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L'analyse du passage de L'Etre et le Néant est l'œuvre philosophique fondamentale de Jean-Paul Sartre

Fiche de lecture : L'analyse du passage de L'Etre et le Néant est l'œuvre philosophique fondamentale de Jean-Paul Sartre. Recherche parmi 300 000+ dissertations

Par   •  18 Janvier 2015  •  Fiche de lecture  •  2 313 Mots (10 Pages)  •  1 286 Vues

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Dans cet extrait tiré de L’Etre et le Néant, l’œuvre philosophique fondamentale de Jean-Paul Sartre, le philosophe et écrivain nous invite à nous questionner sur la liberté. Couramment définie comme la capacité d’agir, de penser et de s’exprimer selon ses propres choix, elle pose cependant un problème qui fait débat dans les courants philosophiques : la liberté de l’homme est-elle réelle ou bien n’est-ce qu’une illusion de la conscience ? L’homme est-il libre d’agir par lui-même ou est-il déterminé ? A cette question, l’auteur défend la thèse selon laquelle la liberté existe et est absolue. Il expose tout d’abord dans le premier paragraphe la thèse déterministe qui stipule que l’homme est le jouet de circonstances dont il n’est pas maître, son argument principal contre la liberté étant « notre impuissance » à nous changer, à modifier notre situation. Puis dans un second temps, Sartre réfute cette thèse en s’appuyant sur l’un des partisans de la liberté humaine, Descartes, puis en critiquant l’argument de l’adversité utilisé par les déterministes. Nous examinerons donc premièrement la thèse déterministe, puis la thèse opposée, soutenue par Sartre, pour finalement réfléchir sur les arguments et les contre-sens de l’une et l’autre.

Dans les dix premières lignes, Sartre évoque la thèse déterministe qui nie la liberté humaine. Cette thèse est attribuée au « bon sens » c’est-à-dire qu’elle constitue l’image que la plupart des gens se font de la condition humaine. Cette conception s’appuie sur l’argument réputé décisif de l’impuissance, c’est-à-dire l’incapacité à faire quelque chose. L’homme est impuissant car il n’a pas le choix de sa vie, il ne peut pas échapper à sa condition, à sa classe, à sa famille car c’est la nature qui décide et qui lui impose ces normes. En effet, nous ne choisissons pas notre date de naissance, nos parents, notre lieu de vie, pas plus que notre milieu social. Ainsi dès la naissance, nous sommes dans une situation qu’on ne peut modifier, on ne peut guère se changer pour devenir ce que l’on voudrait être : « je nais ouvrier, Français, tuberculeux… etc. ». De même nous sommes déterminés par notre programme génétique hérité de nos parents (hérédité), par nos besoins vitaux comme nos appétits : nous ne choisissons pas d’avoir ce physique et d’être conditionné par des lois naturelles qui nous imposent certaines actions comme manger, boire, dormir.

D’autre part, le milieu dans lequel nous vivons comporte des règles, des normes à respecter, et le fait que nous soyons inclus dans ce milieu nous pousse à agir en conséquence. D’une certaine façon il détermine ce que l’on va devenir car on intègre ses aspects comme normaux et par habitude nous les suivons. La langue, la culture et l’Histoire de notre collectivité ne peuvent être occultées car elles ont bâties ce que nous sommes aujourd’hui, c’est pourquoi nous respectons ces principes et alignons notre vision sur ce milieu. Nos opinions déclinent de ces principes, elles sont réglementées par notre environnement et par la pensée de notre entourage, c’est pourquoi notre milieu de vie détermine notre conception du monde. Prenons pour exemple le milieu social. C’est un facteur essentiel qui joue sur l’avenir professionnel d’un enfant : si les parents sont ouvriers, ils n’ont pas les mêmes moyens d’offrir des études à leurs enfants que des parents cadres. Ainsi, notre réussite est conditionnée par ce milieu et je ne peux « édifier ma puissance ou ma fortune ». Et même si nous voulions nous en libérer, nos actions ne nous renverraient qu’à ce milieu qui nous rattraperait constamment.

Ainsi, notre avenir semble déjà tout tracé. Ce qui se produit devait se produire et ne pouvait être différent car c’était écrit. Tout ce qui arrive dans l’univers suit la nécessité. La contingence est un faux-semblant, une illusion due à l’ignorance humaine ; en réalité, la suite des choses dans la Nature est strictement déterminée. Ainsi Sartre écrit « l’homme semble être fait » car tout est déterminé pour lui, et il ne peut changer le cours des choses, il ne peut donc pas « se faire » c’est-à-dire se construire, décider par lui-même de son avenir par des choix libres, indépendants. L’homme semble donc être condamné à accepter un destin qu’il n’a pas choisi sans que sa volonté puisse changer quoi que ce soit.

La thèse déterministe soutient que toutes les actions des humains sont déterminées par leurs états antérieurs en vertu du principe de causalité. Ils ne possèdent donc pas le pouvoir d’interférer sur ces facteurs comme les lois naturelles, l’hérédité, leur milieu, ils sont impuissants. L’homme ne se forme pas mais est formé, le cours des choses apparaît comme inexorable et ne peut être modifié. Mais ne peut-on pas réfuter certains aspects de cette thèse ? Le libre-arbitre n’est-il qu’une illusion ?

L’auteur défend dans son texte la thèse opposée soutenue par les partisans de la liberté. Il s’appuie tout d’abord sur le mathématicien, physicien et philosophe Descartes qui affirmait que « la volonté est infinie », c’est-à dire que l’homme n’a pas de limites à vouloir et à penser certaines choses, il peut imaginer et choisir ce qu’il veut. En effet, sa liberté de volonté et son autonomie sont infinies. Mais d’autre part la formule selon laquelle il faut « tâcher de nous vaincre plutôt que la fortune », reformulation de la célèbre citation de Descartes « Il faut apprendre à changer ses désirs, plutôt que l’ordre du monde », nous invite à relativiser et à penser que, malgré notre liberté de choix infinie, il vaut mieux s’adapter au monde plutôt que le changer selon nos propres désirs.

Par la suite, Sartre explique que l’adversité, utilisée par les déterministes comme argument contre la liberté, n’a pas lieu d’être. En effet c’est l’homme qui fait surgir cette adversité par la position qu’il occupe par rapport à la chose. L’exemple du rocher l’illustre parfaitement : « Tel rocher qui manifeste une résistance profonde si je veux le déplacer, sera, au contraire, une aide précieuse si je veux l’escalader pour contempler le paysage » écrit Sartre. On pourrait croire qu’un gros rocher nous fait obstacle, qu’il limite notre champ d’action par sa grandeur, et il est vrai qu’on ne peut pas le déplacer. Mais si nous l’examinons de plus près, nous pouvons changer notre perception en nous servant du rocher comme aide et non en le percevant comme barrière. C’est le concept de situation : nous ne pouvons pas faire des choses extraordinaires (le déplacer miraculeusement par exemple),

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