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La Connaissance Des Autres

Analyse sectorielle : La Connaissance Des Autres. Recherche parmi 300 000+ dissertations

Par   •  1 Octobre 2014  •  Analyse sectorielle  •  1 008 Mots (5 Pages)  •  967 Vues

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OBJET DE LA QUESTION

Connaître autrui, se connaître soi-même : de manière générale c’est dire qui on est ou qui est autrui, donc être capable de définir les contours de son ou de notre identité, de se ou de le reconnaître.

La connaissance est la représentation exacte, adéquate d’une réalité ; autrui et moi sommes des êtres conscient, dotés d’une personnalité, de goûts, qui agissent, réagissent. Connaître ici c’est donc se représenter exactement les goûts, les opinions, les convictions de soi ou d’autrui, être capable de prévoir des réactions, de reconnaître un comportement ou, plus radicalement, de saisir adéquatement la singularité d’une manière d’être, d’une existence.

Est-il plus facile : y a-t-il moins de difficultés, moins d’obstacles, à connaître autrui plutôt que soi. L’objet précis du sujet tient à cette seule interrogation ; il ne s’agit pas de statuer sur la possibilité ou non de se connaître ou de connaître autrui, mais seulement sur les niveaux de difficultés de ces formes respectives de la connaissance.

COMPRENDRE LE PROBLEME

Cette question a une tournure paradoxale puisqu’elle laisse entendre qu’il pourrait être plus facile de connaître autrui (hypothèse citée en premier) que de se connaître soi-même, alors qu’on est plutôt immédiatement porté à penser le contraire : de toute évidence la connaissance que j’ai de moi est assurée et immédiate, car qui pourrait mieux se connaître que soi ? A l’inverse il est forcément plus difficile de connaître autrui, ne serait-ce que parce qu’il nous faut le découvrir et qu’il ne nous livre pas forcément tout de lui : j’ai donc immédiatement conscience de ce que je suis et tel que je suis (on peut cacher quelque chose à autrui, pas à soi-même), tandis que je dois apprendre d’autrui qui il est et faire en outre le pari de sa bonne foi.

Toutefois, une connaissance n’est pas une simple opinion. L’opinion est subjective, elle se fonde sur l’impression que me cause la personne ou l’objet (m’a-t-il fait bonne impression ? Dans ce cas je me fais une bonne opinion de lui, au risque d’être trompé) ; la connaissance implique elle l’objectivité c’est-à-dire l’exactitude et la neutralité d’un jugement qui ne peuvent être acquises qu’à la condition d’une distance et d’une séparation stricte entre le sujet qui connaît et de l’objet qui est connu.

Or dans la connaissance de soi, sujet et objet se confonde : certes je puis établir la distance de la représentation, me prendre moi-même comme objet de représentation (l’introspection, l’examen de conscience) n’empêche qu’il s’agit du même : cette distance n’abolit pas l’identité du sujet connaissant et de l’objet connu. Dans Les Confessions de Jean-Jacques Rousseau, « Jean-Jacques » est juge de « Rousseau » ; dans les Essais, de Michel de Montaigne, l’auteur annonce que c’est lui qu’il peint.

Puis-je alors me voir tel que je suis et en toute objectivité ? Suis-je assuré d’autre part que la conscience que j’ai de moi-même me révèle bien tel que je suis en réalité (la conscience de soi est-elle vérace ?).

A l’inverse, autrui en tant qu’être distinct de moi, est toujours à distance de moi ; il est objet pour ma perception et mon jugement : je le vois, je peux l’observer ;

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