La Justice еt Proudhon
Commentaire de texte : La Justice еt Proudhon. Recherche parmi 300 000+ dissertationsPar dissertation • 2 Septembre 2014 • Commentaire de texte • 511 Mots (3 Pages) • 782 Vues
Proudhon considère que la justice est une faculté de l’âme, elle est le sentiment par lequel chacun reconnaît librement autrui comme un égal. Il dit à cet égard : « la justice [...] est le respect, spontanément éprouvé et réciproquement garanti de la dignité humaine, en quelque personne et dans quelque circonstance qu'elle se trouve compromise, et à quelque risque que nous expose sa défense. » Cette conception rejoint la définition qu'Aristote pose de la Justice lorsqu'il que nous entendons « signifier par justice cette sorte de disposition qui rend les hommes aptes à accomplir les actions justes, et qui les fait agir justement et vouloir les choses justes.
Chez l'un comme l'autre, ce qui caractérise la justice, c’est son caractère immanent, Proudhon refuse l’idée d’une source transcendante de la justice. Il conçoit la justice comme se déployant à mesure que les sociétés évoluent et se réforment : « Qu’est ce que la Justice ? L’essence de l’humanité. Qu’a-t-elle été depuis le commencement du monde ? Presque rien. Que doit-elle être ? Tout. »
Proudhon va adopter la perspective Kantienne de l’égale dignité des hommes, fondement de la justice mais va cependant la prolonger en lui donnant une perspective immanente, il dit à cet égard :
En posant le principe de la Justice immanente, […], j’ai fait comme Copernic. J’ai changé l’hypothèse sur laquelle reposait jusqu’ici le monde moral : (à) savoir que la justice est un commandement de Dieu (Selon Hobbes, elle n’est qu’une nécessité, selon Kant, elle vient de Dieu car elle suppose Dieu8 ; selon les autres philosophes, elle est un mot, une convention.
En posant le sujet comme source de la Justice, Proudhon va par là même poser le sujet comme fondement du droit. Les conséquences de cette position, sont qu’il va récuser toute source transcendante du droit, que ce soit Dieu ou l’Etat. La Justice présuppose donc que les hommes soient libres, mais cette condition de possibilité a pour conséquence qu’ils deviennent égaux et que les « formes » d’autorités disparaissent dans la société.
« De l'identité de la raison chez tous les hommes, et du sentiment de respect qui les porte à maintenir à tout prix leur dignité mutuelle, résulte l'égalité devant la justice ». A mesure donc que le sentiment de Justice apparaît parmi les hommes, ils tendent donc à se reconnaître comme égaux, l’égalité est donc un effet de la liberté, en tant qu’elle permet l’expression de la Justice. Proudhon ne considère pas le couple liberté-égalité comme antinomique mais en fait le corollaire de la Justice, qu'il considère être une dynamique, un développement.
Le refus de l’autorité est quant à lui motivé par le fait que le principe autoritaire est extérieur et qu’il commande. Dès lors, si la source du droit, ou de la justice est placée hors de l’individu, elle ne saurait être La justice, car il ne s’agirait d’un commandement que l’individu s’est donné mais qu’on lui impose. Il cesse donc d’être libre et la Justice ne peut se déployer, à la manière d’une mécanique dont l’un des rouages viendrait à manquer.
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