L'apparence est-elle essentielle?
Dissertation : L'apparence est-elle essentielle?. Recherche parmi 300 000+ dissertationsPar Joseph Romano • 18 Septembre 2016 • Dissertation • 623 Mots (3 Pages) • 2 870 Vues
Se méfier des apparences est une mise en garde classique résultant de quelques déceptions d’un Homme après avoir découvert la contradiction entre l’aspect d’un autre Homme et sa nature. En d’autres termes, l’apparence est un aspect seulement superficiel par opposition à la réalité.
L’apparence est-elle essentielle? Le terme essentiel renvoie soit au sens commun, à savoir l’importance, soit à l’essence, notion philosophique quant à elle bien plus complexe: c’est l’ensemble des caractères constitutifs nécessaires de quelque chose ou de quelqu’un.
Il s’agira donc de considérer l’essence et l’apparence comme deux notions philosophiquement opposées, mais d’en appréhender le lien.
Avant d’accéder à l’essence d’un individu inconnu (nous ferons abstraction du cas de l’objet dans cette partie), qui est un mystère complet puisque personne (y compris lui même) ne la connait réellement, nous sommes confrontés à son apparence. L’apparence se définit donc comme l’aspect sensible de quelque chose, en ce qu’il s’oppose à son essence. Elle est parfois trompeuse.
Ainsi, réduire un individu à son apparence est souvent source d’erreur de jugement. Dans l’exemple de Tartuffe de Molière, le personnage éponyme se fait passer pour un dévot afin d’obtenir l’argent et la femme d’Orgon.
Selon la pensée commune, l’habit ne fait pas le moine: on invite l’individu à aller au delà des apparences. Par exemple, il conviendra de faire un effort de bonne volonté pour excuser quelqu’un de désagréable sous prétexte qu’il a un « bon fond » et inversement, de se méfier de la gentillesse de quelqu’un d’autre, cette gentillesse pouvant être « suspecte ».
Il est important de préciser que l’apparence n’est pas seulement physique puisque tous les sens permettent son appréhension. Ainsi le psychanalyste écoute le discours de son patient (l’apparence) et débusque le noeud du conflit qu’ignore le patient (l’essence).
Faut-il donc négliger l’apparence?
Si l’on se réfère à tout ce qui n’est pas humain, en grande partie les objets, l’unique moyen d’accéder à l’essence d’un objet (son utilité, son apport décoratif etc…) est bien dans son apparence. Par exemple, la forme, la taille et la texture de la table nous permettent de comprendre que ç’en est une et que nous pouvons y déposer un objet quelconque. L’apparence d’un objet est donc essentielle: apparence et essence se confondent ainsi en général. On peut naturellement trouver quelques contre-exemples dans des objets symboliques: dans l’Eucharistie, « ce qui reste et paraît extérieurement dans l’hostie consacrée, ce qui en frappe les sens, tels la couleur, la forme, le goût du pain et du vin, alors que ce n’est plus la substance du pain et du vin, mais le corps et le sang de J.-C. » (Marcel 1938)
Connaître l’essence d’un être est une prétention démesurée parce que sa complexité est tellement importante qu’elle concerne également son inconscient. Si l’on considère alors que l’apparence désigne tout ce qu’un Homme parait être, tant par ses aspects physiques, sa façon de s’exprimer, de se déplacer, de réagir, alors, l’apparence est une porte d’accès fondamentale à l’essence
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