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L'ethnie Et La Nation

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Par   •  5 Mai 2013  •  3 225 Mots (13 Pages)  •  13 127 Vues

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Introduction

L’ethnie est entendue comme une communauté d’hommes partageant une même langue et une même culture. Dans certains continents tels l’Afrique, l’ethnie est considérée comme l’élément primordial du choix politique et du rapport que l’homme entretient avec les autres. Or, une telle conception, bien qu’enrichissante, comporte souvent des dangers imprévisibles ; ceux liés à la destruction de l’harmonie sociale. Le problème serait donc de voir ce que le sentiment ethnique apporte à l’unité nationale. Dès lors qu’est-ce réellement l’ethnie et qu’est-ce qui la caractérise ? La diversité ethnique est-elle un frein pour l’unité nationale ou son principal atout ?

I-L’ethnie : la manifestation de la liberté humaine

Avant de dire ce que nous apporte l’ethnie, il faut d’abord dire ce qu’elle traduit (l’ethnie en réalité) .Disons que par l’ethnie l’homme affirme le premier niveau de sa liberté essentielle. En effet, ce qui distingue l’homme de l’animal dit Rousseau, c’est que « l’animal est à sa naissance ce qu’il sera toute sa vie, alors que l’homme est un être qui cherche toujours à être autre chose que ce que la nature a fait de lui » .Pour parler simplement, le comportement de l’animal est intimement lié à ce que la nature a fait de lui .C’est pour cela que le comportement du chien est le même que celui de tous les autres ; un comportement qui ne sera jamais celui d’un singe ou d’un hiboux . Or, l’homme est ce seul être capable de rompre avec la nature, ceci se créant une langue, sinon des langues multiples, et même de parler les langues des autres en vue de mieux se faire comprendre. Par sa raison, il ne se contente pas de ce que la nature a fait de lui, mais il la transforme et transforme même sa propre nature. C’est cette liberté de penser qui lui confère le pouvoir de création. La création des valeurs culturelles, morales, intellectuelles propres aux relations qu’il entretient avec le monde. C’est cette rupture perpétuelle avec le déjà là, et l’ouverture perpétuelle à quelque chose de nouveau qui fondent la perfectibilité humaine .C’est cette perfectibilité humaine, et donc cette liberté essentielle (quoi qu’embryonnaire) qui explique la différence ethnique ; ceci pour montrer que chaque peuple se représente le monde à sa manière.

II-L’ethnie et ses caractéristiques

On parle d’ethnie pour distinguer un groupement d’homme partageant la même langue et la même culture.

La langue est entendue comme un ensemble de codes linguistiques propres à un peuple. Codes qui lui permettent de traduire clairement ses manières d’être, de penser, ses convictions, et ses aspirations. La langue devient pour ce fait, le critère distinctif d’un peuple, et de l’ethnie à laquelle il appartient. C’est par la langue que l’homme extériorise l’idée qu’il se fait de lui-même, des autres, de son environnement proche et lointain, et même de Dieu.

La culture quant à elle désigne les manières de penser, et les pratiques spécifiques à un peuple, à une ethnie. La culture exprime donc les valeurs intellectuelles, morales, artistiques, politiques propres à une ethnie ou à un peuple.

Tels sont les deux éléments qui fondent une ethnie et qui confèrent à l’homme un statut particulier, une image, une identité. Comment l’expliquer ?

III-L’ethnie définit l’identité de chacun de ses membres

Deux choses sont identiques lorsqu’elles partagent exactement les mêmes caractéristiques ; c’est lorsque le comportement de l’un et celui de l’autre sont une seule et même chose. Dire que l’ethnie fait notre identité revient donc à montrer que chaque homme est l’expression de son ethnie ; c’est-à-dire que mon comportement, mes goûts, mes sentiments, mes émotions sont déterminés par la culture à laquelle j’appartiens. L’ethnie manifeste donc deux types d’identité : l’identité d’un peuple ; et l’identité de l’individu.

Dans le premier cas, la mentalité d’un peuple est fortement liée à son ethnie. En effet, face aux contingences existentielles, et à son rapport au monde, la communauté pose des problèmes ; ceux liés à sa situation présente et avenir. Pour trouver des solutions, elle se crée des valeurs intellectuelles, culturelles, techniques et esthétiques, ce, en vue de surmonter les obstacles liés non seulement à la Nature, mais aussi à sa propre nature. L’ethnie devient donc une réponse, une solution que se donne une communauté en vue d’améliorer ses conditions d’existence. De ce fait, si le peuple est à l’image de son ethnie d’appartenance, c’est parce qu’elle (l’ethnie) reflète et détermine ses manières d’être spécifiques (les manières d’être d’un peuple), l’idée qu’il se fait du monde et de l’homme en général. Par conséquent, en parlant de l’identité, nous voulons dire que la mentalité d’un peuple est déterminée par le groupe ethnique auquel il appartient. L’ethnie exprime donc l’état d’esprit d’un peuple, et inversement. C’est dire que le niveau de mentalité, et les pratiques d’un peuple sont le visage de son ethnie. Si tel est le cas, alors qu’attend-on de l’individu qui lui-même est membre intégrant d’un groupe ethnique ?

Ce que chaque peuple attend de ses membres, c’est l’enracinement dans sa culture d’appartenance. En effet, l’enracinement peut être défini comme l’acte par lequel l’individu se conforme aux exigences éthiques et culturelles de son ethnie. S’enraciner devient pour ce fait, un attachement ; attachement à l’esprit général de notre communauté et aux valeurs culturelles qui lui sont propres. En décidant de m’enraciner, je deviens le reflet de mon peuple, et par conséquent de mon ethnie. C’est donc cet acte qui concrétise notre statut social, et notre personnalité. Mon comportement, mes goûts, mes préférences tant sur le plan culinaire, artistique qu’esthétique deviennent l’image de ma culture d’appartenance. C’est ce qui explique que le comportement d’un Fang, ne soit pas celui d’un Ipunu, et que celui d’un chinois ne soit pas celui d’un Obamba. Le comportement et les préférences alimentaires par exemple, varient selon qu’on passe d’une communauté ethnique (culturelle) à une autre. C’est donc l’enracinement qui nous confère une identité culturelle, un statut, une personnalité, c’est celui-ci qui donne un contenu concret à notre être réel et authentique. On comprend donc

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