un sujet fréquemment étudié dans la littérature. En effet, la Renaissance voit les humanistes tel Montaigne s’interroger sur l’Homme en tant que corps et en tant qu’esprit. Au 17ème siècle, la foi de l’Homme est discutée par les religieux, revendiquant sa soumission à Dieu, et les libertins, qui au contraire avancent que l’Homme est libre de penser par lui-même. Le siècle des Lumières, quant à lui, annonce le début d’un courant littéraire basé sur le bonheur de l’Homme et la remise en cause des moeurs et des lois. Un siècle plus tard, le monde assiste à l’émergence de nouveaux courants contradictoires : le romantisme, traitant de la rêverie de l’Homme et de la raison, de réalisme et le naturalisme, avançant que la science est l’origine du monde, et le symbolisme, en parfaite opposition avec les deux courants précédents. Enfin, le 20ème siècle et ses deux guerres mondiales annoncent le début d’un humanisme nouveau, où la religion n’est plus le choeur des débats et où l’Homme ne trouve plus sa place suite aux progrès technologiques qui l’ont grandi et affaibli à la fois. Nous pouvons ainsi dire que la question de l’Homme occupe une place importante dans la littérature depuis plusieurs siècles, et que sa perception évolue selon les changements de la société et du monde qui nous entoure.

En conclusion, la question de l’Homme est présente dans la littérature

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