La Conscience - Le Moi Comme Centre
Mémoire : La Conscience - Le Moi Comme Centre. Recherche parmi 300 000+ dissertationsPar dissertation • 3 Janvier 2013 • 3 293 Mots (14 Pages) • 772 Vues
A- CONSCIENCE DE SOI ET CONSCIENCE DU MONDE
Texte n°1 : Sur la différence entre la manière d’être des choses et celle des hommes
Les choses de la nature n’existent qu’immédiatement et d’une seule façon, tandis que l’homme, parce qu’il est esprit, a une double existence ; il existe d’une part au même titre que les choses de la nature, mais d’autre part il existe aussi pour soi, il se contemple, se représente à lui-même, se pense et n’est esprit que par cette activité qui constitue un être pour soi. Cette conscience de soi, l’homme l’acquiert de deux manières : Primo, théoriquement, parce qu’il doit se pencher sur lui-même pour prendre conscience de tous les mouvements, replis et penchants du coeur humain et d’une façon générale se contempler, se représenter ce que la pensée peut lui assigner comme essence, enfin se reconnaître exclusivement aussi bien dans ce qu’il tire de son propre fond que dans les données qu’il reçoit de l’extérieur. Deuxièmement, l’homme se constitue pour soi par son activité pratique, parce qu’il est poussé à se trouver lui-même, à se reconnaître lui-même dans ce qui lui est donné immédiatement, dans ce qui s’offre à lui extérieurement. Il y parvient en changeant les choses extérieures, qu’il marque du sceau de son intériorité et dans lesquelles il ne retrouve que ses propres déterminations. L’homme agit ainsi, de par sa liberté de sujet, pour ôter au monde extérieur son caractère farouchement étranger et pour ne jouir des choses que parce qu’il y retrouve une forme extérieure de sa propre réalité. Ce besoin de modifier les choses extérieures est déjà inscrit dans les premiers penchants de l’enfant ; le petit garçon qui jette des pierres dans le torrent et admire les ronds qui se forment dans l’eau, admire en fait une oeuvre où il bénéficie du spectacle de sa propre activité.
HEGEL, Esthétique
HEGEL, EsthétiqueQuestions :
1 . A partir du texte établissez la distinction entre ce qui existe “en soi” et ce qui existe “pour soi”.
2 . Si mon existence est double, comment penser l’expression "Je me représente" ?
3 . En quoi le monde humain est-il un monde d'objets et non de choses ?
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1 - “En soi” et “Pour soi”
L’homme est un être à deux dimensions, il est présent deux fois. D’une part en effet il existe matériellement et fait partie du monde comme toute chose, et d’autre part il existe mentalement ou idéellement, c’est-à-dire qu’il se voit ou se sait lui-même comme étant là (La matière et l’esprit). Pour distinguer ces deux manières d’être Hegel a construit les concepts d’”en soi et de “pour soi”, l’”en soi” caractérisant la présence physique, matérielle et immédiate dans le monde (médiat/immédiat), le fait d’être là, et le “pour soi” désignant le savoir de cette présence, le fait que je me sais être là.
Comprenons bien alors que je me redouble ou que je suis comme au carré. Une fois spontanément, sensiblement, et une autre fois mentalement ou intellectuellement (concret /abstrait). Cette capacité de faire retour sur soi, de se réfléchir comme à travers un miroir ou de se re-présenter, Hegel l’appelle le “Pour soi”. Cette conscience de soi peut prendre aussi le nom d’aperception au sens où l’homme ne fait pas que percevoir, il se perçoit lui-même percevoir, il se sait percevoir, ou encore il s’apercoit lui-même comme percevant.
2 – “Moi” et “Je”
Si l’on a bien compris cette différence, alors on voit que dans l’expression “je me représente” ou “je me regarde”, c’est-à-dire “je regarde moi”, ces deux dimensions de mon identité apparaissent nettement. En effet le “moi” correspond à ma dimension d’être “en soi”, c’est-à-dire à ce que je suis comme élément du monde ( moi debout, moi assis, moi content, moi en colère, moi à trois ans, moi hier, moi maintenant …). Et le “je”, lui, correspond à la conscience que j’ai de ma propre existence, à cette faculté que j’ai de me ressaisir moi-même par la pensée, autrement dit à cette reprise intellectuelle ou mentale de moi-même que Hegel a désigné par le mot “pour soi”.
Il est à noter que j’ai toujours dit “je”, et que je le dis à chaque instant du temps, ce “je” étant bien le même malgré toutes les transformations qui le caractérisent. Comprenons qu’il y a bien une continuité de mon identité à travers lui, alors que j’ai de multiples moi(s) en quelques sortes. Un peu comme le Petit Poucet de Perrault, j’égraine dans ma course des moments de mon parcours, je laisse derrière moi des traces cristallisées ou figées de ce que je suis, mais évidemment d’abord je suis ce “je”, cette activité unique et continue qu’est ma propre existence. Assurément est-ce cette activité qui pour les philosophes constitue l’énigme essentielle.
3 – “Chose” et “objet”
Un monde humain est un monde d’objets parce qu’un monde de choses est un monde sans homme. La chose en effet est anonyme, vague et indifférente. Ce mot désigne une existence indéterminée, quelque chose qui existe simplement, un être, point ! Un objet au contraire est défini, il a des contours précis, il a une utilité, une fonction, et un nom. Nommer une chose d’ailleurs c’est certainement la faire entrer dans le monde des hommes, et lui trouver une place au sein d’un univers de sens, d’un monde pensé. Il n’y a d’ailleurs d’objet que pour un sujet. On pourrait dire alors qu’un objet est une chose représentée (abstrait/concret), autrement dit une chose capturée par une conscience, et parfois même transformée selon un dessein bien particulier, technique ou artistique (Le travail, la technique, l’art). C’est en ce sens une réalité matérielle à laquelle on a ajouté une dimension spirituelle ou symbolique (La culture). Du point de vue de la nature, l’or ou le diamant n’ont pas plus de valeur que le sable, ils n’ont d’ailleurs pas de valeur du tout. Hegel dit bien dans son texte que la conscience est comme poussée à transformer son environnement pour s’y reconnaître. L’homme a bien vocation à vivre dans un monde d’objet et à transformer les choses en objets.
B – LA VALEUR DU SUJET
Quelles
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