Hegel et La Conscience: Dans quelle mesure l’œuvre est-elle constitutive de la conscience de soi ?
Mémoire : Hegel et La Conscience: Dans quelle mesure l’œuvre est-elle constitutive de la conscience de soi ?. Recherche parmi 300 000+ dissertationsPar nemopipi • 26 Décembre 2014 • 2 512 Mots (11 Pages) • 2 181 Vues
HEGEL LA CONSCIENCE
PRESENTATION DE L’OEUVRE
Sa thèse est la suivante : l’homme est un être conscient, il dépasse ainsi la nature par l’apprentissage de techniques et des arts.
Les grandes lignes de l’argumentation de sa thèse se déroulent en trois parties : l’auteur commence par expliquer comment les hommes deviennent conscients de soi. Il propose deux moments : un moment théorique qui définit la prise de conscience intérieure et un moment pratique qui définit la prise de conscience de son impact sur la nature. Nous verrons que Hegel reprend la thèse cartésienne, puis qu’il s’en détache.
Dans quelle mesure l’œuvre est elle constitutive de la conscience de soi ?
Pour Hegel, c’est la conscience de soi qui fait de l’homme un être d’exception.
Hegel écrit : « l’homme l’acquiert de deux manières : théoriquement en prenant conscience de ce qu’il est intérieurement, de tous les mouvements de son âme, de toutes les nuances de ses sentiments » Ainsi les mouvements de l’âme, toutes les nuances des sentiments sont la matière de la conscience de soi.
Si Hegel se demande comment l’home acquiert la conscience de soi, c’est parce qu’il cherche à éclaircir la position adoptée par la philosophie classique au sujet de la conscience. Il reprend la position Cartésienne de la conscience de soi. En effet, pour Descartes, la conscience de soi est la seule et unique certitude. Les connaissances humaines sont fondées sur la certitude du Cogito comme sur un socle inébranlable et qui assure la légitimité de tous les autres savoirs. D’ailleurs Hegel pour définir cette conscience intérieure, parle de « mouvements de l’âme ». Or l’âme est ce qui désigne l’activité spirituelle. Mais il signale aussi « les nuances des sentiments », Descartes le disait aussi, penser c’est aussi sentir. Nous devons comprendre ici : ressentir ce qui se passe à l’intérieur de nous, dans notre psychique.
De plus, la conscience fait de l’homme un être d’exception dans la mesure où la conscience est proprement humaine. “cette conscience de lui même » En effet, l’homme est le seul à être doué de conscience réfléchie càd à être capable de sortir de lui-même pour s’observer, se juger et s’analyser : « en cherchant à se représenter lui même, tel qu’il se découvre par la pensée » L’animal n’a qu’une conscience immédiate, spontanée, càd une simple présence à lui-même. L’animal pense alors que l’homme pense qu’il pense. La preuve de la conscience réfléchie c’est le phénomène du miroir, l’animal ne se reconnaît pas dans un miroir. Par la conscience l’homme peut se représenter non seulement les choses mais aussi lui-même. On parle alors de conscience de soi. Or, elle implique que la conscience qui définit le sujet se ressaisisse elle-même. En quoi consiste cette prise de conscience constitutive de la conscience de soi ? Elle consiste donc en une représentation du sujet, c’est-à-dire de l’être conscient lui-même. Cette représentation se distingue des autres représentations en ce qu’elle vise le sujet et non autre chose que lui. Nous comprenons que la position de Hegel rejoint celle de Descartes. Prendre conscience de ce que l’on est intérieurement ne peut se faire en dehors de la pensée.
Produire une représentation de soi, c’est constituer une image de soi avec un certain recul par rapport à notre vécu. « et à se connaître dans cette représentation qu’il offre à ses propres yeux » Après avoir remarqué que la conscience de soi était acquise de deux façons, Hegel indique le champ d’acquisition de la première, à savoir qu’elle est théorique. Elle consiste en une prise de conscience. Il est nécessaire selon Hegel de se reconnaître dans la représentation de soi-même. Or il ne suffit pas de produire cette unification de soi par le biais de notre imagination pour être conscient de soi, il faut aussi se reconnaître soi même dans cette image. La conscience de soi, en ffet, est toujours menacée par la mauvaise foi. On a tendance, mais Hegel ne le dit pas, à se voir non pas tels que nous sommmes mais tels que nous voudrions être. Hegel reprend donc le solipsisme cartésien. Le solipsisme (du latin solus, seul et ipse, soi-même) désigne, d'une part, l'attitude du sujet pensant pour qui sa conscience propre est l'unique réalité. Chez Descartes, la conscience est la seule certitude. L’homme est un être d’exception car il est transparent à lui-même. Cette idée, descartes ne semble pas la remettre en cause.
Cependant, l’homme n’est pas seulement conscient de lui même, mais aussi de son être au monde.
L’homme est non seulement capable de prendre conscience de lui même, mais aussi de connaître le monde pour le dominer et servir ses intérêts.
Hegel va plus loin que Descartes. Hegel part du principe que l’homme a des rapports pratiques avec le monde extérieur. « L’homme est également engagé dans des rapports pratiques avec le monde extérieur » Pour lui, nous n’accédons pas seulement à la conscience de soi à partir d’une certitude intérieure, par la pensée qui nous permet de nous représenter nous mêmes pensants. Mais aussi par les rapports que nous établissons avec le monde extérieur. Ces rapports sont déterminés comme pratiques. Dans la signification courante, le mot « pratique » s’oppose à « théorique », comme le concret s’oppose à l’abstrait. Nous comprenons qu’Hegel va introduire une prise en compte de la relation concrète que nous établissons avec les choses du monde dans la conscience de soi. C’est la nouveauté hégélienne par rapport à Descartes. Pour celui ci on n’est assuré d’exister que par la pensée
Ainsi, ce rapport Hegel l’entend comme pratique car, dans la transformation du monde, il n’y va pas seulement de la fabrication de ce qui est utile, il s’agit aussi pour le sujet de se transformer soi-même en imprimant écrit Hegel aux choses « son cachet personnel ». « De ces rapports naît également le besoin de transformer le monde en lui imprimant son cachet personnel » Lorsque Hegel signale « le besoin de transformer le monde », il parle de ce monde au sein duquel s’entretissent les relations humaines. L’homme est donc obligé de s’adapter au monde pour survivre et il doit transformer celui pour l’adapter en retour à sa propre survie. C’est en ce sens que l’homme lui « imprime son cachet personnel
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